5 grandes questions à propos de la nouvelle taxonomie des investissements climatiques du Canada

De nouvelles lignes directrices pour aligner les flux de capitaux et les cibles climatiques du pays.

En mars 2023, le Conseil d’action en matière de finance durable (CAFD) a publié un rapport sur la feuille de route de la taxonomie, qui présente un cadre pour établir des définitions scientifiques normalisées des investissements respectueux du climat. Appuyé par les 25 plus grandes institutions financières au pays, ce cadre pour une taxonomie canadienne des investissements verts et de transition sera central pour coordonner les flux de capitaux avec les cibles climatiques et les débouchés économiques du Canada.

L’Institute for Sustainable Finance et l’Institut climatique du Canada ont contribué au rapport à titre de partenaires du savoir indépendants.

Qu’est-ce que la taxonomie des investissements climatiques? À quoi ça sert?

  • On peut la voir comme une sorte de clé de tri pour le système financier, un système de classification qui détermine les activités et les actifs qui contribuent aux objectifs environnementaux ou sociaux.
  • La taxonomie clarifie les choses pour le marché en permettant une compréhension commune de ce qui constitue une activité durable (ici une activité verte ou de transition).
  • Ce mécanisme est crucial pour assurer la compétitivité du Canada dans la transition vers la carboneutralité. Tous les seuils et critères du cadre proposé correspondent à la cible de réchauffement mondial de 1,5 °C. Si le CAFD a choisi une cible si ambitieuse, c’est qu’elle sera critique pour établir et préserver la crédibilité du pays sur les marchés financiers mondiaux.
  • Cet outil n’est pas obligatoire; il vise à apporter plus de clarté au système existant.

Quels sont les avantages pour le Canada et sa population?

  • Cette taxonomie bien canadienne pourrait avoir des retombées majeures pour l’économie et les milliers de travailleurs des secteurs à fortes émissions.
  • Il faut disposer d’une définition commune des projets verts et de transition pour canaliser les investissements mondiaux vers les endroits où ils manquent le plus.
  • Le cadre permettra entre autres de stimuler de nouveaux secteurs prometteurs (comme l’hydrogène vert), et de réduire les émissions des secteurs les plus énergivores pour en accroître la compétitivité.

En quoi l’approche du Canada diffère-t-elle de celle de l’Union européenne ou d’autres pays?

  • Les différences se trouvent dans les types d’activités couvertes. La taxonomie européenne se résume à une taxonomie verte avec quelques éléments limités de transition.
  • La taxonomie canadienne vise à étendre la portée de l’approche utilisée par l’Union européenne et de nombreux pays; elle est l’une des premières à reconnaître et à définir substantiellement les activités de transition.

Qu’est-ce qui différencie une activité verte d’une activité de transition?

  • Les projets verts sont des solutions carboneutres ou sobres en carbone qui accélèrent la transition vers la carboneutralité (énergie renouvelable, hydrogène propre, batteries de véhicules électriques).
  • Les projets de transition réduisent considérablement les émissions des secteurs polluants. On les reconnaît principalement à trois critères :
    • Durée de vie courte ou moyenne (n’imposent pas d’émissions à long terme)
    • Aucun effet néfaste sur la difficulté ou les coûts de la transition
    • Diminution majeure des émissions s’inscrivant dans l’objectif de carboneutralité
  • Pour atteindre ses cibles climatiques, le Canada devra investir dans les deux types de projets.
  • Voir l’infographie sur la taxonomie climatique pour en savoir plus.
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En quoi consistait le processus? Comment le cadre a-t-il été élaboré?

  • Le cadre est né de l’une des grandes recommandations du Groupe d’experts sur la finance durable.
  • L’élaboration a d’abord été menée par le Groupe CSA, puis reprise par le Conseil d’action en matière de finance durable une fois les bases jetées.
  • Le CAFD a mis sur un pied un groupe d’experts techniques comprenant les plus grandes institutions financières du Canada, et a fait appel à l’Institute for Sustainable Finance et à l’Institut climatique du Canada à titre de partenaires du savoir pour confirmer que la classification du cadre de taxonomie correspondait aux données probantes et aux cibles climatiques du Canada.

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