Fermer les valves du développement des réseaux gaziers et miser sur l’électricité pour chauffer les bâtiments à l’avenir

Une toute première étude sur l’avenir du chauffage au Canada urge une meilleure planification des provinces pour maintenir la fiabilité, l’abordabilité dans la transition vers la carboneutralité.

13 juin 2024, OTTAWA – Une toute nouvelle étude de l’Institut climatique du Canada conclut qu’il faut délaisser le recours au gaz naturel pour chauffer les bâtiments et miser sur l’électricité pour parvenir à une transition vers la carboneutralité en assurant l’abordabilité et la fiabilité pour les consommateurs.  Le rapport Échange de chaleur: Comment les politiques d’aujourd’hui stimuleront ou retarderont la transition des bâtiments vers un chauffage propre et fiable urge les provinces à agir dès maintenant pour éviter des coûts élevés pour les consommateurs à mesure que la transition énergétique s’accélère.

“Cette étude est d’autant plus importante alors que le gouvernement du Québec est au cœur d’une modernisation de son réseau électrique. C’est le temps pour le Québec et les autres provinces de miser sur l’électricité pour chauffer les résidences et les commerces et délaisser le gaz naturel”, explique Sachi Gibson, directrice de la recherche sur l’atténuation à l’Institut climatique du Canada. 

De nombreuses municipalités québécoises ont annoncé dans les derniers mois qu’elles ne voulaient plus de chauffage au gaz dans les nouvelles constructions résidentielles et commerciales. Délaisser le gaz au profit de l’électricité est la voie à suivre dans le chauffage des bâtiments pour atteindre les objectifs climatiques, selon l’équipe de recherche en atténuation de l’Institut climatique qui a mené l’enquête. 

“Les nouveaux réseaux de gaz naturels que nous installons aujourd’hui ont une durée de vie de 40 à 60 ans, et ils sont installés dans l’idée que nous les paierons aussi sur une longue période de temps, ajoute Rick Smith, le président de l’Institut climatique.  Pour atteindre nos objectifs climatiques, nous utiliserons beaucoup moins de  gaz naturel, mais devrons vraisemblablement continuer à payer pour un réseau sous-utilisé ou désuet si on maintient le statu quo”.

Échange de chaleur présente des arguments en faveur d’une révision de la manière dont les provinces planifient et réglementent les infrastructures des services publics d’électricité et de gaz afin de mieux protéger l’intérêt public, aujourd’hui et à long terme. Si les investissements dans le réseau de gaz continuent d’augmenter, et que les raccordements au gaz restent la norme pour les nouvelles constructions, les gouvernements, les actionnaires et les consommateurs de gaz restants pourraient se retrouver à devoir assumer les coûts d’une infrastructure gazière désuète et  sous-utilisée, alors que de plus en plus de gens optent pour des solutions plus vertes.

LES GRANDES CONCLUSIONS D’ÉCHANGE DE CHALEUR

  • Dans toutes les provinces et tous les scénarios examinés par l’Institut climatique, la voie la moins coûteuse pour atteindre l’objectif d’une économie carboneutre d’ici 2050 est de faire de l’électricité la source d’énergie dominante pour le chauffage des bâtiments. 
  • L’atteinte de l’objectif zéro émission dans les bâtiments résidentiels, commerciaux et institutionnels se traduit par une baisse substantielle de la consommation de gaz dans chaque province. En 2050 au Québec, la consommation de gaz diminue d’environ 93 % par rapport à aujourd’hui. 
  • Aujourd’hui, plus de cinq millions de foyers au Canada (34 %) se chauffent déjà à l’électricité, principalement à l’aide de plinthes. Pour atteindre la carboneutralité, 99 % du chauffage domestique en 2050 devrait être entièrement ou principalement alimenté par l’électricité, y compris, dans certains cas, par la biénergie comprenant des thermopompes électrique appuyée par des chaudières au gaz dans le cadre d’un système hybride.
  • Nos recherches ont montré qu’une transition énergétique rentable dans les bâtiments permettra d’utiliser des thermopompes pour chauffer la grande majorité des habitations d’ici à 2050. Les gaz à faible teneur en carbone, comme le biométhane et l’hydrogène devraient jouer qu’un rôle marginal dans le chauffage des bâtiments commerciaux et résidentiels et seront probablement utilisés dans les bâtiments industriels.

RESSOURCES ADDITONNELLES 

RapportÉchange de chaleur: Comment les politiques d’aujourd’hui stimuleront ou retarderont la transition des bâtiments vers un chauffage propre et fiable.

Rapport | Thermopompes au Canada: chauffer et climatiser à faibles coûts au Canada (septembre 2023)

Études de cas La chaleur hybride au Québec (avril 2023) | Les thermopompes, en vogue dans les Maritimes (avril 2023) | Saint-Laurent Ottawa Nord refusé (avril 2023)

BlogueChangements à l’horizon – les contribuables se feront-ils refiler la facture de l’expansion du réseau de gaz? (mars 2024)

CONTACT 

Claudine Brulé 

Spécialiste des communications et des relations avec les médias Institut climatique du Canada

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