Crédit d'image: Une unité de traitement est montrée à l'usine Suncor Fort Hills à Fort McMurray, en Alberta, le lundi 10 septembre 2018. THE CANADIAN PRESS/Jason Franson

L’élimination progressive des subventions aux combustibles fossiles permet d’aligner la politique économique du Canada sur ses objectifs climatiques

Les gouvernements devraient veiller à ce que les soutiens futurs servent uniquement à financer des projets qui aident le Canada à être compétitif dans un monde qui évolue rapidement vers la carboneutralité.

OTTAWA – Jonathan Arnold, Chef de projet de recherche, a fait la déclaration suivante en réponse à l’annonce du gouvernement fédéral concernant l’avenir des subventions aux combustibles fossiles au Canada :

“La fin des subventions gouvernementales pour l’augmentation de la production de combustibles fossiles est une étape essentielle pour aligner la politique économique du Canada sur ses objectifs climatiques. C’est la première fois que le Canada crée un cadre permettant de distinguer les subventions efficaces des subventions inefficaces. Cette nouvelle politique permettra de remettre au centre des préoccupations la réduction des émissions et la croissance économique.

“Dans l’ensemble, le cadre annoncé aujourd’hui établit un équilibre bénéfique. Il contribuera à garantir que tout soutien existant ou nouveau au secteur des combustibles fossiles est conforme aux objectifs climatiques du Canada, à savoir maintenir la hausse des températures mondiales à moins de 1,5 °C. Il met clairement l’accent sur le soutien aux technologies et aux énergies propres et prévoit des garanties pour les besoins énergétiques des communautés rurales, isolées et autochtones. 

“L’obtention de fonds publics pour débloquer des réductions rapides des émissions du secteur pétro-gazier est un exercice d’équilibre très délicat. D’une part, une analyse récente de la Régie de l’énergie du Canada montre que la demande mondiale de pétrole et de gaz pourrait chuter considérablement si le monde agit rapidement pour atteindre la carboneutralité.

“Étant donné que la production pourrait être considérablement limitée par les forces du marché international, les gouvernements devraient agir avec prudence, compte tenu du risque associé à l’investissement d’argent public dans des projets qui pourraient devenir des actifs échoués dans un contexte de baisse de la demande mondiale. Un dollar dépensé pour les combustibles fossiles est un dollar de moins pour des projets et des technologies comme les énergies renouvelables, qui seront importants pour maintenir la compétitivité à mesure que la transition énergétique mondiale s’accélère.

“D’autre part, il existe des cas où un appui temporaire du gouvernement à des initiatives telles que les contrats carbone pour la différence, ou la capture, l’utilisation et le stockage du carbone, se justifie pour réduire les émissions à la vitesse requise. La production de pétrole et de gaz représente plus d’un quart des émissions totales du Canada. Sans une action rapide et transformatrice pour réduire ces émissions, il est peu probable que le Canada atteigne ses objectifs climatiques pour 2030 ou 2050.

“L’annonce d’aujourd’hui démontre la nécessité d’un cadre rigoureux qui garantirait que l’argent public aille uniquement aux projets qui sont réellement alignés sur les objectifs économiques et climatiques à long terme du Canada. Elle montre également pourquoi le Canada doit adopter la taxonomie des investissements climatiques – soutenue par les 25 plus grandes institutions financières, donnerait aux gouvernements des orientations claires, garantissant que les ressources vont uniquement à des projets qui réduisent les émissions et améliorent la compétitivité à long terme du secteur alors que la demande mondiale diminue.

“En investissant uniquement dans des projets qui contribuent à la transition du Canada vers une économie carboneutre prospère, le gouvernement fédéral peut tirer le meilleur parti de l’argent public limité pour réduire les émissions, protéger les emplois et aider le Canada à rester compétitif dans une économie mondiale en pleine évolution.”

Resources

L’impératif de classer les projets de combustibles fossiles par effets climatiques

5 grandes questions à propos de la nouvelle taxonomie des investissements climatiques du Canada

Le potentiel climatique du captage et stockage du CO₂, selon la modélisation financière

Contact 

Julien Bourque
Analyste politique principal
Institut climatique du Canada
(514) 292-9005
jbourque@institutclimatique.ca

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