Les récents changements apportés par l’Alberta à sa tarification du carbone industriel rend difficile le respect des engagements du protocole d’entente

OTTAWA—Dave Sawyer, économiste principal à l’Institut climatique du Canada, a fait la déclaration suivante en réaction au décret du gouvernement de l’Alberta visant à modifier le Règlement sur l’innovation technologique et la réduction des émissions (en anglais le Technology Innovation and Emissions Reduction Regulation, ou TIER)

« À peine une semaine après la signature du protocole d’entente Canada-Alberta, la province a présenté des modifications réglementaires qui inonderont de crédits son marché de tarification du carbone industriel et affaibliront encore davantage le signal de prix pour les grands émetteurs. Cette décision entre en contradiction avec les améliorations promises par les deux niveaux de gouvernements.

« En émettant de nouveaux crédits de conformité pour les investissements directs et en réactivant des crédits déjà utilisés, l’Alberta augmente l’offre dans un marché déjà sur-approvisionné. Ces changements vont à l’encontre de l’orientation établie dans l’entente de la semaine dernière, qui comprenait des engagements à renforcer le système de tarification du carbone industriel de l’Alberta. Lorsque la province a présenté son intention en septembre, le prix des crédits du TIER s’est effondré sous la barre des 20 $. Cette modification vient cimenter cet effondrement et exerce une pression à la baisse importante sur les prix futurs.

« Créer des crédits pour les investissements directs risque de compromettre la crédibilité de TIER. Cela pourrait mener à l’octroi de crédits sans preuve que les investissements entraînent de réelles réductions d’émissions, ou même pour des activités qui n’en réduisent pas du tout, tout en accentuant la surabondance de crédits dans le système. La modification n’impose par ailleurs aucune limite pratique au nombre de crédits pouvant être émis, ce qui amplifie le problème de sur-approvisionnement.

« Dans le protocole d’entente, la province et le gouvernement fédéral ont convenu que TIER “atteindrait progressivement un prix minimal effectif de 130 $/tonne”. Pour atteindre ce prix minimal effectif d’ici 2030, il faudrait agir immédiatement pour fermer les échappatoires dans le marché des crédits et résoudre la surabondance actuelle qui fait chuter leur valeur et réduit l’efficacité globale du système. Or, l’introduction de nouveaux crédits d’investissement augmente la surabondance, affaiblit le signal de prix et éloigne davantage l’Alberta du chemin nécessaire pour atteindre 130 $ la tonne.

« Des milliards de dollars d’investissements dans des projets à faibles émissions en Alberta dépendent du renforcement du marché provincial des crédits carbone. Ces derniers changements réglementaires constituent un sérieux pas à contresens. »

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