
Trajectoire critique
Sécuriser la place du Canada dans la course internationale aux minéraux critiques

Le monde a besoin des minéraux critiques canadiens, et vite. Les réserves des six minéraux critiques prioritaires – cuivre, nickel, lithium, graphite, cobalt et éléments de terres rares – surpassent les niveaux de production actuels et représentent un important débouché dans la transition mondiale vers les technologies propres.
On estime que la demande mondiale devrait presque doubler d’ici 2040. Mais le pays risque d’être privé de milliards de dollars, en plus de la possibilité de renforcer la sécurité énergétique du Canada, dans un marché volatil et concurrentiel.
Si les entreprises n’arrivent pas à attirer les investissements pour augmenter la production de minéraux critiques nécessaires à la demande nationale, le Canada pourrait passer à côté de 12 milliards de dollars par année d’ici 2040, et cela sans même tenir compte de la perte d’occasions d’exportation considérables.

Le rapport de l’Institut climatique du Canada, Trajectoire critique : Sécuriser la place du Canada dans la course internationale aux minéraux critiques, porte sur les manières dont les gouvernements peuvent attirer les investissements privés et accélérer les calendriers de projet – sans tourner les coins ronds – afin d’accroître la production de minéraux critiques.
Pour atteindre ces objectifs, ils doivent partager le risque financier avec les investisseurs, consolider les droits et les partenariats autochtones dans le développement de projets, atténuer les risques environnementaux afin d’assurer l’acceptabilité sociale et optimiser l’évaluation des projets.
Le Canada doit agir rapidement et saisir cette occasion générationnelle afin de sécuriser sa place dans la course internationale aux minéraux critiques.
Faites défiler la page pour découvrir les principaux constats et les grandes recommandations, ou allez télécharger le rapport.
Un débouché de plusieurs milliards de dollars
L’industrie canadienne des minéraux critiques dort encore sur des milliards de dollars. L’expansion des activités d’extraction de minéraux critiques au Canada permettrait de tirer parti de certaines forces économiques : un secteur financier bien réglementé, une grande expertise minière, des normes environnementales, sociales et de gouvernance élevées et un réseau énergétique sobre en carbone aux tarifs électriques concurrentiels.

Les grands marchés d’exportation devraient croître considérablement
Les exportations futures du Canada ne dépendent pas que des États-Unis; on attend une augmentation importante de la demande dans le reste du monde.

Le climat géopolitique est fragile, et l’investissement dans les minéraux critiques garantit notre capacité à produire des biens comme des véhicules électriques et des technologies d’énergie renouvelable.
Les investissements ne suivent pas la demande nationale et internationale
Le Canada a besoin d’investissements de 30 milliards de dollars au cours des 15 prochaines années pour répondre à la demande nationale potentielle en minéraux critiques. Pour suivre la croissance de la demande internationale, les investissements devraient représenter 65 milliards pour la même période.
L’un des plus grands obstacles aux investissements : la haute volatilité du prix du marché des minéraux critiques, qui présente un grand risque financer aux investisseurs.

Le partage de risque peut encourager l’investissement dans les minéraux critiques
Afin de limiter les aléas et d’accélérer l’investissement, les gouvernements pourraient partager le risque financier des projets au moyen d’ententes comme les placements en actions, les contrats sur différence ou les accords d’exploitation.
La manière la plus directe de partager le risque financier d’une mine est d’acquérir des actions de participation au projet. En tant que détenteurs d’actions, les gouvernements peuvent fournir des fonds pour compenser ceux que les marchés privés gardent pour eux, partageant ainsi autant les risques que les avantages potentiels d’un projet dans un contexte de longues périodes de rentabilisation.
De la même façon, les contrats sur différence sont conçus pour protéger les investisseurs de la volatilité des prix grâce à un prix négocié. Lorsque la valeur marchande descend sous le seuil négocié, le gouvernement rembourse la différence au producteur. Inversement, lorsque la valeur dépasse ce seuil, le producteur remet au gouvernement les surplus.
Ces contrats temporaires visent à offrir une certaine stabilité de prix pour les investisseurs à mesure que les marchés gagnent en maturité et deviennent plus prévisibles.

Accélérer les calendriers de projet sans tourner les coins ronds
Partout au pays, les gouvernements se sont engagés à simplifier les projets et leurs calendriers de développement, en raison de l’incertitude grandissante du commerce international.

Il est possible d’y arriver sans compromettre les règlements sévères sur l’environnement et les consultations avec les Autochtones; la recherche montre d’ailleurs que ces méthodes favorisent l’acceptation sociale et la probabilité d’approbation d’un projet, en empêchant davantage de délais plus tard.
Le respect de l’autodétermination des Autochtones et les partenariats peuvent optimiser les propositions de projets de minéraux critiques au profit des communautés les plus touchées, mais atténuent aussi le risque des investissements. Le principe de consentement libre, préalable et éclairé, essentiel au processus décisionnel, peut favoriser la confiance tout au long du cycle de vie des projets de minéraux critiques. Il veille à ce que les communautés autochtones participent à toutes les phases d’une occasion économique et atténuent le risque connexe conformément à leurs visions du monde, leurs cultures et leurs valeurs.
Le risque environnemental associé aux nouveaux projets miniers peut entraîner à son tour un risque élevé pour les investisseurs. Le traitement inadéquat des résidus miniers et des mines abandonnées expose les communautés locales à des risques accrus de santé et de sécurité, et les catastrophes minières récentes ont amenuisé la confiance du public envers l’industrie et les systèmes réglementaires.
Il sera impossible de construire de nouvelles mines de minéraux critiques au rythme et à l’échelle requis si le public s’y oppose. L’amélioration de protections environnementales et la mise au diapason des règlements avec les normes de pointe peuvent gagner la confiance du public et réduire davantage les risques des projets, autant pour les communautés que pour les investisseurs.
RecommAndations
Il est clair qu’il y a une ouverture dans le secteur des minéraux critiques au Canada. Toutefois, les grandes incertitudes dans les marchés mondiaux, l’opposition de la communauté et l’inefficacité des processus d’examen réglementaire ralentissent les investissements dans les projets canadiens.
Grâce à des politiques réfléchies, il serait possible de stimuler l’investissement et de saisir cette occasion représentant des milliards de dollars.
Les recommandations suivantes fournissent aux gouvernements provinciaux, territoriaux et fédéral du Canada les éléments fondamentaux pouvant mener à des investissements dans l’extraction de minéraux critiques. Ces mesures aideront les projets à trouver du financement, inviteront la participation des communautés autochtones de l’exploration à la remise en état et amélioreront la confiance des communautés locales grâce à une gestion des risques environnementaux.
Recommandations:
- Établir des ententes pour partager le risque financier de l’investissement dans les projets de minéraux critiques, dont la plupart sont perturbés par l’instabilité des prix.
- Offrir du financement pour la participation et les partenariats autochtones pour les projets miniers et faciliter l’accès aux capitaux nécessaires pour acheter des parts.
- Renforcer la réglementation minière pour réduire les risques environnementaux et les obligations pour les collectivités.
- Optimiser les processus d’examen, sans toutefois compromettre les protections environnementales et les exigences de consultation autochtone.
Documents de cadrage
Changements climatiques, minéraux critiques et participation autochtone aux processus réglementaires
Décarbonisation du secteur minier: Accroître l’avantage de sobriété en carbone du Canada dans la course mondiale vers les minéraux critiques
Gestion des risques environnementaux liés à l’exploitation des minéraux critiques au Canada
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