FICHE DE RENSEIGNEMENTS: Pourquoi la tarification du carbone industriel ne coûte-t-elle presque rien aux consommateurs?

Les systèmes de tarification du carbone industriel sont le principal levier politique dont dispose le Canada pour réduire la pollution par le carbone et créer une économie compétitive propre, où les entreprises bénéficient de coûts bas, et les projets sobres en carbone, d’incitatifs majeurs aux investissements. En outre, ces systèmes sont conçus pour ne coûter presque rien aux consommateurs canadiens.

L’Institut climatique du Canada a réalisé des recherches et des modélisations approfondies pour quantifier les effets de la tarification du carbone industriel. La présente fiche de renseignement explique les mécanismes et les raisons grâce auxquels cette politique n’a quasiment aucune conséquence pour les dépenses courantes du Canadien moyen : 

  1. La tarification du carbone industriel ne coûte presque rien aux consommateurs canadiens… quand elle ne leur profite pas carrément. 
    • La recherche de l’Institut climatique montre qu’en 2025, l’effet de ces systèmes sur la consommation des ménages (un indicateur du revenu) avoisine les 0 %. On s’attend à ce que les coûts restent très bas et ne réduisent la consommation que d’un dixième de point de pourcentage d’ici 2030.
    • Dans certains cas, la tarification du carbone industriel (ou « système d’échange pour les grands émetteurs ») rapporte de faibles bénéfices nets aux consommateurs, essentiellement en raison de dispositions du système albertain qui réduisent le coût de l’électricité.
  1. La tarification du carbone industriel concerne des biens vendus sur des marchés internationaux, où la plupart des augmentations de prix ne touchent pas les consommateurs.
    • La plupart des entreprises qui participent au système de tarification du carbone industriel vendent une part importante de leurs produits dans d’autres pays.
    • Environ 50 % de la production des grands émetteurs canadiens est exportée, et ce pourcentage est encore plus grand pour certains secteurs, ce qui entraîne une diminution supplémentaire des coûts pour les consommateurs. Par exemple, l’industrie des sables bitumineux envoie près de 80 % de sa production à l’étranger.
    • De plus, les produits exportés sont vendus sur des marchés mondiaux, qui déterminent le prix payé et limitent encore davantage le montant dont s’acquittent les consommateurs.
  2. La tarification du carbone industriel n’a pratiquement aucun effet sur le prix des aliments et le secteur agricole.
    • Réalisée avec Navius Research dans le cadre de l’évaluation indépendante sur les systèmes de tarification du carbone, le modèle de l’Institut climatique montre que la tarification du carbone industriel n’a, dans l’ensemble, presque aucune incidence sur les dépenses alimentaires des ménages. 
    • La même analyse prévoit que l’effet cumulatif du PIB sur le secteur agricole sera de 0,08 % en 2030.
    • Les fermiers ne paient pas directement la tarification du carbone industriel et presque aucun coût n’est répercuté sur la chaîne d’approvisionnement et les consommateurs. 
  3.  Les coûts pour les consommateurs sont négligeables, car les produits industriels n’ont qu’une faible incidence sur le prix des biens de consommation finis.
    • La tarification du carbone industriel ne s’applique pas directement aux consommateurs individuels, seulement aux plus grands émetteurs de gaz à effet de serre au pays, tels que les installations de sables bitumineux, les aciéries et les usines de ciment. 
    • La tarification du carbone industriel entraîne des augmentations modestes ou négligeables du coût des biens industriels (comme l’acier), lequel ne représente qu’une petite portion du coût des produits de consommation achetés par les Canadiens. 
    • Par exemple, les recherches montrent que la tarification du carbone industriel s’appliquant aux aciéries les plus émettrices du pays ajouterait seulement 0,12 $ au prix d’un réfrigérateur et moins de 3 $ à celui d’une camionnette.
  4. La tarification du carbone industriel n’est pas onéreuse pour les entreprises, ce qui limite aussi les coûts répercutés sur les consommateurs. 
    • La tarification est conçue pour limiter les coûts; en effet, on paie seulement pour les émissions dépassant la limite établie, et si on se maintient sous la limite, on accumule des crédits monnayables.
    • Ce système impose des coûts sur les émissions totales beaucoup plus bas que la taxe : environ 10 $ ou moins par tonne, contre un prix du carbone de 95 $ par tonne. Cela ajoute, dans le pire des cas, le coût d’un Timbit par baril de pétrole. Sans compter que certains secteurs arrivent même à en tirer un profit.

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