Une nouvelle taxonomie climatique et de nouvelles règles de divulgation devraient favoriser les investissements à long terme au Canada

OTTAWA – Le premier chargé de recherche en croissance propre de l’Institut climatique du Canada, Jonathan Arnold, a fait la déclaration suivante en réponse à la publication du cadre de taxonomie de l’investissement climatique du gouvernement fédéral :  

« L’engagement pris aujourd’hui par le gouvernement fédéral en faveur d’une taxonomie de l’investissement climatique crédible et fondée sur des données scientifiques ouvre la voie à une accélération majeure de la transition vers l’énergie propre au Canada. Selon les estimations du gouvernement fédéral, plus de 115 milliards de dollars par an de nouveaux investissements dans les énergies propres et la transition sont nécessaires pour atteindre la carboneutralité de l’économie au Canada. Une taxonomie canadienne de l’investissement climatique peut aider à attirer les fonds nécessaires à la réalisation de ces projets. »    

« Une taxonomie de l’investissement climatique établira un langage normalisé sur la façon dont les investisseurs et les marchés de capitaux classent les investissements financiers et les actifs qui conviennent à la transition vers une économie carboneutre. Définir clairement ces opportunités contribuera à diminuer les émissions des industries les plus énergivores du Canada, tout en renforçant leur compétitivité mondiale.»  

« L’annonce d’aujourd’hui s’appuie sur le plan d’action élaboré par le Conseil d’action en matière de finance durable, qui représente les 25 plus grandes institutions financières du pays, en partenariat avec l’Institut climatique du Canada. La prochaine étape, telle que l’a expliquée la ministre Chrystia Freeland, consistera à créer une nouvelle taxonomie de l’investissement climatique qui comprendra des définitions pour les investissements dits « verts » et les investissements « de transition ». Cette taxonomie apportera de la clarté aux marchés de capitaux à la recherche d’opportunités d’investissements durables. »  

« Le cadre proposé par le gouvernement s’aligne sur les meilleures pratiques mondiales en matière de taxonomie « verte », tout en jetant les bases d’une taxonomie « de transition », le chaînon manquant de la finance climatique. L’annonce d’aujourd’hui met l’accent sur la nécessité d’exclure les nouveaux projets de gaz naturel du cadre de la taxonomie. Elle souligne également l’importance de disposer d’une structure de gouvernance crédible et indépendante pour déterminer les critères spécifiques à certains secteurs. »  

« Le gouvernement a aussi annoncé que les sociétés sous réglementation fédérale au pays seront tenues de divulguer l’impact du changement climatique et de la transition énergétique mondiale sur leurs activités et leur rentabilité future. Ce changement est une étape importante pour préparer l’économie canadienne à la menace croissante des changements climatiques et à la profonde transformation, déjà en cours, sur les marchés financiers internationaux. »   

« Le Canada est bien placé pour jouer un rôle de chef de file mondial dans ces domaines. Bien implantée, la taxonomie canadienne de l’investissement climatique et la mise à jour des exigences en matière de divulgation des risques contribueront à attirer des capitaux mondiaux pour rivaliser avec nos voisins américains. »  

RESSOURCES ADDITIONNELLES

CONTACT 

Claudine Brulé
Communications et relations avec les médias
Institut climatique du Canada
(514) 358-8525

Les experts s’attendent à une légère baisse des émissions en 2023, et à d’importantes différences d’un secteur à l’autre

OTTAWA — Les plus récentes estimations préliminaires des émissions nationales (EPEN) de l’Institut climatique du Canada montrent une légère amélioration des émissions nationales en 2023, avec une diminution d’environ 1 pour cent par rapport aux niveaux de 2022. Les progrès ont été inégaux d’un secteur à l’autre, alors que le secteur de l’électricité a affiché des baisses importantes des émissions, tandis que les émissions du secteur pétrogazier ont augmenté.

L’estimation indépendante révèle que les émissions du Canada se situent actuellement à 8 pour cent en dessous des niveaux de 2005, l’année de référence pour la cible de réduction des émissions du Canada à l’horizon 2030, qui est de 40 à 45 pour cent de réduction. La forte croissance économique en 2023 a fait augmenter les émissions de 8,6 Mt d’équivalent dioxyde de carbone par rapport à l’année précédente. Cependant, l’impact de la politique climatique et des marchés en évolution, y compris l’accélération du déploiement des technologies d’énergie propre, ont réussi à réduire les émissions de 14,2 Mt, donnant lieu à une diminution nette globale de 5,6 Mt.

À l’échelle sectorielle, le secteur pétrogazier a poursuivi une tendance de longue date d’augmentation graduelle des émissions — en hausse de 1 pour cent ou de 2,2 mégatonnes (Mt) par rapport à 2022 — faisant en sorte que ce secteur représente 31 pour cent du total national du Canada.

En revanche, les émissions du secteur de l’électricité ont continué de baisser et se situent maintenant à 62 pour cent en dessous de leur niveau en 2005.

Une légère hausse des émissions du secteur du transport (+1,6 pour cent; +2,5 Mt) a été attribuable à une activité supérieure dans le domaine de l’aviation nationale, tandis que le secteur du bâtiment a enregistré une baisse des émissions (-5,6 pour cent; -4,9 Mt), baisse qui s’explique principalement par une année plus chaude grâce au courant marin El Niño, grandement exacerbé par les changements climatiques.

Au total, le Canada a émis 702 mégatonnes (Mt) d’équivalent dioxyde de carbone en 2023, ce qui représente une diminution de 5,6 Mt par rapport à 2022, selon les estimations.

Les recherches de l’Institut climatique du Canada ont montré précédemment l’impact important de la politique climatique pour réduire la pollution par le carbone — progrès qui devraient être plus prononcés tant que ces politiques restent en vigueur. Les émissions du Canada seraient aujourd’hui plus élevées de 41 pour cent en 2030 n’eût été les mesures climatiques appliquées depuis 2015 par tous les ordres de gouvernement. Autrement dit, les politiques climatiques en vigueur devraient éviter 226 Mt d’émissions de carbone d’ici 2030, ce qui équivaut aux profils d’émissions actuels du Québec et de l’Ontario mis ensemble. La poursuite des efforts et l’achèvement de l’élaboration et de l’annonce des politiques permettront d’obtenir des réductions encore plus marquées des émissions d’ici 2030.

Toutefois, le Canada doit accélérer la cadence pour atteindre sa cible de 2030 et appuyer la future compétitivité dans le cadre de la transition énergétique mondiale. L’Institut a recommandé à tous les ordres de gouvernement, y compris les provinces et les territoires, de mettre rapidement en œuvre les politiques sur la réduction des émissions annoncées précédemment, de renforcer celles qui sont déjà en place, et d’introduire de nouvelles mesures.

CITATIONS

« Encore une fois, les progrès du Canada vers les réductions d’émissions sont radicalement différents d’un secteur à l’autre. Les gouvernements d’un bout à l’autre du pays doivent accélérer l’élaboration de politiques et renforcer les mesures déjà en place, comme l’électrification et les systèmes de tarification du carbone industriel. »

– Rick Smith, président, Institut climatique du Canada

« Nos estimations préliminaires indiquent que la hausse des émissions du secteur pétrogazier et du transport contrebalance les gains réalisés dans les secteurs de l’électricité et du bâtiment, ralentissant ainsi les progrès climatiques du Canada. Bien que le découplage des émissions de la croissance économique soit un bon signe, il s’agit là d’un effort de longue haleine – les gouvernements doivent poursuivre sur leur lancée et établir des bases politiques solides pour obtenir des progrès climatiques durables. »

— Dave Sawyer, Économiste principal, Institut climatique du Canada

RESSOURCES

Personne-ressource

Catharine Tunnacliffe
Directrice des communications
Institut climatique du Canada
(226) 212-9883
ctunnacliffe@climateinstitute.ca

FICHE DE RENSEIGNEMENTS: Changements climatiques et inondations

En août 2024, les restes de l’ouragan Debby ont apporté au Québec des inondations battant tous les records et touchant 55 collectivités. Seulement un mois auparavant, près de 10 centimètres de pluie sont tombés à Toronto en trois heures, ont submergé l’infrastructure de la ville et inondé bon nombre de logements et d’entreprises. En Colombie-Britannique en novembre 2021, une rivière atmosphérique a déclenché des pluies records, entraînant des glissements de terrain et des inondations causant des dégâts considérables, coupant des voies d’accès principales à plusieurs régions de la province, entravant ainsi gravement l’économie.

À mesure que les changements climatiques s’accentuent, la population canadienne connaîtra une augmentation significative de la fréquence et de l’intensité de ces types d’inondations. Des concentrations croissantes dans l’atmosphère de gaz retenant la chaleur réchauffent l’air, qui emmagasine davantage d’humidité, entraînant de plus fortes précipitations et des orages plus intenses. Combiné à la fonte du manteau neigeux, à l’élévation du niveau de la mer et aux changements des modèles météorologiques, cela crée des conditions menant à des inondations plus sévères et plus imprévisibles. Ces inondations dévastent les collectivités, les économies et les moyens de subsistance.

Les changements climatiques entraînent des inondations de plus en plus sévères et fréquentes

Les inondations peuvent gravement endommager les logements et l’infrastructure, coûtant des milliards de dollars

Des inondations plus fréquentes et plus intenses présentent des risques pour les gens et les collectivités

  • De fortes chutes de pluie peuvent submerger les petits systèmes de traitement de l’eau potable, dégradant la qualité de l’eau et accroissant le risque de flambées de maladies hydriques (Wang et coll. 2018).
  • Plus de la moitié des flambées de maladies hydriques au cours des 50 dernières années aux États-Unis ont eu lieu après des épisodes de précipitations extrêmes (Charron et coll. 2011).
  • Les inondations peuvent être mortelles, car des gens se noient en traversant des eaux de crue à pied ou en véhicule ou en se retrouvant piégés dans des bâtiments inondés (Gouvernement du Canada 2021).
  • Les blessures sont courantes pendant et après des crues du fait des déplacements rapides d’objets pesants, de câblage et d’équipement électriques endommagés et du risque d’hypothermie due à des eaux de crue froides (Gouvernement du Canada 2021).
  • Les répercussions psychosociales d’une inondation sont significatives, accroissant les conflits familiaux, les tensions financières et le sentiment d’isolement. Dans certains cas, une inondation peut déclencher ou exacerber des problèmes de santé mentale, comme la dépression et des troubles de stress post-traumatique (Glenn et Myre 2022).
  • Quelques mois après les inondations au Québec en 2019, 44 % des personnes touchées présentaient des symptômes modérés à élevés de stress post-traumatique, 21 %, des symptômes de troubles anxieux, et 20 %, des troubles de l’humeur (Institut national de santé publique du Québec 2024).
  • Les bâtiments inondés sont rapidement colonisés par des moisissures, des champignons et des bactéries qui peuvent entraîner ou aggraver des problèmes cutanés, allergiques, oculaires, respiratoires et gastro-intestinaux, comme l’asthme, la conjonctivite et l’otite (Institut national de santé publique du Québec 2024).

Les administrations publiques peuvent agir pour protéger les collectivités de l’exacerbation des risques d’inondation

  • Les inondations s’aggraveront à mesure que la concentration de gaz retenant la chaleur continue d’augmenter dans l’atmosphère. Des mesures gouvernementales pour gérer ce risque croissant et limiter l’ajout d’émissions sont essentielles.
  • Parce que les répercussions des changements climatiques sur les inondations se font déjà sentir et s’accentuent du fait des émissions passées, les collectivités et les gouvernements doivent collaborer pour s’adapter et se préparer au risque accru d’inondations aujourd’hui et à l’avenir.
  • Certaines des principales mesures d’adaptation que les administrations publiques doivent prendre pour réduire les risques d’inondation et protéger les collectivités sont les suivantes :
    • éloigner les aménagements immobiliers des zones à risque élevé d’inondation : pour éviter de mettre davantage de logements en danger, les administrations publiques provinciales et municipales pourraient limiter les constructions dans les zones à risque élevé d’inondation; dans les zones à risque modéré ou celles enclines à des inondations urbaines, il est essentiel de concevoir de nouveaux aménagements à l’épreuve des inondations pour réduire au minimum les dégâts d’eau (Banque mondiale 2017);
    • améliorer l’infrastructure de protection contre les inondations au niveau des collectivités : investir dans une infrastructure neuve et améliorée de protection contre les inondations, comme des digues, des murs de protection contre les crues et des solutions fondées sur la nature, peut contribuer à protéger de manière rentable les collectivités à risque contre les inondations (Ness et coll. 2021);
    • soutenir une relocalisation proactive hors des zones présentant un risque élevé : dans quelques zones où le risque d’inondation est trop élevé pour pouvoir fournir une protection appropriée, les administrations publiques devraient communiquer avec les propriétaires et les collectivités afin d’envisager une relocalisation proactive, en offrant une assistance adéquate et des incitations leur permettant de déménager dans des zones plus sécuritaires (Sécurité publique Canada 2022).

Références et ressources

Spécialistes disponibles pour obtenir des commentaires et des renseignements contextuels sur ce sujet

  • Ryan Ness est directeur de recherche en mesures d’adaptation à l’Institut climatique du Canada et chercheur principal de la série Les coûts des changements climatiques de l’Institut (heure de l’Est, anglais et français).
  • Sarah Miller est chargée de recherche principale en mesures d’adaptation à l’Institut climatique du Canada (heure du Pacifique, anglais).

Pour de plus amples détails ou pour interviewer un spécialiste, veuillez communiquer avec :

Claudine Brulé

Spécialiste des communications et des relations avec les médias
cbrule@climateinstitute.ca
514-358-8525

Les grandes catastrophes climatiques ont déjà coûté près de 2 milliards de dollars aux Canadiens cet été

Ottawa, 4 septembre 2024 – Selon une nouvelle carte interactive créée par l’Institut climatique du Canada, le fardeau financier associé aux deux principales catastrophes météorologiques extrêmes survenues cette année a déjà dépassé 1,8 milliard de dollars, si on ne compte que les sinistres assurés. À lui seul, en un après-midi, un épisode de forte pluie a causé à Toronto une inondation qui pourrait finir par coûter près d’un milliard de dollars. Le feu de forêt qui a ravagé une grande partie de Jasper coûtera à au moins 880 millions de dollars en sinistres assurés. Ce nouvel outil, accessible sur Coutsclimatiques.ca, suit partout au pays la couverture médiatique accordée aux répercussions financières des catastrophes provoquées par le climat et des conditions météorologiques.

“Les fonds prévus  pour répondre à l’impact des changements climatiques ne suffisent pas: nous le voyons bien avec les événements météo extrêmes que nous avons répertoriés sur notre carte interactive”, explique Ryan Ness, directeur de la recherche en adaptation à l’Institut. “La lenteur du Canada à prendre des mesures climatiques nous conduit à signer des chèques que nous ne pourrons pas encaisser”.

À Shawinigan seulement, on l’on compte environ 50 000 habitants, on estime que les inondations des 9 et 10 août derniers coûteront plus de 10 M $ à la municipalité. À Toronto, les pluies diluviennes de 2024 ont causé des dommages assurables estimés à 940 M$ alors qu’à Jasper, les premières estimations des coûts en assurances du feux de forêt dévastateur de l’été s’élèvent à plus de 800 M$. 

Ces chiffres correspondent à ceux du rapport de 2022 de l’Institut climatique, qui indiquait que les changements climatiques coûteront à l’économie environ 25 milliards de dollars sur une période de 10 ans, d’ici 2025, soit l’équivalent de la moitié d’une année de croissance prévue. Les changements climatiques alourdissent les budgets des gouvernements, réduisent le revenu des ménages et nuisent à la productivité. Les recherches de l’Institut montrent que des mesures proactives et une baisse des émissions permettraient de réduire ces coûts du trois quarts. 

“Les changements climatiques ne sont pas seulement une question environnementale; ils ont des conséquences directes sur votre portefeuille. Le manque de progrès du Canada en matière de lutte contre les changements climatiques risquent de nous coûter de plus en plus cher dans les années à venir”, précise Rick Smith, président de l’Institut climatique. ”L’inaction dans la lutte aux changements climatiques risque de coûter bien plus cher à tout le monde, en primes d’assurance, en aide gouvernementale d’urgence et en perte de productivité par exemple.”

La carte interactive permet de visualiser les impacts économiques rapportés au cours des douze derniers mois, et est mise à jour au fur et à mesure que des informations sont publiées sur les coûts des catastrophes climatiques.

À propos de l’Institut climatique du Canada  

L’Institut climatique du Canada est un organisme indépendant de recherche sur les politiques climatiques. Il produit des analyses rigoureuses, des modélisations économiques et des études approfondies sur trois axes prioritaires: la croissance économique propre, la transition vers la carboneutralité et l’adaptation aux réalités des changements climatiques. 

Ressources

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Claudine Brulé

Spécialiste des communications et des relations avec les médias

Institut climatique du Canada

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FICHE DE RENSEIGNEMENTS: Changements climatiques et sécheresse

Les changements climatiques vont accroître les risques de sécheresses et leur gravité dans certaines régions du Canada qui font déjà face à des pénuries d’eau, comme le sud des Prairies et l’intérieur de la Colombie-Britannique (Bonsal et coll. 2019). Une sécheresse est une période de temps anormalement sec suffisamment longue pour causer des pénuries d’eau graves pour les écosystèmes naturels, l’agriculture et les populations.

Les changements climatiques rendent les sécheresses plus fréquentes et plus graves

  • Du fait des changements climatiques, les sécheresses sont devenues plus fréquentes et plus graves dans le monde entier; cette tendance devrait se poursuivre en s’aggravant (GIEC2023, p. 67; Chiang et coll. 2023).
  • Les changements climatiques exacerbent la sécheresse, à la fois parce qu’ils modifient les régimes de pluie et parce qu’ils augmentent les températures, laissant les écosystèmes de plus en plus vulnérables au temps sec. La hausse des températures met à l’épreuve l’alimentation en eau, en accroissant les taux d’évaporation et la consommation d’eau pour les plantes (Walker et Van Loon 2023), entraînant des conditions de sol plus sèches et une pénurie d’eau (Overpeck et Udall 2020).
  • Les températures mondiales en hausse modifient les régimes de précipitations (Organisation des Nations Unies. s.d.; Zhang et coll. 2019) réduisent le manteau neigeux; le ruissellement des glaciers étant menacé à mesure que les glaciers rétrécissent.
  • Les changements climatiques accélèrent également le développement de sécheresses, rendant les « sécheresses éclair » plus courantes (Yuan et coll. 2023). Cette nouvelle réalité rend les prévisions et la surveillance des sécheresses plus difficiles.
  • Au cours du 21e siècle, la superficie totale des terres soumises à des sécheresses devrait augmenter; plus de 40 % de la superficie des terres mondiales devraient connaître un assèchement toute l’année d’ici la fin du siècle, même dans les scénarios de faibles émissions (GIEC 2023, p. 1119; Cook et coll. 2020).

Les sécheresses sont des catastrophes coûteuses

  • Les sécheresses ont été un facteur important de l’augmentation spectaculaire récente des paiements d’assurance-récolte au Canada, qui sont passés de 890 millions de dollars en 2018 à 4,897 milliards de dollars en 2022 (Arnason 2024).
  • Les dédommagements d’assurance pour sécheresse aux agriculteurs et à l’agro-industrie de l’Alberta ont atteint le record de 326,5 millions de dollars en 2023; plus du triple des dédommagements pour la sécheresse de 2021, selon l’Agriculture Financial Services Corporation (Smith 2024).
  • Du fait de graves sécheresses, le rendement des cultures en Saskatchewan a diminué d’un record de 47 % en 2021. Cette année-là, la Saskatchewan a été la seule province à enregistrer un repli de l’économie (-0,3 %). Statistique Canada a déclaré « si l’activité a augmenté dans la plupart des secteurs de l’économie, ces hausses ont été entièrement annulées par la pire sécheresse survenue en près de 20 ans » (Statistique Canada 2022).
  • Dans la région de l’Abitibi, les producteurs de foin ont reçu une indemnisation record de 6,8 millions de dollars pour la sécheresse de 2023, plus que le triple de la moyenne annuelle (Cameron 2024).
  • Les sécheresses limitent la production d’hydroélectricité, réduisant les recettes pour les services publics, renforçant la dépendance envers la production à partir de combustibles fossiles (Statistique Canada 2024) et accroissant le prix de l’électricité pour les consommateurs (CBC News 2023).
  • En janvier 2024, les conditions de sécheresse en Colombie-Britannique et au Manitoba ont entraîné la baisse des niveaux dans les retenues des installations hydroélectriques, forçant les deux provinces à importer de l’électricité d’autres secteurs de compétence (Presse canadienne 2024).
  • En 2021, une sécheresse au Manitoba a limité la production d’électricité, entraînant une perte de 248 millions de dollars pour Manitoba Hydro (Manitoba Hydro 2022).

Les sécheresses menacent la santé de la population canadienne

  • Les sécheresses peuvent dégrader la qualité de l’eau potable et accroître le risque de maladies hydriques, car la lenteur des écoulements et une plus grande évaporation concentrent les polluants dans les étendues d’eau et favorisent la prolifération d’algues toxiques (Yusa et coll. 2015).
  • Les sécheresses peuvent contribuer à des problèmes respiratoires (Yusa et coll. 2015), du fait de la poussière des sols asséchés balayée par le vent.
  • Les sécheresses dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique, en particulier en juillet et août au moment de la migration des saumons (Curran et Marsden 2021) vers leurs zones de fraie en amont, peuvent causer des dégâts graves et durables dans leurs populations, ainsi qu’aux écosystèmes et aux personnes qui en dépendent (Curran et Marsden 2021).

Les sécheresses aggravent le risque d’inondations et d’incendies

  • Lors de sécheresses, les arbres et les plantes sont affaiblis ou meurent. Un temps sec empêche également le développement de nouveaux bourgeons (Ressources naturelles Canada 2024) et la régénération des forêts. Il est plus difficile pour les arbres et les plantes affaiblis de se défendre contre les insectes et les maladies, accroissant leur risque de mourir et de devenir du combustible pour les feux de végétation.
  • La sécheresse peut accroître le risque d’inondation. Un temps sec dégrade la qualité des sols et tue la végétation, réduisant la capacité du sol à absorber l’eau. Si de fortes précipitations suivent une sécheresse, l’eau peut ruisseler plus facilement; ce qui accroît les risques d’inondation (Bonsal et coll. 2019).

Les administrations publiques peuvent faire beaucoup pour protéger la population canadienne de l’aggravation des risques de sécheresse

  • Les scientifiques ont averti que les conséquences des changements climatiques ne feront que s’aggraver à mesure qu’augmente la concentration des gaz retenant la chaleur dans l’atmosphère (GIEC 2022). Les administrations publiques du monde entier, y compris celles du Canada, doivent agir immédiatement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et limiter le réchauffement planétaire.
  • Parce que les répercussions des changements climatiques se font déjà sentir et s’aggravent, les collectivités et les administrations publiques doivent collaborer pour s’adapter et se préparer au risque actuel accru de sécheresses. Voici quelques mesures particulières que les gouvernements peuvent prendre :
    • Renforcer la résilience agricole : le Canada peut s’adapter à la sécheresse en améliorant les systèmes d’alerte précoce, tels que l’Outil de surveillance des sécheresses au Canada (Agriculture et Agroalimentaire Canada 2024), afin d’aider les producteurs à prendre des décisions éclairées. Investir dans des systèmes d’irrigation et de stockage de l’eau ainsi qu’offrir des incitations pour planter des variétés végétales résistantes à la sécheresse peut encore renforcer la résilience du secteur agricole. Il est en outre important d’améliorer les programmes d’assurance-récolte et d’aide en cas de catastrophe pour mieux soutenir les agriculteurs pendant les sécheresses (Bonsal et coll. 2011).
    • Planification proactive : tous les ordres de gouvernements devraient appliquer une planification proactive en matière de sécheresse, en élaborant et en mettant en œuvre des plans d’intervention en cas de sécheresse, comme celui de l’Alberta. Ces plans peuvent comprendre des stratégies de gestion des ressources en eau et de coordination des efforts entre les secteurs et collectivités touchés (Gouvernement de l’Alberta 2024).
    • Investir dans des mesures structurelles dans le domaine de l’hydroélectricité : le secteur hydroélectrique pourrait s’adapter aux sécheresses en continuant à investir dans une infrastructure de gestion de l’eau (comme des réservoirs), pour assurer le maintien de la production d’énergie même en cas de faibles niveaux d’eau (B.C. Hydro 2024).

Ressources

Spécialistes disponibles pour commenter et offrir des renseignements contextuels sur ce sujet :

  • Ryan Ness est directeur de recherche en mesures d’adaptation à l’Institut climatique du Canada et chercheur principal de la série Les coûts des changements climatiques de l’Institut (heure de l’Est, anglais et français).
  • Sarah Miller est chargée de recherche principale en mesures d’adaptation à l’Institut climatique du Canada (heure du Pacifique, anglais).

Pour de plus amples détails ou pour interviewer un(e) spécialiste, veuillez communiquer avec :

Claudine Brulé
Spécialiste des communications et des relations avec les médias
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Références

Agriculture et Agroalimentaire Canada. 2024. Outil de surveillance des sécheresses au Canada. https://agriculture.canada.ca/fr/production-agricole/meteo/outil-surveillance-secheresses-au-canada

Arnason, Robert. 2024. « Crop Insurance Costs Explode. » The Western Producer, 29 février. https://www.producer.com/news/crop-insurance-costs-explode/

BC Hydro 2024. « How we manage drought conditions. » https://www.bchydro.com/energy-in-bc/operations/transmission-reservoir-data/drought-management.html

Bonsal, B.R., D.L. Peters et coll. 2019. « Évolution de la disponibilité de l’eau douce à l’échelle du Canada; chapitre 6 du Rapport sur le climat changeant du Canada. » Gouvernement du Canada. https://changingclimate.ca/CCCR2019/fr/chapitre/6-0/

Cameron, Daphné. 2024. « Compensations pour Pertes Agricoles : Un milliard pour les agriculteurs après une année désastreuse. » La Presse, 21 mars. https://www.lapresse.ca/actualites/2024-03-21/compensations-pour-pertes-agricoles/un-milliard-pour-les-agriculteurs-apres-une-annee-desastreuse.php.

Presse canadienne. 2024. « Drought in Western Canada Impacting Hydropower Production as Reservoirs Run Low. » Business in Vancouver, 29 janvier. https://www.biv.com/news/resources-agriculture/drought-western-canada-impacting-hydropower-production-reservoirs-run-low-8295183

CBC News 2023. « Drought is causing B.C. utilities to import more power — and that will affect your bills in 2024. » 21 décembre. https://www.cbc.ca/news/canada/british-columbia/bc-electric-rate-changes-as-province-imports-power-1.7065802

Chiang, Felicia, Omid Mazdiyasni et Amir AghaKouchak. 2021. « Evidence of Anthropogenic Impacts on Global Drought Frequency, Duration, and Intensity. » Nature Communications 12(1). https://doi.org/10.1038/s41467-021-22314-w

Cook, Benjamin I., Justin S. Mankin, Kate Marvel, A. Park Williams, Jason E. Smerdon et Kevin J. Anchukaitis. 2020. « Twenty-First Century Drought Projections in the CMIP6 Forcing Scenarios. » Earth Future 8 (6). https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1029/2019EF001461

Curran, Deborah et Tara Marsden. 2021. L’Ayookxw s’inscrit dans la lutte aux changements climatiques. Institut climatique du Canada. 21 juin. https://institutclimatique.ca/publications/layookxw-sinscrit-dans-la-lutte-aux-changements-climatiques/

Gouvernement de l’Alberta. 2024. Alberta Drought Response Plan. Environment and Protected Areas. 14 août. https://www.alberta.ca/system/files/epa-alberta-drought-response-plan.pdf

GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). 2023. Climate Change 2021 – The Physical Science Basis: Contribution du groupe de travail II au sixième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Cambridge : Cambridge University Press.

Manitoba Hydro 2022. « Manitoba Hydro posts $248 million consolidated net loss due to drought: 2021-22 Annual Report. » 29 septembre. https://www.hydro.mb.ca/fr/articles/2022/09/manitoba_hydro_posts_248_million_consolidated_net_loss_due_to_drought_2021_22_annual_report/

Ressources naturelles Canada. 2024. « Sécheresse. » Ressources naturelles Canada, 12 avril. https://ressources-naturelles.canada.ca/secheresse/17773.

Overpeck, Jonathan T. et Bradley Udall. 2020. « Climate Change and the Aridification of North America. » Proceedings of the National Academy of Sciences 117(22) : 11856-11858. https://doi.org/10.1073/pnas.2006323117 

Smith, Madeline. 2024. « Farmers, Ranchers Worry About Coming Season Amid Drought, High Pasture Insurance Payouts. » CBC, 26 février. https://www.cbc.ca/news/canada/edmonton/alberta-farmer-rancher-drought-insurance-1.7124671.

Statistique Canada. 2022. « La sécheresse fait reculer l’économie de la Saskatchewan en 2021. » Statistique Canada. 23 septembre. https://www.statcan.gc.ca/o1/fr/plus/1852-la-secheresse-fait-reculer-leconomie-de-la-saskatchewan-en-2021

Statistique Canada. 2024. Coup d’œil sur l’énergie : examen du premier trimestre de 2024. https://www.statcan.gc.ca/o1/fr/plus/6447-coup-doeil-sur-lenergie-examen-du-premier-trimestre-de-2024

Organisation des Nations Unies. s.d. « L’eau – au cœur de la crise climatique. » Organisation des Nations Unies. https://www.un.org/fr/climatechange/science/climate-issues/water

Walker, David et Anne F. Van Loon. 2023. « Droughts Are Coming on Faster. » Science 380 (6641) : 130-132. https://doi.org/10.1126/science.adh3097

World Weather Attribution. 2023. « Climate change more than doubled the likelihood of extreme fire weather conditions in Eastern Canada. » Août 22. https://www.worldweatherattribution.org/climate-change-more-than-doubled-the-likelihood-of-extreme-fire-weather-conditions-in-eastern-canada/ 

Yuan, Xing, Yumiao Wang, Peng Ji, Peili Wu, Justin Sheffield et Jason A. Otkin. 2023. « A Global Transition to Flash Droughts under Climate Change. » Science, 380 (6641), 187-191. https://doi.org/10.1126/science.abn6301

Yusa, Anna, Peter Berry, June J. Cheng, Nicholas Ogden, Barrie Bonsal, Ronald Stewart et Ruth Waldick. 2015. « Climate Change, Drought and Human Health in Canada. » International Journal of Environmental Research and Public Health 12(7) : 8359-8412. https://doi.org/10.3390/ijerph120708359

Zhang, Xuebin, Greg Flato, Megan Kirchmeier-Young, Lucie Vincent, Hui Wan, Xiaolan L. Wang, Robin Rong, John Fyfe, Guilong Li et Viatchelsav V. Kharin. 2019. « Les changements de température et de précipitations au Canada. » dans Rapport sur le climat changeant du Canada, édité par E. Bush et D.S. Lemmen, 112-193. Gouvernement du Canada. https://changingclimate.ca/CCCR2019/fr/chapitre/4-0/4-3/summary/

FICHE DE RENSEIGNEMENTS: Changements climatiques et vagues de chaleur

Les changements climatiques, principalement causés par les combustibles fossiles, causent des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et intenses (Donneesclimatiques.ca, 2024). Ces vagues de chaleur représentent une menace pour la sécurité, le bien-être et la prospérité de la population canadienne – même dans les régions au climat traditionnellement plus tempéré, comme Vancouver, Whitehorse et Halifax.

À l’échelle mondiale, 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée, et 2024 s’annonce encore plus chaude (Organisation météorologique mondiale, 2024). Le Canada, qui se réchauffe plus rapidement que n’importe quel autre endroit de la planète, subit les conséquences de ce climat étouffant (McBean, 2024). 

Les changements climatiques alimentent les vagues de chaleur 

  • Le Canada se réchauffe deux fois plus rapidement que la moyenne mondiale, et l’Arctique canadien près de quatre fois plus vite (Gouvernement du Canada, 2019; Rantanen et coll., 2022). 
  • Les changements climatiques augmentent la fréquence des vagues de chaleur extrême et en ralentissent le déplacement, ce qui entraîne la multiplication et l’aggravation des dômes de chaleur (Seneviratne et coll., 2021; Borenstein, 2024; Bratu et coll., 2022).
  • Selon Environnement et Changement climatique Canada, la vague de chaleur qui a frappé le centre et l’est du Canada en juin 2024 était deux à dix fois plus susceptible de se produire à cause des changements climatiques; les températures ont atteint plus de 10 degrés au-dessus de la normale dans certaines régions du Québec et du Canada atlantique (Shingler, 2024).

La chaleur induite par les changements climatiques amplifie les feux de forêt

  • Les changements climatiques ont fait plus que doubler la probabilité de conditions météorologiques extrêmes propices aux feux de forêt (températures élevées, faible humidité, sécheresse) dans l’est du Canada en 2023, et ont rendu la saison des feux de forêt au Québec près de 50 % plus intense (World Weather Attribution, 2023). 
  • Les vagues de chaleur facilitent le déclenchement et la propagation des feux de forêt. La chaleur intense augmente la probabilité de foudre, première cause des feux de forêt (Pérez-Invernón et coll., 2023), et assèche la végétation, ce qui la rend plus inflammable et facilite la propagation des feux (Ressources naturelles Canada, 2024).
  • Durant la vague de chaleur de 2021 en Colombie-Britannique, le nombre de feux de forêt actifs a grimpé de 6 à 175, consumant près de 79 000 hectares, incluant la ville entière de Lytton (White et coll., 2023).
  • Pour en savoir plus sur les changements climatiques et les feux de forêt, voir notre fiche de renseignements sur le sujet.

La chaleur extrême alimentée par les changements climatiques exerce une forte pression sur la sécurité, le bien-être et la prospérité de la population canadienne

  • Une étude de la revue Nature a révélé qu’entre 1981 et 2018, 37 % des décès liés à la chaleur dans le monde pouvaient être attribués aux changements climatiques (Vicedo-Cabrera et coll., 2021). On constate cette augmentation de la mortalité sur tous les continents. 
  • Au Canada, on a constaté des taux élevés de mortalité pendant et immédiatement après les vagues de chaleur (Gouvernement du Canada, 2024). La vague de chaleur survenue en Colombie-Britannique du 25 juin au 2 juillet 2021 a causé 619 décès liés à la chaleur, ce qui en fait la catastrophe la plus meurtrière jamais enregistrée dans la province (BC Coroners Service, 2022).
  • Les scientifiques climatiques ont découvert que la vague de chaleur de 2021 en Colombie-Britannique aurait été pratiquement impossible sans les changements climatiques causés par l’être humain (Philip et coll., 2022).
  • Une étude de 2024 de l’Institut national de la recherche scientifique conclut que les températures estivales élevées au Québec donnent lieu à 470 décès, 225 hospitalisations, 36 000 visites à l’urgence, 7 200 transports en ambulance et 15 000 appels à Info-Santé chaque année (Boudreault et coll., 2024).
  • Dans notre rapport de 2021 sur Les coûts des changements climatiques pour la santé, on prévoyait que les coûts des décès et de la réduction de la qualité de vie liés à la chaleur extrême atteindraient entre 3 et 3,9 milliards de dollars par année d’ici le milieu du siècle (Clark et coll., 2021). 
  • Notre recherche montre que la vague de chaleur de 2021 en Colombie-Britannique a coûté 12 millions de dollars supplémentaires en soins de santé, et que sans mesures d’adaptation et de préparation du système de santé, la province pourrait atteindre une moyenne de 1 370 décès liés à la chaleur par année en 2030 (Beugin et coll., 2023).
  • Une étude de l’Organisation internationale du travail conclut que 2,4 milliards de travailleurs, soit 70 % de la main-d’œuvre mondiale, sont exposés à la chaleur extrême et à un risque élevé de cancer, de maladies cardiovasculaires, d’insuffisance rénale et de blessures physiques (Organisation internationale du travail, 2024). 
  • Le secteur manufacturier du Canada à lui seul pourrait essuyer des pertes annuelles atteignant 1 à 2 milliards de dollars d’ici 2050 en raison des conséquences des vagues de chaleur sur la productivité de la main-d’œuvre canadienne (Clark et coll., 2021). 

Les gouvernements peuvent agir pour protéger les communautés et ralentir le réchauffement 

  • Les scientifiques préviennent que les conséquences des changements climatiques ne feront que s’aggraver à mesure qu’augmentera la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère (GIEC, 2022). Les gouvernements de partout dans le monde, dont celui du Canada, doivent agir immédiatement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et limiter le réchauffement climatique. 
  • Puisque les conséquences des changements climatiques se font déjà sentir et ne feront qu’empirer, les communautés et les gouvernements doivent travailler ensemble dès maintenant pour s’adapter et se préparer à faire face aux risques accrus d’incendies.
  • Voici quelques façons dont les gouvernements et autres entités peuvent se préparer et protéger la population de la chaleur extrême : 
    • Rendre les bâtiments plus sûrs en encourageant l’installation d’appareils de refroidissement intérieurs (comme une thermopompe ou un climatiseur).
    • Cultiver des toits verts et des arbres pour créer plus d’ombre en zones urbaines – ces mesures, si elles sont mises en œuvre dans les basses terres continentales de la Colombie-Britannique, pourraient réduire le nombre de décès liés à la chaleur de 12 % d’ici les années 2030, et réduire les hospitalisations liées à la chaleur de 7 %, par rapport au statu quo (Beugin et coll., 2023).
    • Communiquer aux employeurs et au public des renseignements à jour sur la façon de se protéger durant les vagues de chaleur extrême.
    • Envoyer des avertissements de chaleur assez tôt pour que la population et les répondants puissent se préparer. 
    • Concevoir des infrastructures – comme des routes, des chemins de fer et des systèmes électriques – capables de supporter la chaleur et les pluies extrêmes pour potentiellement réduire les coûts des dommages de 80 % d’ici la fin du siècle, soit quelque 3,1 milliards de dollars par année (Ness et coll., 2021).

Une préparation adéquate aux vagues de chaleur améliore les résultats cliniques, en plus d’être financièrement avisée 

  • Des interventions proactives d’adaptation comme le verdissement urbain et le refroidissement mécanique peuvent soustraire jusqu’à 30 % des coûts annuels des hospitalisations liées à la chaleur dans les basses terres continentales de la Colombie-Britannique d’ici le milieu du siècle (Beugin et coll., 2023).

Ressources principales

Experts disponibles pour commenter et contextualiser le sujet

  • Ryan Ness est directeur, Adaptation à l’Institut climatique du Canada et chercheur principal pour la série Coûts des changements climatiques de l’Institut. Ryan is also available for interviews in English (heure de l’Est, en anglais et en français).
  • Sarah Miller est cheffe de projet, Adaptation à l’Institut climatique du Canada (heure du Pacifique, en anglais).

Demande de renseignements ou d’entrevue

Claudine Brulé
Spécialiste des communications et des relations avec les médias
cbrule@climateinstitute.ca
514 358-8525 

Références

Atlas climatique du Canada. 2024. « Chaleur extrême et santé » https://atlasclimatique.ca/chaleur-extreme-et-sante 

BC Coroners Service. 2022. Extreme Heat and Human Mortality: A Review of Heat-Related Deaths in B.C. in Summer 2021. 7 juin. https://www2.gov.bc.ca/assets/gov/birth-adoption-death-marriage-and-divorce/deaths/coroners-service/death-review-panel/extreme_heat_death_review_panel_report.pdf  

Beugin, Dale, Dylan Clark, Sarah Miller, Ryan Ness, Ricardo Pelai et Janna Wale. 2023. Arguments en faveur d’une adaptation aux chaleurs extrêmes, Coûts de la vague chaleur de 2021 en Colombie-Britannique. Institut climatique du Canada. https://institutclimatique.ca/reports/la-chaleur-extreme-au-canada/ 

Borenstein, Seth. 2024. « Study says since 1979 climate change has made heat waves last longer, spike hotter, hurt more people. » Associated Press, 29 mars. https://apnews.com/article/heat-wave-climate-change-worsen-hotter-797aae046df8165f5f8be7d3f40a8b74   

Boudreault, Jérémie, Éric Lavigne, Céline Campagna et Fateh Chebana. 2024. « Estimating the heat-related mortality and morbidity burden in the province of Quebec, Canada. » Environmental Research, 14 septembre. https://doi.org/10.1016/j.envres.2024.119347 

Bratu, Andreea, Kiffer G. Card, Kalysha Closson, Niloufar Aran, Carly Marshall, Susan Clayton, Maya K. Gislason, Hasina Samji, Gina Martin, Melissa Lem, Carmen H. Logie, Tim K. Takaro et Robert S. Hogg. 2022. « The 2021 Western North American heat dome increased climate change anxiety among British Columbians: Results from a natural experiment. » The Journal of Climate Change and Health, mai. https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2667278222000050 

Clark, Dylan, Ryan Ness, Dena Coffman et Dale Beugin. 2021. Les coûts des changements climatiques pour la santé, Comment le Canada peut s’adapter, se préparer et sauver des vies. Institut climatique du Canada. https://institutclimatique.ca/reports/les-couts-des-changements-climatiques-pour-la-sante/ 

Clarke, Ben, et Friederike Otto. 2024. « Reporting extreme weather and climate change: A guide of journalists. » World Weather Attribution. https://www.worldweatherattribution.org/reporting-extreme-weather-and-climate-change-a-guide-for-journalists/ 

Donneesclimatiques.ca. 2024. « Heat waves and climate change » https://climatedata.ca/resource/heat-waves-and-climate-change/ 

Gouvernement du Canada. 2019. « Le climat du Canada se réchauffe deux fois plus rapidement que la moyenne mondiale », Communiqué de presse, 2 avril. https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/nouvelles/2019/04/le-climat-du-canada-se-rechauffe-deux-fois-plus-rapidement-que-la-moyenne-mondiale.html 

Gouvernement du Canada. 2024. « Événements de chaleur extrême : Aperçu », 7 mai. https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/changements-climatiques-sante/chaleur-accablante.html 

Henderson, Sarah B., Kathleen E. McLean, Michael J. Lee et Tom Kosatsky. 2021. « Extreme heat events are public health emergencies. » BC Medical Journal, novembre. 

Kirchmeier-Young, Megan, N. P. Gillett, F. W. Zwiers, A. J. Cannon et F. S. Anslow. 2019. « Attribution of the influence of human-induced climate change on an extreme fire season. » Earth’s Future, janvier. https://doi.org/10.1029/2018EF001050 

McBean, Gordon. 2024. « 2023 was the hottest year in history — and Canada is warming faster than anywhere else on earth. » The Conversation, 11 janvier. https://theconversation.com/2023-was-the-hottest-year-in-history-and-canada-is-warming-faster-than-anywhere-else-on-earth-220997 

Ness, Ryan, Dylan G. Clark, Julien Bourque, Dena Coffman et Dale Beugin. 2021. Submergés : Les coûts des changements climatiques pour l’infrastructure au Canada. Institut climatique du Canada. https://institutclimatique.ca/reports/submerges/ 

Organisation internationale du Travail. 2024. Assurer la sécurité et la santé au travail à l’heure du changement climatique. 22 avril. https://www.ilo.org/fr/publications/assurer-la-securite-et-la-sante-au-travail-lheure-du-changement-climatique 

Organisation météorologique mondiale. 2023. « Climate change and heatwaves. », 21 septembre. https://wmo.int/content/climate-change-and-heatwaves 

Organisation météorologique mondiale. 2024. « Record temperature streak continues in June. », 8 juillet. https://wmo.int/media/news/record-temperature-streak-continues-june  

Parisien, Marc-André, Quinn E. Barber, Mathieu L. Bourbonnais, Lori D. Daniels, Mike D. Flannigan, Robert W. Gray, Kira M. Hoffman, Piyush Jain, Scott L. Stephens, Steve W. Taylor et Ellen Whitman. 2023. « Abrupt, climate-induced increase in wildfires in British Columbia since the mid-2000s. » Communications Earth & Environment, 5 septembre. https://doi.org/10.1038/s43247-023-00977-1 

Pérez-Invernón, F.J., F.J. Gordillo-Vázquez, H. Huntrieser et coll. « Variation of lightning-ignited wildfire patterns under climate change. » Nature Communications 14, 739 (2023). https://doi.org/10.1038/s41467-023-36500-5

Philip, Sjoukje Y., Sarah F. Kew, Geert Jan van Oldenborgh et coll. 2022. « Rapid attribution analysis of the extraordinary heat wave on the Pacific coast of the US and Canada in June 2021. » Earth System Dynamics, 8 décembre. https://esd.copernicus.org/articles/13/1689/2022/  

PreparedBC. 2024. « Extreme heat preparedness guide. » Gouvernement de la Colombie-Britannique. https://www2.gov.bc.ca/assets/gov/public-safety-and-emergency-services/emergency-preparedness-response-recovery/embc/preparedbc/preparedbc-guides/preparedbc_extreme_heat_guide.pdf 

Rantanen, Mika, Alexey Yu. Karpechko, Antti Lipponen et coll. 2022. « The Arctic has warmed nearly four times faster than the globe since 1979. » Communications Earth & Environment 3, 168. https://doi.org/10.1038/s43247-022-00498-3 

Ressources naturelles Canada. 2024a. Incendies de forêt d’une ampleur record au Canada en 2023 : un réveil brûlant. 21 mai. https://ressources-naturelles.canada.ca/la-science-simplifiee/articles/incendies-de-foret-dune-ampleur-record-au-canada-en-2023-un-reveil-brulant/25304?.

Shingler, Benjamin. 2024. « Canada draws link between June heat wave and climate change with new attribution analysis. », CBC, 9 juillet. https://www.cbc.ca/news/climate/canada-eccc-rapid-attribution-heat-1.7257456 

Seneviratne, Sonia I., Xuebin Zhang et coll. 2021. « Weather and Climate Extreme Events in a Changing Climate. ». Dans Climate Change 2021: The Physical Science Basis. Contribution of Working Group I to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change. Cambridge University Press. p. 1513 à 1 766, doi : 10.1017/9781009157896.013.

Vicedo-Cabrera, A.M., N. Scovronick, F. Sera et coll. 2021. « The burden of heat-related mortality attributable to recent human-induced climate change. » Nature Climate Change, 31 mai. https://doi.org/10.1038/s41558-021-01058-x 

White, Rachel H., Sam Anderson et coll. 2023. « The unprecedented Pacific Northwest heatwave of June 2021. » Nature Communications, 9 février. https://doi.org/10.1038/s41467-023-36289-3 

World Weather Attribution. 2023. « Climate change more than doubled the likelihood of extreme fire weather conditions in Eastern Canada. », 22 août. https://www.worldweatherattribution.org/climate-change-more-than-doubled-the-likelihood-of-extreme-fire-weather-conditions-in-eastern-canada/   

FICHE DE RENSEIGNEMENTS: Changements climatiques et feux de forêt

Vu l’accélération des changements climatiques, attribuable en grande partie aux combustibles fossiles, les feux de forêt sont plus importants, intenses et fréquents que jamais (Atlas climatique du Canada, s.d.). Le Canada, où se trouvent plus du quart des forêts boréales du monde entier, se réchauffe deux fois plus rapidement que la moyenne mondiale (Gouvernement du Canada, 2019), ce qui signifie qu’il est frappé de plein fouet par les répercussions du réchauffement de la planète. En 2023, le pays a connu la saison de feux incontrôlés la plus destructrice de son histoire, avec 16,5 millions d’hectares brûlés, soit plus du double du record précédent et près de sept fois la moyenne historique (Ressources naturelles Canada, 2024). 

Selon nos recherches, les gouvernements doivent, pour assurer la sécurité de la population canadienne, agir à la fois défensivement et offensivement, c’est-à-dire protéger les gens et les écosystèmes tout en accélérant l’abandon des combustibles fossiles afin de limiter le réchauffement climatique (Sawyer et coll., 2022).

Les changements climatiques exacerbent les feux de forêt

  • Bien que les feux de forêt soient des perturbations naturelles qui contribuent à la santé et au renouvellement de nombreux écosystèmes forestiers (Conseil canadien des ministres des forêts, 2019), en raison du réchauffement climatique, ils sont de plus en plus intenses et incontrôlables, et donc encore plus destructeurs.
  • Les feux de forêt sont de plus en plus fréquents au Canada (Hanes et coll., 2018). En 2023, la superficie brûlée atteignait plus de six fois la moyenne historique (Centre interservices des feux de forêt du Canada, 2024).
  • En 2023, les changements climatiques ont plus que doublé la probabilité de conditions extrêmes propices aux feux incontrôlés dans l’Est canadien (World Weather Attribution, 2023). 
  • En raison de la surchauffe climatique, les étés sont de plus en plus chauds et venteux au Canada, ce qui donne lieu à des précipitations plus erratiques, notamment une diminution de la quantité de pluie estivale dans certaines régions (Bush et Lemmen, 2019; Gifford et coll., 2022). 
  • La saison des feux de forêt commence plus tôt, dure plus longtemps et est plus difficile à contrôler (Atlas climatique du Canada, s.d.; Ressources naturelles Canada, 2024b; Ressources naturelles Canada, 2022). Des feux zombies couvent maintenant même durant l’hiver (Shingler, 2024).
  • La foudre devient un phénomène plus fréquent à mesure que le climat se réchauffe (McKabe, 2023). En 2023, les feux déclenchés par la foudre ont été responsables de 93 % de la superficie brûlée au Canada, comparativement à seulement 7 % pour ceux d’origine humaine (Jain et coll., 2024).
  • Un risque accru de feux incontrôlés signifie que les feux – quelle qu’en soit la cause – se déclenchent, se répandent et deviennent hors de contrôle beaucoup plus facilement.

Les feux de forêt nuisent à la santé et au bien-être de la population

  • La fumée des feux de forêt peut voyager sur des milliers de kilomètres (NASA Earth Observatory, 2015), forçant ainsi des fermetures d’écoles et entraînant une série de perturbations qui menacent la santé de millions de personnes (Lin, 2023), particulièrement les enfants, les personnes âgées et les personnes ayant des problèmes cardiaques ou pulmonaires. 
  • Les feux de forêt ardents libèrent une dangereuse quantité de particules dans l’air, associées à un risque accru de maladies cardiaques et cardiovasculaires, et de cancer du poumon et du cerveau (Egyed et coll., 2022; Korsiak et coll. 2022).
  • Cette épaisse fumée exerce une forte pression sur le système de santé canadien. On estime qu’en juin 2023, la fumée dégagée après une seule semaine de feux de forêt aurait coûté plus de 1,2 milliard de dollars à l’Ontario (Sawyer et coll., 2023) en raison d’effets sur la santé : décès prématurés, hausse des visites à l’hôpital, urgences médicales, etc.
  • La mauvaise qualité de l’air attribuable à la fumée frappe durement les personnes les plus vulnérables (Gouvernement du Canada, 2022). Les répercussions sont particulièrement importantes pour certains groupes, comme les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes qui travaillent à l’extérieur.
  • La fumée issue des feux de forêt, qui se multiplient et s’aggravent, exacerbe les symptômes d’asthme dans l’Ouest canadien (Matz et coll., 2020), sans compter les répercussions importantes sur la santé mentale des incendies et des inondations attribuables au climat (Belleville et coll., 2019).
  • Les feux incontrôlés peuvent détruire des résidences et des communautés entières, dévaster les écosystèmes fragiles et menacer la sécurité économique. Ces conséquences sont liées à des troubles de stress post-traumatique, à la dépression, à des troubles d’anxiété, voire à des pensées suicidaires (Hayes et coll., 2022).

L’effet de l’exacerbation des feux de forêt sur le coût de la vie

  • Les feux de forêt peuvent détruire des biens, des maisons et des communautés entières, ce qui fait grimper les coûts des assurances et le coût de la vie (Gerety, 2024; Vaillant, 2024). 
  • Depuis les années 1970, on note une hausse d’environ 150 millions de dollars par décennie des coûts liés à la protection contre les feux de forêt (Gouvernement du Canada, 2024). Pour six des dix dernières années, ils ont dépassé le milliard de dollars.
  • En 2016, les feux incontrôlés de Fort McMurray, en Alberta, auraient coûté 9 milliards de dollars en effets directs et indirects sur les plans matériel, financier, environnemental et de la santé (Alam et coll., 2019). Ils ont en outre donné lieu à la plus importante opération d’évacuation de l’histoire du Canada, avec plus de 2 400 structures détruites et 85 000 personnes déplacées.
  • Les feux incontrôlés ont des répercussions dans des secteurs essentiels de l’économie, dont le secteur forestier, un des plus importants employeurs du Canada (Lindsay et Pelai, 2024). Ils peuvent perturber les activités de foresterie et diminuer les stocks de bois, ce qui se répercute sur les travailleurs et les communautés qui en dépendent. En 2017, lors des grands feux en Colombie-Britannique, près d’une quarantaine de sociétés forestières ont dû cesser temporairement leurs activités (ministère de l’Environnement et de la Stratégie en matière de changements climatiques, 2019).
  • Le cumul des répercussions du réchauffement de la planète – dont les feux incontrôlés de plus en plus importants et fréquents – fait augmenter le coût de la vie au Canada en raison des pertes d’emploi, du ralentissement économique et de la hausse des impôts nécessaire pour couvrir la reprise suivant les catastrophes et la réparation des infrastructures. Entre 2015 et 2025 seulement, le fardeau additionnel des changements climatiques coûtera à lui seul 700 $ par année pour un ménage moyen, et ce montant ne fera qu’augmenter (Sawyer et coll., 2022).

Les gouvernements peuvent agir pour protéger les communautés et freiner le réchauffement

  • Les scientifiques préviennent que les conséquences des changements climatiques ne feront que s’aggraver à mesure qu’augmentera la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère (GIEC, 2022). Les gouvernements du monde entier, y compris les nôtres, doivent prendre des mesures immédiates pour réduire ces émissions et freiner le réchauffement climatique.
  • Les répercussions des changements climatiques se faisant déjà sentir et étant appelées à s’aggraver, il importe que les communautés et les gouvernements collaborent dès maintenant pour s’adapter et se préparer au risque accru d’incendies.
  • Les gouvernements fédéral et provinciaux peuvent favoriser la résilience face aux feux de forêt en limitant les aménagements dans les zones à risque élevé, en renforçant les codes et règlements relatifs au bâtiment (par exemple, l’utilisation de matériaux résistants au feu) et en améliorant la gestion de la forêt et de la végétation, notamment par le brûlage dirigé et d’autres mesures visant à réduire la quantité de combustible susceptible d’alimenter les feux à proximité des communautés à risque (Bénichou et coll., 2021).
  • Les programmes Intelli-feu de l’Alberta et de la Colombie-Britannique sont des exemples d’initiatives qui aident les communautés et les personnes à réduire les risques d’incendie (FireSmart Alberta, 2024; FireSmart B.C., 2024).

Les peuples autochtones touchés de façon disproportionnée et à l’avant-scène des solutions

  • De tout temps, les communautés autochtones au Canada ont utilisé les feux contrôlés comme pratique traditionnelle pour gérer le territoire. En soutenant cette pratique culturelle de brûlage, on peut réduire le risque de feux incontrôlés (BC Wildfire Service, 2022).
  • Au Canada, 80 % des communautés majoritairement autochtones se situent dans des régions sujettes aux incendies (Asfaw et coll., 2019).
  • Plus de 42 % des évacuations attribuables à un feu incontrôlé ont eu lieu dans des communautés majoritairement autochtones (Webber et Berger, 2023).
  • Entre 1980 et 2021, au Canada, 16 communautés (Christianson et coll., 2024) ont été évacuées au moins cinq fois; seules deux d’entre elles n’étaient pas des réserves autochtones.

Ressources

Experts disponibles pour commenter et contextualiser le sujet :

  • Ryan Ness – Directeur, Adaptation à l’Institut climatique du Canada et chercheur principal pour la série Les coûts des changements climatiques de l’Institut (heure de l’Est, en anglais et en français)
  • Sarah Miller – Chargée de recherche en adaptation à l’Institut climatique du Canada (heure du Pacifique, en anglais)

Demande de renseignements ou d’entrevue avec un expert :

Claudine Brulé

Spécialiste des communications et des relations avec les médias
cbrule@institutclimatique.ca
514 358-8525

La Stratégie canadienne pour les bâtiments verts est un pas en avant, mais ne remplace pas une intervention provinciale

HALIFAX — Sachi Gibson, directrice de la recherche sur l’atténuation à l’Institut climatique du Canada, a fait la déclaration suivante en réponse à la publication de la Stratégie canadienne pour les bâtiments verts du gouvernement fédéral: 

« La nouvelle Stratégie canadienne pour les bâtiments verts du gouvernement fédéral met en place des mesures importantes pour réduire les émissions de carbone des bâtiments, réduire les coûts énergétiques des foyers et des entreprises et améliorer l’efficacité en général. Ce sont des priorités, car les émissions dans le secteur des bâtiments au Canada continuent d’augmenter, ce qui en fait l’un des rares secteurs dans lesquels les émissions ont augmenté depuis 2005.  Pourtant, plus de mesures sont nécessaires, notamment le renforcement des politiques provinciales et la coordination des efforts entre divers paliers de gouvernement, pour réduire les émissions dans le secteur des bâtiments et atteindre l’objectif de carboneutralité du Canada d’ici 2050.» 

« Comme l’indique notre rapport Échange de chaleur, les provinces et les territoires ont d’importantes responsabilités en matière de réduction des émissions et de soutien à une énergie abordable dans le secteur du bâtiment.  Ils devraient notamment accélérer les investissements dans l’efficacité énergétique et l’électrification des bâtiments, et cesser d’étendre l’infrastructure gazière aux nouveaux développements. Nos recherches ont démontré que les thermopompes à haut rendement énergétique sont déjà l’option la moins coûteuse pour chauffer et climatiser de nombreux logements au Canada aujourd’hui, et qu’elles peuvent contribuer à réduire la pollution tout en permettant de réaliser des économies. 

« Cette stratégie fédérale comporte des avancées positives, mais dans la course à la décarbonation des bâtiments, il est temps que les provinces et les territoires prennent le relais ». 

POUR PLUS D’INFORMATION 

Claudine Brulé
Spécialiste des communications et des relations avec les médias
Institut climatique du Canada
(514) 358-8525
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Une nouvelle approche en matière de logements autochtones pour aborder les risques sanitaires et climatiques

VANCOUVER/territoires non cédés xʷməθkʷəy̓əm, Sḵwx̱wú7mesh et səlilwətaɬ, 27 juin 2024 — Un document de cadrage publié aujourd’hui présente une nouvelle approche pour aborder une préoccupation que les populations autochtones soulèvent depuis des décennies : les logements malsains ont une incidence grave sur la santé des communautés autochtones dans l’ensemble du Canada. Cet article est le premier d’une série qui découle du projet de logements autochtones, un partenariat entre le volet Recherche autochtone de l’Institut climatique du Canada et Indigenous Clean Energy.

Le document de cadrage, Plus qu’une question de durabilité : la force des logements autochtones, démontre que les approches actuelles en matière de logement dans les communautés autochtones sont enracinées dans un héritage colonial qui a produit des conditions de logement malsaines, notamment la mauvaise aération, la surpopulation et des logements non adaptés à l’emplacement ou l’environnement où ils ont été construits. Les communautés autochtones sont donc aux prises avec divers graves défis de santé, notamment des milliers de membres des communautés souffrent de problèmes respiratoires, de problèmes cardiovasculaires et de problèmes de santé mentale qui sont aggravés ou directement causés par des logements inadéquats et malsains. Par exemple, la transmission de la tuberculose est au moins 20 fois plus élevée dans les populations autochtones que dans les populations non autochtones. Ces conditions de logements malsaines et les défis de santé associés ont également aggravé les impacts du changement climatique, comme les vagues de chaleur.

L’investissement dans des logements sains et écoénergétiques, qui sont efficients et résilients au climat et favorisent le bien-être des résidents permettrait de relever bon nombre de ces défis et produirait de nombreux effets bénéfiques, notamment des économies pour les ménages, une réduction des coûts des soins de santé et une réduction des émissions. L’article conclut que cette solution nécessitera une nouvelle approche en matière de stratégies de logement, adoptant une perspective holistique des enjeux de logement et élaborées en partenariat avec les communautés autochtones.

Plus qu’une question de durabilité est la première partie d’un plus grand projet — entrepris dans le cadre d’une collaboration entre le volet Recherche autochtone de l’Institut climatique du Canada et Indigenous Clean Energy—qui cible les changements politiques qui produiront des interconnexions positives entre le logement autochtone, l’énergie et la santé. Ce premier document de cadrage, qui s’appuie sur les conclusions tirées de la littérature et d’un dialogue avec des experts et des détenteurs de droits autochtones, établit la base d’un projet plus vaste et présente l’important contexte des défis et des solutions innovantes en matière de logement dans les communautés autochtones.

CITATIONS

« Cet article est issu de la collaboration d’experts de différents secteurs et des communautés qui ont travaillé ensemble pour démontrer les interconnexions entre le logement autochtone et l’état de santé. La réalisation du projet de logements sains et écoénergétiques dans les communautés produirait des effets bénéfiques sur plusieurs plans et contribuerait à améliorer le piètre état de santé des communautés autochtones, à réduire les émissions et à renforcer la résilience climatique. »

– Janna Wale, conseillère politique, Recherche autochtone, Institut climatique du Canada

« L’investissement proactif dans le logement autochtone résilient au climat et écoénergétique peut réduire les coûts de santé qui surviendraient, autrement, éventuellement. L’investissement dans les solutions à long terme qui adoptent une approche différente du logement sera bénéfique tant pour ceux qui vivront dans des logements plus sains que pour les communautés dans leur ensemble. Le projet de logements autochtones peut contribuer à réduire la pression sur les systèmes de santé surchargés et, lorsque les communautés autochtones sont chefs d’orchestre et partenaires, soutient le processus de réconciliation. »

– Maria Shallard, directrice, Recherche autochtone, Institut climatique du Canada

« Le projet de logements autochtones propose un nouveau concept de logements, centré sur la population et la communauté, l’efficience énergétique, les valeurs culturelles et les gaz à effet de serre. La situation du logement dans les communautés autochtones est une problématique qui perdure et perdurera à moins que tous les paliers de gouvernement investissent davantage temps et argent et, plus important encore, adoptent une approche différente, holistique et mieux coordonnée pour aborder cet enjeu, une approche éclairée par la vision autochtone du logement autochtone. » —Ian Scholten, Directeur, Efficiency and Transportation, Indigenous Clean Energy

« Dans pratiquement chaque communauté autochtone, le logement reste un enjeu majeur, sinon le plus pressant. Malheureusement, bon nombre de logements sont construits de façon inefficace, ce qui entraîne des problèmes de santé et réduit la durée des bâtiments, et exacerbe la crise du logement. Ce rapport souligne l’effet de la promotion de logements autochtones durables comme solution rentable qui permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre et favorise des communautés saines. Nous espérons que ce document de cadrage suscitera des discussions élargies sur la mobilisation de capitaux pour saisir cette occasion. Pour trouver des solutions, il faudra faire preuve de créativité et de courage, mais l’urgence et l’impact potentiel sont trop importants pour être ignorés. »

– James Jenkins, directeur général, Indigenous Clean Energy

Personne-ressource

Janina Stajic
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Fermer les valves du développement des réseaux gaziers et miser sur l’électricité pour chauffer les bâtiments à l’avenir

13 juin 2024, OTTAWA – Une toute nouvelle étude de l’Institut climatique du Canada conclut qu’il faut délaisser le recours au gaz naturel pour chauffer les bâtiments et miser sur l’électricité pour parvenir à une transition vers la carboneutralité en assurant l’abordabilité et la fiabilité pour les consommateurs.  Le rapport Échange de chaleur: Comment les politiques d’aujourd’hui stimuleront ou retarderont la transition des bâtiments vers un chauffage propre et fiable urge les provinces à agir dès maintenant pour éviter des coûts élevés pour les consommateurs à mesure que la transition énergétique s’accélère.

“Cette étude est d’autant plus importante alors que le gouvernement du Québec est au cœur d’une modernisation de son réseau électrique. C’est le temps pour le Québec et les autres provinces de miser sur l’électricité pour chauffer les résidences et les commerces et délaisser le gaz naturel”, explique Sachi Gibson, directrice de la recherche sur l’atténuation à l’Institut climatique du Canada. 

De nombreuses municipalités québécoises ont annoncé dans les derniers mois qu’elles ne voulaient plus de chauffage au gaz dans les nouvelles constructions résidentielles et commerciales. Délaisser le gaz au profit de l’électricité est la voie à suivre dans le chauffage des bâtiments pour atteindre les objectifs climatiques, selon l’équipe de recherche en atténuation de l’Institut climatique qui a mené l’enquête. 

“Les nouveaux réseaux de gaz naturels que nous installons aujourd’hui ont une durée de vie de 40 à 60 ans, et ils sont installés dans l’idée que nous les paierons aussi sur une longue période de temps, ajoute Rick Smith, le président de l’Institut climatique.  Pour atteindre nos objectifs climatiques, nous utiliserons beaucoup moins de  gaz naturel, mais devrons vraisemblablement continuer à payer pour un réseau sous-utilisé ou désuet si on maintient le statu quo”.

Échange de chaleur présente des arguments en faveur d’une révision de la manière dont les provinces planifient et réglementent les infrastructures des services publics d’électricité et de gaz afin de mieux protéger l’intérêt public, aujourd’hui et à long terme. Si les investissements dans le réseau de gaz continuent d’augmenter, et que les raccordements au gaz restent la norme pour les nouvelles constructions, les gouvernements, les actionnaires et les consommateurs de gaz restants pourraient se retrouver à devoir assumer les coûts d’une infrastructure gazière désuète et  sous-utilisée, alors que de plus en plus de gens optent pour des solutions plus vertes.

LES GRANDES CONCLUSIONS D’ÉCHANGE DE CHALEUR

  • Dans toutes les provinces et tous les scénarios examinés par l’Institut climatique, la voie la moins coûteuse pour atteindre l’objectif d’une économie carboneutre d’ici 2050 est de faire de l’électricité la source d’énergie dominante pour le chauffage des bâtiments. 
  • L’atteinte de l’objectif zéro émission dans les bâtiments résidentiels, commerciaux et institutionnels se traduit par une baisse substantielle de la consommation de gaz dans chaque province. En 2050 au Québec, la consommation de gaz diminue d’environ 93 % par rapport à aujourd’hui. 
  • Aujourd’hui, plus de cinq millions de foyers au Canada (34 %) se chauffent déjà à l’électricité, principalement à l’aide de plinthes. Pour atteindre la carboneutralité, 99 % du chauffage domestique en 2050 devrait être entièrement ou principalement alimenté par l’électricité, y compris, dans certains cas, par la biénergie comprenant des thermopompes électrique appuyée par des chaudières au gaz dans le cadre d’un système hybride.
  • Nos recherches ont montré qu’une transition énergétique rentable dans les bâtiments permettra d’utiliser des thermopompes pour chauffer la grande majorité des habitations d’ici à 2050. Les gaz à faible teneur en carbone, comme le biométhane et l’hydrogène devraient jouer qu’un rôle marginal dans le chauffage des bâtiments commerciaux et résidentiels et seront probablement utilisés dans les bâtiments industriels.

RESSOURCES ADDITONNELLES 

RapportÉchange de chaleur: Comment les politiques d’aujourd’hui stimuleront ou retarderont la transition des bâtiments vers un chauffage propre et fiable.

Rapport | Thermopompes au Canada: chauffer et climatiser à faibles coûts au Canada (septembre 2023)

Études de cas La chaleur hybride au Québec (avril 2023) | Les thermopompes, en vogue dans les Maritimes (avril 2023) | Saint-Laurent Ottawa Nord refusé (avril 2023)

BlogueChangements à l’horizon – les contribuables se feront-ils refiler la facture de l’expansion du réseau de gaz? (mars 2024)

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Spécialiste des communications et des relations avec les médias Institut climatique du Canada

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