Crédit d'image: Le 22 mars 2024, des éoliennes parsèment la côte le long d'un parc solaire géant près de Weifang, dans la province de Shandong, dans l'est de la Chine. AP Photo/Ng Han Guan

Les faits sur le progrès climatique, un antidote au pessimisme

La vaste majorité des grandes économies prennent encore la décarbonisation très au sérieux. Faisons en sorte de redoubler d’efforts pour rester dans la course.

Cet article a précédemment été publié dans Corporate Knights.

Ces temps-ci, le cycle d’actualités états-uniennes peut être particulièrement chaotique et intimidant. Pratiquement tous les jours, le Canada fait face à un déluge d’annonces inquiétantes de son voisin du sud portant sur une foule d’enjeux importants. En ce qui concerne les changements climatiques, les nouvelles peuvent sembler uniformément négatives (mais poursuivez votre lecture, car ce n’est pas le cas).

Il est important de ne pas perdre de vue les importantes avancées qui se réalisent dans les domaines du climat et de l’énergie propre partout dans le monde. C’est un antidote au pessimisme qui peut nous paralyser au moment où il est le plus important d’agir.

Par exemple, l’Europe a fait d’énormes progrès dans la réduction des émissions. Selon les dernières données, les pays de l’Union européenne ont éliminé 8 % de leurs émissions en 2023 seulement : c’est la plus grande réduction depuis des décennies hormis pendant la pandémie de COVID-19. Les émissions collectives s’en sont retrouvées à un niveau 37 % plus bas qu’en 1990, alors que l’économie a progressé de près de 70 %. L’UE est encore sur la bonne voie pour réduire ses émissions de 55 % comparativement à 1990 d’ici 2030.

Au Royaume-Uni, le pays a vu ses émissions réduites de plus de moitié depuis la même année de référence. Ce succès s’explique principalement par l’impressionnante transformation du secteur de l’électricité : les trois quarts des émissions ont été éliminées en à peine 12 ans. Dans cette même période, le pays a utilisé sa dernière livre de charbon pour alimenter le réseau, ce qui a mis fin à une longue histoire s’étalant sur près de 150 ans. Le charbon, qui représentait 40 % de la production d’électricité du pays en 2012, a été éliminé en octobre dernier.

Ce sont d’incroyables progrès, mais le Royaume-Uni ne s’arrête pas là. Le pays a récemment annoncé qu’il réduirait ses émissions de plus de 80 % d’ici 2035.

L’éternel refrain « mais qu’en est-il de la Chine? » devient de plus en plus absurde alors que cette puissance met le pied au plancher dans le secteur des technologies propres.

Du côté des véhicules électriques, par exemple, plus de la moitié des véhicules en Chine – le plus grand marché automobile au monde – offerts cette année devraient être rechargeables. Cette croissance remarquable a aidé à faire de 2024 une autre année record pour les ventes mondiales de véhicules électriques.

Pour ce qui est de l’éolien et du solaire, la Chine continue de surpasser ses propres records, alors que les installations d’énergie propre ont monté en flèche l’an dernier. Le pays a atteint son objectif d’énergie renouvelable de 2030 six ans à l’avance, ce qui a mis un frein à la croissance des émissions nationales de la Chine.

Il y a d’autres bonnes nouvelles d’un peu partout ailleurs dans le monde. Par exemple, de grands pollueurs comme l’Indonésie ont promis d’éliminer le charbon d’ici 2040, ce qui demandera une grande croissance du renouvelable. D’énormes progrès ont été accomplis en Amérique latine et dans les Caraïbes avec l’intégration de nouvelles sources d’électricité propre au réseau de pays comme le Brésil, le Chili et l’Uruguay.

Le Brésil accueillera la conférence sur le climat de l’Organisation des Nations Unies à Belém cette année, qui marque aussi le 10e anniversaire de l’Accord de Paris, et a fait de grands progrès en réduisant la déforestation de la forêt amazonienne à son niveau le plus bas depuis 2015.

Revenons aux États-Unis. Oui, Donald Trump tente d’anéantir beaucoup de progrès de l’administration Biden, mais lors de son dernier mandat, les États ont simplement pris le relais de l’action climatique.

Nombre des politiques climatiques les plus durables qui ont été lancées ou maintenues lors des mandats précédents de Donald Trump et de George W. Bush sont encore en vigueur, notamment deux systèmes de plafonnement et d’échange et des exigences d’énergie renouvelable dans divers États. Actuellement, 12 États comptant pour un tiers de l’économie américaine et plus d’un quart de la population ont des programmes de tarification du carbone. D’ailleurs, 25 États, dont plusieurs menés par le Parti républicain, ainsi que Washington D.C. ont actuellement des exigences d’électricité propre ou renouvelable.

Alors, ne perdons pas espoir, et redoublons d’ardeur pour que les progrès se réalisent ici au Canada. La vaste majorité des grandes économies prennent encore la décarbonisation très au sérieux. Nous devons faire de même.

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