Les données sur les émissions de GES indiquent que le Canada chemine vers ses objectifs climatiques

14 avril 2023, OTTAWA. — Le dernier rapport d’inventaire national (RIN) du gouvernement fédéral confirme les progrès majeurs réalisés par le Canada en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les données officielles sur les émissions de 2021 indiquent aussi une amélioration du découplage des émissions et de la croissance économique. Cela constitue une étape cruciale vers la réalisation des objectifs climatiques du pays à l’horizon 2030 et l’émergence d’une économie plus propre.

Selon les données d’inventaire de 2021, les émissions du Canada ont chuté de 8,4 % par rapport au niveau de 2005, pour descendre à 670 millions de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone (Mt éq. CO2). Le Canada s’est engagé à réduire ses émissions de 40 à 45 % sous le niveau de 2005 d’ici 2030.

Si les émissions du Canada en 2021 ont augmenté de 1,8 % par rapport à celles de 2020, cette augmentation était nettement inférieure au regain de croissance économique connu la même année (+4,6 %) dans le sillage de la pandémie de COVID-19. Cette tendance montre que le Canada continue à découpler ses émissions de son activité économique, et cela même si beaucoup des politiques fédérales destinées à réduire de manière considérable les émissions viennent d’entrer en vigueur.

Les secteurs qui ont connu les progrès les plus importants en 2021 sont le bâtiment (réduction de 2,2 % par rapport à 2020), l’électricité (réduction de 3,7 % par rapport à 2020) et l’agriculture (réduction de 1,4 % par rapport à 2020). En comparaison, les émissions liées au transport ont augmenté de 4,9%, soit 7 Mt éq. CO2 et celles liées à l’industrie lourde de 4,1 %, soit 3 Mt éq. CO2. Le secteur du pétrole et du gaz naturel ont augmenté de 3,3 % par rapport à l’année précédente, atteignant 189 Mt éq. CO2, soit 12,5 % de plus qu’en 2005. Cela représente un défi constant et majeur pour l’industrie et les décideurs.

Bien que déjà prometteuses, les tendances en matière d’émissions pour 2021 doivent encore s’accélérer si le Canada souhaite atteindre ses objectifs pour 2030. Une analyse antérieure de l’Institut climatique concluait qu’une mise en œuvre rapide et efficace du Plan de réduction des émissions du gouvernement fédéral, conjuguée à des mesures provinciales et territoriales plus importantes, serait essentielle pour atteindre le rythme et l’ampleur des réductions requis durant cette décennie.

L’inventaire officiel du gouvernement pour 2021 s’inscrit dans la tendance générale estimée par l’Institut en début d’année, indiquant des progrès encore plus importants que prévu, même une fois pris en compte les changements méthodologiques mis en œuvre par le gouvernement. Le gouvernement fédéral recalibre chaque année les méthodologies du RIN en fonction des améliorations apportées aux normes internationales de comptabilisation des émissions, les nouvelles informations et l’évolution de la science. Les émissions sont ensuite ajustées dans l’inventaire pour toutes les années concernées (de 1990 à 2021).

Le RIN est publié chaque année au printemps, avec un décalage de 16 mois, ce qui ralentit le suivi des progrès et l’adoption de mesures correctives lorsque les données indiquent que la trajectoire du Canada s’éloigne de ses objectifs. Afin d’informer plus rapidement les décideurs, l’Institut climatique du Canada publiera une estimation préliminaire des émissions nationales chaque automne, soit huit mois avant le rapport d’inventaire officiel. Notre estimation des émissions nationales pour 2022 sera publiée en septembre 2023.

CITATIONS

« Les dernières données sur les émissions sont importantes et bienvenues. Elles montrent que le Canada commence à freiner ses émissions, alors que l’économie est en pleine croissance. La réduction des émissions de plus de 8,4 % depuis 2005  n’est pas une mince affaire, et nos estimations indépendantes confirment cette tendance prometteuse. Tant et aussi longtemps que le Canada renforce ses politiques en ce sens, il est encore possible d’atteindre l’objectif de réduction des émissions du Canada pour 2030 tout en bâtissant une économie plus propre et plus forte et en maintenant un coût de la vie abordable. »

Rick Smith, président, Institut climatique du Canada

« Malgré un important rebond de l’économie en 2021, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté plus lentement que prévu grâce à des politiques et à des facteurs déterminants du marché visant à améliorer l’efficacité énergétique et à décarboniser l’économie. Bien que certains secteurs fassent des progrès évidents, les émissions du secteur pétrogazier vont dans la mauvaise direction. Une action plus rapide et des politiques plus fortes de la part des gouvernements de l’ensemble du pays seront nécessaires afin d’atteindre l’objectif climatique du Canada pour 2030, mais les progrès que nous constatons aujourd’hui n’en demeurent pas moins une avancée importante. »

Dave Sawyer, économiste principal, Institut climatique du Canada

PERSONNE-RESSOURCE

Catharine Tunnacliffe
Directrice des communications
ctunnacliffe@climateinstitute.ca
(226) 212-9883

RESSOURCES

Estimation préliminaire des émissions nationales pour 2021 (février 2023)
Analyse : Selon les estimations préliminaires des émissions nationales, les tendances de 2021 seraient prometteuses
Évaluation indépendante : Plan de réduction des émissions de 2030 (avril 2022)

Le budget 2023 est un plan solide pour maintenir la compétitivité du Canada

Ottawa, 28 mars 2028 —Rick Smith, président de l’Institut climatique du Canada, a fait la déclaration suivante en réponse à la publication du budget fédéral 2023 :

“Il s’agit du budget le plus important dans l’histoire récente pour l’accélération de la croissance propre au Canada. L’action climatique et la politique économique ne font qu’un — les principales économies du monde savent qu’investir dans l’énergie propre est le catalyseur de la compétitivité future, et le budget 2023 prend des mesures décisives pour s’assurer que le Canada ne sera pas à la traîne dans la course mondiale vers la carboneutralité.

C’est une réponse judicieuse à l’Inflation Reduction Act des États-Unis. Le budget fédéral 2023 est construit sur les atouts politiques existants du Canada. Il fournit un soutien ciblé pour attirer les capitaux privés nécessaires pour développer de nouvelles sources de croissance propre, en s’appuyant explicitement sur les bases solides des politiques existantes, telles que la tarification du carbone et les réglementations sur les carburants propres. En particulier, de nouveaux financements à travers des crédits d’impôt à l’investissement (dont le coût est estimé à 17 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années) ainsi que la nouvelle attention portée au Fonds de Croissance du Canada et à la Banque de l’infrastructure du Canada aideront à mobiliser des investissements additionnels dans des projets de croissance propre à travers le pays, comme l’électricité propre, l’hydrogène, les véhicules électriques et les batteries.

“Nous soutenons fortement l’engagement du gouvernement fédéral à fournir des contrats carbone sur différence pour stimuler les investissements privés à moindre coût. Il est logique de fournir à la fois des contrats sur différence sur mesure à travers le Fonds de croissance du Canada, ainsi que des contrats plus larges pour renforcer la certitude de la tarification du carbone. Comme nous l’avons recommandé, les contrats sur différence tirent parti du plus grand avantage du Canada – la tarification du carbone – pour attirer les investissements privés et garantir la viabilité économique à long terme des projets de croissance propre.

“L’électricité propre est l’avantage compétitif du Canada le plus important pour attirer les investissements — et nous en avons encore plus besoin. Ce budget fait un grand pas en avant vers la construction de systèmes électriques plus grands, plus propres, plus intelligents à travers le pays, avec de nouveaux crédits d’impôt à l’investissement pour le secteur de l’électricité valant 6,3 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années et 25,7 milliards au cours des dix prochaines années. En rendant ces crédits d’impôt conditionnels à des engagements provinciaux pour une électricité carboneutre abordable, le budget créera également des incitations pour des actions provinciales et territoriales essentielles en matière d’électricité propre. Ces changements soutiendront la transition du Canada vers l’électricité carboneutre et rendront l’énergie plus abordable et plus fiable pour les Canadiens à long terme.

« Dans l’ensemble, le budget 2023 investit dans les bonnes priorités pour s’attaquer aux changements climatiques et construire une économie plus grande, plus propre et plus compétitive. »

Faits saillants du budget 2023

Éléments les plus significatifs du budget fédéral 2023 pour soutenir la croissance propre et le progrès sur les changements climatiques :

  • L’importance de l’électricité propre, qui est un élément clé de la trajectoire carboneutre du Canada et de sa compétitivité future, apparaît très clairement. Le budget donne à juste titre la priorité à l’électricité propre, avec de nouvelles ressources (crédits d’impôt à l’investissement, y compris les crédits disponibles pour les sociétés d’État et les services publics) et des ressources existantes (Fonds de croissance du Canada, Banque de l’infrastructure du Canada). 
  • Le budget clarifie le rôle de la Banque de l’infrastructure du Canada pour en faire “le principal outil de financement du gouvernement pour soutenir les projets de production, de transport et de stockage d’électricité propre, y compris les grands projets tels que l’Atlantic Loop”. En s’appuyant sur les ressources existantes, le budget prévoit un soutien d’au moins 10 milliards de dollars pour l’énergie propre et de 10 milliards de dollars supplémentaires pour l’infrastructure de croissance propre.
  • Le budget ouvre explicitement la porte à de multiples types de contrats sur différence. En chargeant le Fonds de croissance du Canada de fournir des contrats sur différence sur mesure pour les grands projets – qu’ils soient liés aux prix du carbone ou à des produits de base tels que l’hydrogène – il peut faire avancer rapidement certains projets à court terme. En outre, en menant des consultations sur des contrats sur différence plus larges pour le carbone, il peut renforcer la certitude quant aux prix futurs du carbone, ce qui améliorera le fonctionnement de la tarification du carbone.  
  • En chargeant l’Office d’investissement des régimes de pensions du secteur public (Investissements PSP) de gérer les actifs du Fonds de croissance du Canada, le budget veille à ce que le Fonds de croissance puisse mobiliser rapidement des capitaux privés. Le budget souligne l’importance de la transparence et de la responsabilité pour s’assurer que ces investissements sont conformes au mandat du Fonds de croissance.  
  • Le budget annonce que la Banque de l’infrastructure du Canada accordera des prêts aux communautés autochtones pour les aider à acquérir des participations dans des projets dans lesquels la Banque de l’infrastructure investit. Cette mesure est conforme aux recommandations de l’Institut visant à permettre aux autochtones d’acquérir des participations dans des projets de croissance propre, ce qui constitue un élément essentiel de la réconciliation économique.
  • Les crédits d’impôt à l’investissement mobiliseront d’importants capitaux privés dans des domaines clés qui pourraient fournir de nouvelles sources de croissance économique et de compétitivité. Par exemple, un crédit remboursable de 30 % soutiendra l’investissement dans de nouvelles machines ou de nouveaux équipements utilisés pour fabriquer ou traiter des technologies propres et pour extraire, traiter ou recycler des minéraux essentiels. De même, des crédits d’impôt de 15 à 40 % soutiendront la production d’hydrogène propre et la conversion en ammoniac pour les transports. 
  • Le budget prévoit un certain soutien pour renforcer la résilience aux catastrophes et aux impacts climatiques. Il consacre :
  1. 15 millions de dollars à Sécurité publique Canada pour créer un portail public fournissant aux Canadiens des informations sur leur vulnérabilité aux inondations; 
  2. 48 millions de dollars à Sécurité publique pour identifier les zones à haut risque d’inondation et mettre en œuvre un programme modernisé de dispositions d’aide financière en cas de catastrophe;
  3. 31,7 millions de dollars pour mettre en place un programme d’assurance contre les inondations pour les Canadiens qui n’ont pas accès à une assurance.

CONTACT

Julien Bourque
Coordonateur Québec
Institut climatique du Canada

514-292-9005

jbourque@institutclimatique.ca

RESSOURCES

Nos experts en croissance propre et en politiques climatiques sont disponibles pour commenter le budget fédéral 2023

OTTAWA, le 24 mars 2023 – Les experts de l’Institut climatique du Canada se mettent à la disposition des médias pour commenter le budget fédéral 2023, avant et après son dépôt.

QUOI

L’Institut climatique prendra part au huis clos des parties prenantes du budget pour évaluer les engagements envers la croissance propre et les priorités climatiques, notamment :

  • les incitatifs et les outils stratégiques pour stimuler la croissance propre et la concurrentialité;
  • les crédits d’impôt et les autres mesures pour accroître la production d’électricité propre;
  • l’abordabilité et la transition énergétique;
  • les progrès du Canada vers la carboneutralité;
  • les coûts des changements climatiques pour le Canada.

Voir le document d’information aux médias pour des analyses et des ressources supplémentaires en lien avec le budget 2023.

QUAND

Le mardi 28 mars à 16 h (HE)

N.B. : Les experts de l’Institut climatique sont aussi disponibles avant le dépôt pour des entrevues ou pour des demandes d’information sur leurs analyses et travaux contextuels.

QUI

Julien Bourque, Coordonnateur Québec
Champs d’expertise : Progrès du Canada vers la carboneutralité, abordabilité et transition énergétique, croissance propre et concurrentialité, et questions générales sur les priorités en matière de politiques climatiques.

RESSOURCES

PERSONNE-RESSOURCE

Catharine Tunnacliffe
Directrice des communications
Institut climatique du Canada
416 527-1777
ctunnacliffe@climateinstitute.ca

Débloquer les milliards de dollars nécessaires à la transition vers les énergies propres grâce à une stratégie bien de chez nous

Ottawa, le 21 mars 2023 – À l’approche de l’annonce du budget fédéral la semaine prochaine, l’Institut climatique du Canada publie un nouveau rapport contenant sept recommandations qui aideront le Canada à mobiliser des investissements privés pour soutenir la concurrence dans la transition énergétique mondiale. Devant les généreuses subventions aux énergies propres prévues par l’Inflation Reduction Act (loi américaine sur la réduction de l’inflation), la pression pour accélérer les investissements privés dans la transition énergétique canadienne s’accentue sur le gouvernement fédéral.

L’étude publiée aujourd’hui par l’Institut climatique du Canada montre comment le Canada peut faire face à la concurrence et réussir sa transition énergétique sans avoir à calquer en tous points le modèle de subventions et d’incitatifs prévu par la nouvelle loi de son voisin du Sud, mais en tirant profit de ses atouts stratégiques et en utilisant judicieusement les fonds publics pour attirer des investisseurs privés.

Le budget fédéral du 28 mars est très attendu, car il permettra – grâce à des mesures comme le Fonds de croissance du Canada – de répondre au nouveau cap fixé en août dernier par le principal partenaire commercial du Canada. Selon le budget fédéral de 2022, le déficit de financement annuel dans la lutte contre les changements climatiques s’élève à environ 115 milliards de dollars. Le budget de cette année est l’occasion de créer des aides qui permettront de mobiliser les capitaux nécessaires pour combler ce déficit.

Selon l’Institut climatique du Canada, au lieu d’essayer de copier l’Inflation Reduction Act, le gouvernement fédéral devrait opter pour une réponse ciblée bien de chez nous :

  • Affecter des fonds publics à la correction des défaillances du marché et des politiques pour éviter de subventionner à l’excès les projets qui auraient été économiquement viables avec un soutien moindre – voire nul – du gouvernement.
  • Utiliser des instruments de financement qui répartissent le risque et le rendement de façon optimale entre la population canadienne et les investisseurs privés.
  • Concevoir des stratégies de sortie en matière de financement public.
  • Veiller à ce que les modèles de gouvernance du Fonds de croissance du Canada combinent mandat clair, indépendance politique et responsabilisation accrue.
  • Exiger que le portefeuille d’investissement du Fonds comporte une part minimale de projets dans lesquels la participation autochtone est majoritaire.

Les recommandations s’appuient sur de nouvelles études, notamment celles-ci :

CITATIONS

« L’adoption de l’Inflation Reduction Act est venue marquer un tournant au Canada : ce n’est que par des politiques judicieuses et ciblées que nous pourrons rester à flot dans le nouveau contexte du marché mondial et emboîter le pas à notre principal partenaire commercial. Notre pays ne manque pas d’atouts, mais des politiques ciblées sont maintenant nécessaires pour nous démarquer de la concurrence. »

– Marisa Beck, directrice de la croissance propre, Institut climatique du Canada

« L’Inflation Reduction Act donne une nouvelle trajectoire à l’économie des États-Unis. Il est maintenant temps pour le Canada de trouver sa voie dans un contexte d’accélération de la transition énergétique mondiale. Même s’il est tentant de copier le modèle américain, il est préférable d’opter pour une approche sur mesure, qui s’appuie sur nos forces, comme la tarification du carbone, ainsi que sur un éventail de leviers de manière à rassurer les investisseurs. »

– Rick Smith, président, Institut climatique du Canada

« Les investisseurs se tourneront rapidement vers des marchés moins incertains et plus rémunérateurs. L’Inflation Reduction Act rassure le marché américain en lui permettant de rester concurrentiel à l’échelle mondiale. Pour attirer et conserver des investissements de capitaux, les entreprises ont besoin de certitude et d’orientations stratégiques claires. Le Canada doit rapidement adopter une stratégie qui s’appuie sur les forces du marché, qui lie les différents volets de mesures existantes de façon transparente et cohérente, et ajoute des mesures de soutien supplémentaires. »

– Don Drummond, économiste, Université Queen’s; boursier en résidence, Institut C.D. Howe; membre du comité d’experts, Institut climatique du Canada.

« Les États-Unis et d’autres pays agissent déjà rapidement et vigoureusement pour s’emparer des investissements dans la lutte contre les changements climatiques et aider leurs industries. Le Canada a besoin d’une stratégie industrielle porteuse d’investissement, qui permettra notamment de rassurer les investisseurs concernant la tarification du carbone, pour attirer des capitaux tout en soutenant la décarbonisation des secteurs essentiels. »

– Catherine Cobden, présidente et chef de la direction de l’Association canadienne des producteurs d’acier.

POUR EN SAVOIR PLUS

Catharine Tunnacliffe

Directrice des communications, Institut climatique du Canada

ctunnacliffe@institutclimatique.ca

226 212-9883

Le nouveau cadre pour une taxonomie des investissements climatiques du Canada, un vecteur de compétitivité essentiel à l’atteinte des cibles selon les experts

  • Le Conseil d’action en matière de finance durable (CAFD) publie aujourd’hui son rapport sur la feuille de route de la taxonomie, qui présente un cadre pour une taxonomie canadienne des investissements verts et de transition appuyé par les 25 plus grandes institutions financières au pays.
  • L’Institute for Sustainable Finance et l’Institut climatique du Canada ont contribué au rapport à titre de partenaires du savoir indépendants. Les experts du CAFD et des organismes partenaires sont disponibles pour commenter la nouvelle.

Toronto, le 3 mars 2023. – Le Conseil d’action en matière de finance durable (CAFD) publie aujourd’hui son rapport sur la feuille de route de la taxonomie, qui présente un cadre entièrement canadien pour établir des définitions scientifiques normalisées des investissements respectueux du climat.

Appuyé par les 25 plus grandes institutions financières du pays, qui ont d’ailleurs participé au processus à titre de membres du groupe d’experts techniques sur la question, le cadre pour une taxonomie canadienne des investissements verts et de transition présenté dans le rapport sur la feuille de route est essentiel pour arrimer les flux de capitaux aux cibles environnementales et aux possibilités économiques du pays.

Le cadre, élaboré avec le concours de l’Institut climatique du Canada, sert de guide pour l’établissement d’une nouvelle taxonomie des investissements climatiques (un système de classement des investissements ou actifs financiers). Ses définitions des investissements dits « verts » et « de transition » répondront à un besoin de clarté sur les marchés financiers, en quête d’occasions d’investissements durables.

Pour attirer les capitaux mondiaux nécessaires à la transition vers la carboneutralité, qui devrait nécessiter plus de 115 milliards de dollars de nouveaux investissements par année, le Canada doit avoir l’heure juste. Car la transition passe également par une réduction draconienne des émissions de nos industries les plus énergivores afin de stimuler leur compétitivité à l’international.

Le cadre du Canada s’aligne et s’appuie sur les pratiques exemplaires mondiales pour des taxonomies « vertes », et introduit une taxonomie des investissements « de transition » – le chaînon manquant de la finance climatique.

L’étiquette « verte » s’appliquerait aux projets ou aux activités sobres en carbone ou carboneutres qui accélèrent la transition du pays vers l’énergie propre, comme les énergies renouvelables, les technologies de batterie et de stockage et les infrastructures pour véhicules électriques.

L’étiquette « de transition » s’appliquerait quant à elle aux projets qui réduisent de manière substantielle les émissions de secteurs difficiles à décarboniser. Ces projets auraient une durée de vie limitée, pour éviter de compliquer ou de rendre plus chère la transition vers la carboneutralité dans l’avenir. Par exemple, un projet d’installation d’un four à arc électrique pour réduire les émissions des activités d’une aciérie entrerait dans la catégorie des investissements de transition.

Le cadre s’appuie sur un objectif établi scientifiquement : limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. L’ensemble des critères et des seuils, pour l’étiquette « vert » comme pour celle « de transition », iraient dans cette direction.

Le processus doit maintenant s’orienter vers l’élaboration d’une première version de la taxonomie des investissements climatiques fondée sur ce cadre initial et l’établissement d’une structure de gouvernance indépendante ayant pour mandat officiel de créer et de tenir à jour la taxonomie canadienne. La structure de gouvernance proposée regrouperait les autorités de réglementation, les institutions financières, les gouvernements provinciaux et les détenteurs de droits autochtones.

Partenaires du savoir

L’Institut climatique du Canada, un organisme de recherche climatique indépendant et non partisan, a mené l’analyse sur laquelle repose l’architecture du cadre élaboré dans le rapport sur la feuille de route de la taxonomie.

L’Institute for Sustainable Finance, affilié à l’École de gestion Smith de l’Université Queen’s, a effectué une revue approfondie des rapports nationaux et internationaux sur la finance et les taxonomies de transition, une étude comparative des modèles de gouvernance de la taxonomie et de la normalisation, et une synthèse des tendances et des nouveautés en finance durable à l’échelle nationale et internationale pour orienter le rapport sur la feuille de route de la taxonomie.

Les documents de référence de l’Institut for Sustainable Finance (document préparatoire, recherches, entrevue vidéo et autres documents d’appui informatifs) sont disponibles ici.

CITATIONS

« Nos systèmes financiers peuvent et doivent jouer un rôle de premier plan dans le financement de la transition du Canada vers la résilience au climat et la carboneutralité. La lutte contre les changements climatiques nécessite des efforts et des investissements considérables. Pour accroître les flux de capitaux vers les projets environnementaux – de la croissance de nos entreprises d’énergie propre à la décarbonisation de nos secteurs polluants –, il faut se donner des balises claires et un langage commun. Une taxonomie “faite au Canada” nous aidera à saisir des possibilités d’investissements bénéfiques pour l’ensemble de l’économie du pays. »

Barb Zvan, responsable du groupe d’experts techniques sur la taxonomie, CAFD

« La taxonomie des investissements climatiques est une étape nécessaire pour consolider la compétitivité du Canada dans un marché mondial où les occasions de finance durables gagnent en importance. Nous avons besoin de la clarté que procure ce cadre pour attirer des capitaux mondiaux vers des solutions carboneutres bien de chez nous. »

Jim Leech, président du conseil consultatif, Institute for Sustainable Finance, chancelier émérite, Université Queen’s et ancien président et chef de la direction, Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l’Ontario

« La publication de la feuille de route de la taxonomie des investissements de transition est un grand pas en avant pour le Canada. L’économie canadienne repose grandement sur le carbone, ce qui, à une époque où la décarbonisation mondiale a le vent dans les voiles, n’est pas sans conséquence pour notre nation. En effet, la transition véritable de notre économie vers la carboneutralité est l’un de nos plus grands défis collectifs, et requerra des investissements colossaux. Aujourd’hui, alors que d’autres pays établissent des règles et cadres qui auront un effet sur les revenus de la population d’ici, il est d’autant plus important que ce cadre de transition canadien devienne la norme reconnue pour canaliser les flux de capitaux de manière productive et cohérente. »

Andrew Chisholm, membre, Groupe d’experts sur la finance durable

« Le système financier a besoin d’une méthode normalisée et scientifique pour déterminer si les projets du Canada s’inscrivent dans les objectifs climatiques internationaux. En allant au-delà des investissements “verts” pour définir les activités “de transition”, ce cadre révolutionnaire pourrait accélérer les flux de capitaux vers des entreprises polluantes du pays susceptibles de s’inscrire dans une transition ou une transformation vers un avenir carboneutre. Peu de taxonomies dans le monde peuvent se targuer d’en faire autant – et c’est fondamental pour établir et maintenir la confiance dans les marchés de capitaux mondiaux. »

Jonathan Arnold, associé de recherche principal, Croissance propre, Institut climatique du Canada

« Ce cadre est un important jalon pour le secteur de la finance et de l’investissement responsables du Canada et une étape essentielle dans l’élaboration d’une taxonomie normalisée pour les entreprises et investisseurs au pays. Mais n’oublions pas les retombées mondiales de cette feuille de route dans l’économie de la transition. En tant qu’économie de ressources, nous comprenons au Canada le besoin de se doter non seulement d’une taxonomie verte, mais également d’une taxonomie de la transition qui facilite les investissements dans les réductions de gaz à effet de serre des industries polluantes. C’est un secteur où les Canadiens peuvent s’illustrer à l’international. Le cadre du CAFD a le potentiel de redéfinir les normes internationales des taxonomies en finance durable en contribuant à orienter le critère de transition ici au Canada, mais aussi dans d’autres marchés. »

Caelan Welch, associé de recherche, Institute for Sustainable Finance

« Nous attendons avec impatience les travaux du Conseil d’action en matière de finance durable au nom des ministres des Finances et d’Environnement et Changement climatique Canada, surtout en ce qui a trait au cadre de taxonomie. En effet, nous avons l’intention de l’utiliser dans nos travaux continus afin de nous assurer que nos règles de fonds propres tiennent compte à la fois des possibilités et des risques liés au changement climatique. »

Peter Routledge, surintendant du BSIF (allocution de la Conférence des chefs de direction de banques canadiennes organisée par RBC Marchés des Capitaux, Toronto [Ontario], le 9 janvier 2023)

« Les changements climatiques et la transition vers une croissance sobre en carbone auront de profondes conséquences sur presque tous les secteurs économiques du Canada. Voir au bon fonctionnement de notre système financier : voilà une partie importante du mandat de la Banque du Canada. Un système financier qui fonctionne bien – et qui est efficient – a pour importante fonction de diriger l’épargne vers les investissements les plus productifs. Une taxonomie des investissements climatiques crédible, qui définit à la fois les investissements verts et les investissements de transition, comme le propose le CAFD dans son nouveau cadre, est essentielle à cet objectif. Il ne s’agit pas seulement de gérer les risques systémiques des changements climatiques pour notre économie, mais également de donner les moyens aux consommateurs, travailleurs et investisseurs du Canada de saisir des occasions favorables au climat. Je salue cette étape charnière pour la finance durable au Canada et dans le monde. »

Tiff Macklem, gouverneur, Banque du Canada (extraits d’une allocution au Forum des politiques publiques 2020)

« La taxonomie, fondée sur des valeurs d’intégrité scientifique, de transparence et de responsabilisation, constitue une phase cruciale de la transition canadienne vers une économie carboneutre. Le passage d’une économie polluante à la résilience climatique et à l’économie circulaire repose sur la finance verte et de transition, et encadrés par des normes claires, nous parviendrons à attirer les investissements nécessaires. Le but : créer des critères rigoureux et objectifs, fondés sur la science du climat et en concordance avec les taxonomies utilisées dans le monde. Pour être admissible, le financement devra s’accompagner de plans de transition vers la carboneutralité, d’une divulgation environnementale efficace et d’évaluations des produits en fonction du “principe de ne pas nuire”. »

Janis Sarra, professeure de Droit, École de droit Peter A. Allard et co-investigatrice principale, Initiative canadienne de droit climatique

« Le lancement du cadre de taxonomie des investissements climatiques du Canada est une étape importante. Il insuffle un élan vital aux efforts internationaux de mobilisation des investissements vers les mesures environnementales. Tourné à la fois vers les investissements verts et les investissements de transition, le cadre du Canada contribuera à mobiliser les investissements nécessaires pour la transformation des industries polluantes. C’est un exemple pour les autres nations. »

Sean Kidney, président-directeur général, Climate Bonds Initiative

« Nous saluons la publication de la feuille de route canadienne pour l’élaboration d’une taxonomie des investissements verts et des investissements de transition. Alors que l’Australie s’apprête à entreprendre une démarche semblable, soit l’élaboration d’une taxonomie nationale à l’appui de sa transition économique, nous sommes impatients de poursuivre notre collaboration avec le Canada et d’échanger des leçons et des données en cours de route. »

Kristy Graham, attachée de direction, Australian Sustainable Finance Institute (ASFI)

« Une action immédiate et efficace passe par des approches inclusives et réalistes de la décarbonisation. Les transitions en font partie intégrante. Une transition ordonnée et crédible, qui encourage et aide les acteurs concernés à se mettre en action et à garder le cap, sera salutaire pour les approches de décarbonisation. L’approche de la taxonomie canadienne est établie en cohérence avec le contexte national et jette une base solide pour les transitions, sans pour autant dévier de l’ambition mondiale de décarbonisation. Elle pourrait également être exploitable à l’étranger. Nous avons hâte d’échanger davantage d’avis et d’idées avec le Canada et de travailler main dans la main au service d’une plus grande concertation mondiale. »

Eugene Wong, président-directeur général, Sustainable Finance Institute Asia

« L’élaboration d’un cadre de travail pour la taxonomie de la transition permettra d’accroître la finance durable au Canada et d’accélérer le passage à la carboneutralité. La clarté et la cohérence d’un processus fondé sur des données probantes, éclairé par notre réalité canadienne, fournissent des balises à partir desquelles les normes et les politiques peuvent être établies et avec lesquelles les décisions d’investissement peuvent être prises. Le Conseil d’action en matière de finance durable a indiqué le chemin et nous devons tous aller de l’avant rapidement. »

Roger Beauchemin, président et chef de la direction, Addenda Capital

« Dans un contexte où le Canada et le reste de la planète sont résolument tournés vers la carboneutralité, les plus gros émetteurs du pays auront besoin d’investissements massifs pour se décarboniser et demeurer concurrentiels. En même temps, il ne faudrait pas tarder à développer les secteurs qui s’inscriront dans un avenir carboneutre, nommément les énergies renouvelables, les batteries et le stockage et l’hydrogène propre. La taxonomie des investissements climatiques nous aidera à normaliser ces investissements et à les suivre dans le temps, et nous donnera la crédibilité nécessaire pour attirer davantage de capitaux au pays. »

Chris Severson-Baker, directeur général, Pembina Institute

MÉDIAS

Institut climatique du Canada

Catharine Tunnacliffe

Directrice, Communications

ctunnacliffe@institutclimatique.ca
416 527-1777

Institute for Sustainable Finance

David Watson

Directeur associé, Communications

david.watson@queensu.ca

613 796-3605

Selon les estimations préliminaires des émissions nationales, le Canada parvient de plus en plus à poursuivre sa croissance économique sans alourdir son bilan d’émissions

Une évaluation indépendante des données sur les émissions nationales de 2021, réalisée pour améliorer la prise de décision en accélérant la publication des données et les mesures d’intervention, révèle des tendances prometteuses.

Ottawa, le 23 février 2023. – Le Canada fait des progrès constants dans la dissociation de sa croissance économique et de ses émissions de gaz à effet de serre, selon les données de 2021 des estimations préliminaires indépendantes des émissions nationales, publiées aujourd’hui sur 440 mégatonnes, un projet de l’Institut climatique du Canada.

La tendance, communément appelée « découplage » de la croissance économique et des émissions, se révèle particulièrement prometteuse compte tenu de la reprise économique qui a fait suite à la pandémie de COVID-19, et est un indicateur important de la progression des actions environnementales.

Bien que le regain des activités économiques de 2020 à 2021 ait entraîné une hausse des émissions de 32 mégatonnes (Mt), des avancées dans la décarbonisation de l’énergie et l’efficacité énergétique ont contribué à ramener l’augmentation nette globale à seulement 19 Mt. On constate que des facteurs politiques et commerciaux ont permis de retrancher 13 Mt d’émissions – réduisant les émissions de 2021 liées à une unité de PIB de 2 % par rapport à 2020, ou de 27,5 % par rapport à 2005.

Les estimations préliminaires examinent les émissions de 2021 du Canada par secteurs, en fonction des données sur l’activité économique et des tendances historiques dans l’efficacité énergétique, l’intensité des émissions et la décarbonisation de l’énergie. Elles montrent que le Canada a émis 691 Mt d’équivalent dioxyde de carbone en 2021, soit une hausse de 2,8 % des émissions absolues par rapport à l’année précédente, mais une diminution de 6,7 % par rapport à 2005. Pour atteindre sa cible climatique de 2030, le Canada doit réduire ses émissions annuelles à 440 Mt ou moins d’ici 2030.

Quoique prometteuses, les tendances observées pour 2021 doivent s’accélérer considérablement si le Canada veut atteindre ses objectifs de 2030. D’après une précédente analyse de l’Institut climatique, la mise en œuvre rapide et efficace du Plan de réduction des émissions pour 2030 du gouvernement fédéral, conjuguée à la contribution des provinces et des territoires, sera déterminante pour l’accélération des progrès nécessaires avant la fin de la décennie.

Chaque printemps, les données officielles sur les émissions sont présentées dans l’inventaire national des gaz à effet de serre – un rapport publié plus d’un an après la période visée. Si les données montraient l’insuffisance des efforts du Canada, ce décalage empêcherait une réaction rapide pour corriger le tir. En publiant ses estimations préliminaires des émissions de 2021, l’Institut climatique vise à éclairer plus rapidement la prise de décision fondée sur les données probantes. Il prévoit publier ses estimations de 2022 au début de l’automne, une nette amélioration sur le plan du délai de publication des résultats.

CITATIONS

« C’est encourageant de voir que le Canada commence à faire des progrès tangibles dans la réduction de sa pollution par le carbone, en particulier à la sortie d’une pandémie. Le temps presse, et nos objectifs sont ambitieux. L’atteinte de ces objectifs est cruciale pour la sécurité et la prospérité à long terme du Canada. Les estimations préliminaires des émissions nationales montrent des tendances prometteuses, mais la réussite à long terme repose maintenant sur la rapidité du gouvernement à mettre en place les politiques choisies. »

– Rick Smith, président, Institut climatique du Canada

« L’adage “lentement, mais sûrement…” ne s’applique pas à la lutte contre la pollution par le carbone. En diffusant des données plus rapidement sur la progression du Canada dans ses efforts climatiques, nous espérons soutenir et inciter les mesures nécessaires à l’atteinte des objectifs de réduction des émissions et à l’essor d’une économie plus propre, plus compétitive et plus prospère. »

– Dave Sawyer, économiste principal, Institut climatique du Canada

Pour en savoir plus

Catharine Tunnacliffe

Directrice des communications

ctunnacliffe@institutclimatique.ca

226 212-9883

Avis aux médias : proposition d’objectifs de vente réglementés pour les véhicules zéro émission

“Bien que les voitures électriques ne soient pas une solution unique pour la décarbonation des transports, elles y jouent un rôle important alors que le secteur des transports est la principale source d’émissions de GES au Québec, soit 44% des émissions totales. Plus de la moitié de ces émissions proviennent des voitures et des camions légers”

Nos analyses montrent qu’une réglementation fédérale des ventes de véhicules zéro émission (VZE) permettra aux conducteurs de toutes les provinces, incluant le Québec, de se mettre plus facilement au volant d’un véhicule zéro émissions.”

“Alors que le gouvernement du Québec travaille au développement de la filière batterie, de l’extraction au recyclage en passant par la fabrication de véhicules électriques, la réglementation fédérale des ventes de véhicules zéro émission est une excellente nouvelle pour l’économie du Québec.”

“Augmenter l’accès, l’efficacité et la sécurité des transports collectifs et actifs demeure une valeur sûre pour diminuer les émissions du secteur des transports et doit rester une priorité, notamment en milieu urbain. N’empêche, accélérer la transition vers les VZE, ce que fera la réglementation fédérale, reste essentielle pour réduire les émissions du secteur et aider le Canada et le Québec à atteindre leurs objectifs climatiques.”

– Julien Bourque, Coordonateur Québec, Institut climatique du Canada

Des experts recommandent des améliorations à la Stratégie nationale d’adaptation

OTTAWA, le 15 décembre 2022.  L’Institut climatique du Canada publie aujourd’hui une évaluation indépendante de la première Stratégie nationale d’adaptation fédérale, dans laquelle il formule 11 recommandations pour renforcer cette stratégie de manière à contrer les plus grands risques climatiques qui menacent le pays.

Si la Stratégie et le Plan d’action qui l’accompagne représentent une étape décisive vers une réponse nationale mieux coordonnée et plus efficace aux effets dévastateurs des changements climatiques, les recommandations de l’Institut visent à en optimiser la mise en œuvre.

À l’heure où les catastrophes exacerbées par les changements climatiques se multiplient et s’aggravent, mettant en péril les moyens de subsistance et même la vie des gens, coûtant des milliards de dollars à l’économie et gonflant les dépenses des ménages, il est vital d’améliorer la coordination et les investissements nationaux en résilience climatique. Selon une étude récente de l’Institut, sans mesures d’adaptation aux répercussions des changements climatiques, la croissance économique du pays ralentira de 25 milliards de dollars d’ici 2025.

Dans Vers un Canada plus sûr et plus résilient, l’Institut évalue la Stratégie nationale d’adaptation en fonction de quatre éléments clés déjà mis en lumière dans son rapport intitulé Combler le déficit d’adaptation du Canada. Son analyse montre que la stratégie fédérale prévoit des mécanismes importants pour bâtir la résilience : priorités nationales pour encadrer l’action, buts à long terme, objectifs à moyen terme et cibles mesurables à court et moyen terme. L’Institut recommande par ailleurs des changements de fond pour optimiser la version finale de la Stratégie, notamment :

  1. Définir les plus grands risques climatiques qui pèsent sur la population, et les arrimer explicitement à des buts et objectifs susceptibles de les atténuer.
  2. Définir les secteurs à prioriser dans la Stratégie pour orienter les plans d’action fédéraux et autres.
  3. Utiliser des outils pangouvernementaux pour améliorer la coordination et appliquer les considérations d’adaptation dans tout l’éventail des décisions gouvernementales.
  4. Renforcer le cadre de surveillance et d’évaluation et l’aligner plus étroitement sur les objectifs et les cibles de la Stratégie.

À ce jour, le Canada a mal coordonné son approche de l’adaptation climatique, privant ainsi de fil conducteur les gouvernements, le secteur privé et la société civile dans leurs efforts. L’adoption d’une Stratégie nationale robuste et coordonnée contribuerait à l’harmonisation des priorités gouvernementales et à des progrès appréciables en prévention et en réparation des effets catastrophiques des changements climatiques au pays, dont les inondations, les feux incontrôlés, les ouragans, les dômes de chaleur, les sécheresses et la fonte du pergélisol.

CITATIONS

« Les répercussions climatiques s’aggravent de jour en jour, et il nous faut une stratégie nationale d’adaptation robuste pour protéger la population. Le plan actuel est un bon point de départ; avec quelques améliorations, il sera couronné de succès. »

– Ryan Ness, directeur, Adaptation, Institut climatique du Canada

« À ce jour, l’approche du Canada en matière d’adaptation a inutilement accentué la vulnérabilité de la population devant les changements climatiques. À condition d’être renforcée et étayée par les investissements nécessaires, la nouvelle Stratégie nationale d’adaptation pourrait représenter un tournant et protéger du pire les gens et l’économie du pays. »

– Sarah Miller, associée de recherche principale, Institut climatique du Canada

« La Stratégie nationale d’adaptation pave la voie à la protection de la santé, de la sécurité et de la prospérité des communautés de tout le pays. En la rendant aussi robuste et aussi efficace que possible, nous offrirons le plus beau des cadeaux à la population canadienne pour 2023. »

– Rick Smith, président, Institut climatique du Canada

Les travaux de l’Institut sur le sujet

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Catharine Tunnacliffe

Directrice, Communications

Institut climatique du Canada

226 212-9883

ctunnacliffe@institutclimatique.ca

La première Stratégie Nationale d’Adaptation constitue un pas important vers un Canada plus sûr et plus résilient

OTTAWA, le 24 novembre 2022 – La première Stratégie Nationale d’Adaptation du Canada et le premier Plan d’Action fédéral en matière d’adaptation, publiés aujourd’hui, représentent un pas important vers une réponse plus coordonnée et plus efficace aux effets dévastateurs des changements climatiques à l’échelle du pays.

Pour qu’une Stratégie Nationale d’Adaptation permette de sauver des vies et de réduire les coûts, elle doit à la fois définir la bonne direction et être mise en œuvre efficacement. Dans le rapport Combler le retard du Canada en adaptation : Éléments clés d’une stratégie nationale d’adaptation, les experts de l’Institut climatique du Canada identifient quatre éléments clés qui rendraient une telle stratégie solide et efficace. Elle devrait :  

  • Fixer des objectifs et des priorités d’adaptation nationale en fonction des risques ; 
  • Identifier les priorités politiques immédiates et réalisables à court terme ; 
  • Définir des processus de gouvernance clairs pour améliorer l’efficacité et la coordination ; et 
  • créer un cadre solide pour mesurer les progrès et renforcer la responsabilité.

La stratégie et le plan d’action publiés aujourd’hui répondent, en tout ou en partie, à chacun de ces éléments. La Stratégie définit des buts et des objectifs à long terme pour l’adaptation aux changements climatiques au Canada dans cinq domaines clés. Quant au Plan d’action, il énumère de nouvelles mesures et de nouveaux investissements importants que le gouvernement fédéral s’engage à faire pour stimuler les progrès dans ces domaines, en plus de réitérer les investissements existants qui seront maintenus. La Stratégie engage également le gouvernement fédéral à coordonner la mise en œuvre avec les autres ordres de gouvernements et propose des résultats spécifiques en fonction desquels les progrès seront mesurés.

Il y a également plusieurs éléments qui gagneraient à être clarifiés et améliorés. Des détails supplémentaires sont nécessaires concernant la façon dont les objectifs et les priorités de la Stratégie répondent aux plus grands risques climatiques du Canada. Les processus et les responsabilités en matière de coordination de mise en œuvre, de suivi des progrès et de mise à jour régulière de la stratégie et des plans d’action manquent actuellement de clarté. Il y a aussi plusieurs autres leviers que le gouvernement fédéral peut utiliser pour faire avancer l’adaptation au climat au-delà de ceux décrits dans le Plan d’Action.

L’Institut climatique du Canada publiera une analyse détaillée de la Stratégie Nationale d’Adaptation dans les semaines à venir. Nous évaluerons dans quelle mesure la stratégie prépare le Canada à un climat changeant et nous ferons des recommandations pour améliorer la stratégie et sa mise en œuvre au fur et à mesure qu’elle sera finalisée. 

Citations

“De l’ouragan Fiona dans l’Est aux rivières atmosphériques, dômes de chaleur et incendies dans l’Ouest, les changements climatiques sont déjà là. Une Stratégie Nationale d’Adaptation crédible et coordonnée aidera les gouvernements de tout le Canada à prioriser les mesures qui protégeront les Canadiens de ses pires impacts. Cette stratégie constitue une étape majeure vers un Canada plus sûr et plus résilient – il est maintenant temps de régler les détails et de se mettre au travail. Des vies et des moyens de subsistance sont en jeu.” 

-Ryan Ness, Directeur de la recherche sur l’adaptation, Institut climatique du Canada

“Les changements climatiques rendent déjà la vie plus chère et plus dangereuse. Réduire la vulnérabilité des Canadiens à l’aggravation des impacts climatiques est essentiel pour protéger notre santé, notre sécurité et notre prospérité. Chaque dollar investi dans l’adaptation peut permettre d’économiser 13 à 15 dollars à terme – nous ne pouvons pas nous permettre de tarder à rendre nos communautés plus sûres et plus résilientes.” 

-Sarah Miller, associée de recherche sur l’adaptation, Institut climatique du Canada.

“Les dommages causés par les changements climatiques coûtent au Canada des milliards de dollars par an. Cette nouvelle stratégie nous donne une chance de stopper l’hémorragie. Bien qu’il reste encore beaucoup à faire pour que cette stratégie donne lieu à des progrès significatifs, sa mise en œuvre aidera le Canada à se préparer aux menaces qui l’attendent.”

-Rick Smith, président de l’Institut climatique du Canada.

Faits saillants

Les mesures d’adaptation n’ont que trop tardé : les dommages résultant des changements climatiques constituent déjà un frein important à la croissance économique et un fardeau financier majeur pour les ménages canadiens, selon le récent rapport de l’Institut intitulé Limiter les dégâts : Réduire les coûts des impacts climatiques pour le Canada. Voici les conclusions de notre recherche : 

  • Les changements climatiques font déjà grimper le coût de la vie au Canada. D’ici 2025, la situation du ménage canadien moyen pourrait se détériorer de 700 $ par année en raison des seuls facteurs liés aux changements climatiques. 
  • L’Alberta, la province la plus exposée aux catastrophes météorologiques, pourrait accuser des pertes de PIB de 2 890 $ par personne dans un scénario d’émissions modérées ou de 3 920 $ par personne dans un scénario d’émissions élevées d’ici le milieu du siècle.
  • Si les investissements en adaptation sont insuffisants, tous les ménages verront leurs revenus diminuer en raison des impacts climatiques, et les ménages à faible revenu seront les plus touchés – ceux-ci perdront entre 12 % de leurs revenus dans un scénario à faibles émissions et 19 % dans un scénario à fortes émissions d’ici la fin du siècle. 
  • D’ici 2025, le Canada subira des pertes de 25 milliards de dollars en raison du réchauffement observé depuis 2015, par rapport à un scénario de climat stable.
  • En 2055, ces dommages pourraient atteindre 100 milliards de dollars et faire disparaître un demi-million d’emplois. 
  • Tous ces dommages ne représentent que la “pointe de l’iceberg” en ce qui concerne les dommages climatiques auxquels l’économie et la société canadiennes sont susceptibles d’être confrontées. Sous la surface, de nombreux risques ne peuvent pas encore être modélisés avec précision.
  • Des mesures d’adaptation proactives peuvent réduire de moitié les coûts liés au climat, et lorsqu’elles sont combinées avec des réductions d’émissions mondiales, c’est le trois quarts des coûts qui sont évités. 
  • L’adaptation offre un important retour sur investissement, produisant des avantages économiques de 13 à 15 dollars pour chaque dollar dépensé grâce aux coûts directs et indirects évités. 

Contact

Pour de plus amples informations ou pour organiser un entretien avec l’un de nos experts, veuillez contacter : 

Julien Bourque

jbourque@institutclimatique.ca

(514) 292-9005

Contexte 

Au cours des dernières années, les collectivités canadiennes ont été durement touchées par les effets dévastateurs du réchauffement climatique : 

  • L’ouragan Fiona a été l’événement météorologique extrême le plus coûteux jamais enregistré au Canada atlantique, selon le Bureau d’Assurance du Canada, entraînant des indemnités d’assurance de 660 millions de dollars (sans compter les dommages supplémentaires non couverts par l’assurance). 
  • L’année dernière, des pluies torrentielles record ont submergé Vancouver, perturbant pendant des mois les 550 millions de dollars de marchandises qui transitent quotidiennement par le plus important port du pays. 
  • Les propriétaires canadiens ont dépensé 42 % de plus pour leurs primes d’assurance habitation au cours de la dernière décennie, en raison des dommages causés aux propriétés par les changements climatiques. Les propriétaires de l’Alberta, qui est particulièrement vulnérable aux feux de forêt, ont connu une augmentation de 140 %. 
  • Les changements climatiques sont également en partie responsables de l’augmentation du prix des denrées alimentaires. L’année dernière, les conditions météorologiques extrêmes ont entraîné une hausse de 28 % du prix des denrées alimentaires dans le monde. 
  • Trois des six plus importantes demandes d’aide en cas de catastrophe présentées par le gouvernement fédéral provenaient de la Colombie-Britannique en 2021 : 3,5 milliards de dollars pour les inondations de novembre, 960 millions de dollars pour les inondations du printemps et 420 millions de dollars pour les feux de forêt.

Nos experts sont disponibles pour commenter la Stratégie nationale d’adaptation

Les experts bilingues en adaptation de l’Institut climatique du Canada sont disponibles pour commenter la publication prochaine de la Stratégie nationale d’adaptation du Canada.

Nos experts ont une connaissance approfondie du paysage politique canadien en matière d’adaptation et de ce qu’il faut faire pour préparer et protéger les communautés des impacts actuels et grandissants des changements climatiques.

Au printemps 2022, l’Institut a publié un travail de recherche soulignant les quatre aspects essentiels d’une stratégie d’adaptation fédérale efficace et robuste : Combler le retard du Canada en adaptation : éléments clés d’une stratégie nationale d’adaptation. 

Ces aspects essentiels comprennent: 

  • établir des priorités nationales d’adaptation en fonction des risques, et fixer des objectifs et des résultats mesurables pour chaque risque majeur auquel le Canada fait face,
  • identifier les priorités politiques à court-terme qui peuvent être mises en œuvre immédiatement,
  • définir une amélioration des processus de gouvernance afin d’accroître l’efficacité et la coordination, et,
  • créer un cadre pour mesurer les progrès accomplis.

Pour parler à l’un de nos experts, merci de contacter : 

Julien Bourque

Associé de recherche

514-292-9005

jbourque@institutclimatique.ca

Restez à l’écoute : peu de temps après la publication de la Stratégie nationale d’adaptation, l’Institut publiera une analyse approfondie qui évaluera clairement dans quelle mesure la Stratégie prépare le Canada à un climat changeant, et qui développera sur ses forces et ses faiblesses.