An employee works on a prototype of an electric battery at Lion Electric Company's lithium-ion battery manufacturing facility in Mirabel, Que., Thursday, Sept. 14, 2023.

Le climat, en bilan : Les dix meilleures nouvelles sur le climat et l’énergie propre de 2024

Retour sur les bonnes nouvelles climatiques de 2024.

Cet article a précédemment été publié dans Corporate Knights.

Une autre année tire à sa fin, et tout le monde publie ses palmarès 2024. C’est le moment de revisiter non seulement le meilleur que 2024 a eu à offrir sur la scène culturelle, musicale et artistique, mais aussi toutes les bonnes nouvelles relatives aux progrès dans les domaines du climat et de l’énergie propre qui ont fait la une cette année.

Nous avions l’embarras du choix… même si cela peut ne pas être immédiatement apparent dans la foulée des élections américaines et considérant l’annonce que 2024 sera presque certainement l’année la plus chaude jamais enregistrée.

Mais c’est vrai : le Canada et le reste du monde ont fait des pas de géant dans la lutte contre les changements climatiques et dans le passage à une économie propre. Voici les dix meilleures nouvelles de 2024.

1. Les ventes de véhicules électriques continuent de grimper au Canada.

Contrairement à ce que pourrait laisser croire la couverture médiatique, les ventes de véhicules électriques (VE) au Canada atteignent des sommets inégalés, et l’ascension se poursuit. La part de marché des VE au Canada a pratiquement triplé dans les trois dernières années : au dernier trimestre, ils représentaient 16,5 % des ventes à l’échelle nationale. Les ventes de véhicules à essence ont plafonné en 2017, et elles reculent depuis.

Il reste la question du rythme : c’est le Québec qui a rapidement pris la tête en Amérique du Nord pour l’adoption des VE. Au dernier trimestre, plus d’un véhicule sur trois vendu dans la Belle Province était électrique, ce qui dépasse de loin le ratio pour la région arrivant en deuxième place, la Californie.

2. Partout dans le monde, les VE prennent aussi de l’ampleur.

La tendance est encore plus prononcée à l’échelle mondiale; en effet, les ventes de VE devraient connaître une nouvelle année record. L’un des plus gros joueurs est la Chine. Les données montrent que les VE occupent plus de la moitié de ce marché automobile – le plus grand au monde –, ce qui a contribué au plafonnement de la consommation de pétrole dans ce pays l’année dernière, selon les plus récentes estimations officielles.

D’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la montée globale des VE devrait entraîner une réduction de la demande en pétrole équivalant à six millions de barils par jour d’ici 2030.

3. La demande en combustibles fossiles plafonnera d’ici 2030.

Dans le même ordre d’idée, l’AIE prévoit que la demande mondiale en combustibles fossiles plafonnera d’ici 2030, un effet largement attribuable à l’électrification rapide de l’économie. D’autres prévisions, dont celles des entreprises pétrogazières, montrent la même conclusion. La réduction de la demande en combustibles fossiles à l’échelle internationale aura des implications sérieuses pour le Canada et pour la compétitivité à long terme du secteur pétrogazier.

4. L’électricité propre poursuit son essor.

Le déclin des combustibles fossiles laissera rapidement place à l’ère de l’électricité propre. Selon l’AIE, environ deux milliards de dollars devraient être investis dans l’énergie propre en 2024, soit près du double des sommes consacrées aux combustibles fossiles. En 2023, plus de 40 % de l’électricité produite dans le monde était carboneutre, et plus de 90 % de la croissance de la capacité de production d’électricité nette était attribuable à l’énergie éolienne et solaire.

5. Les provinces et les territoires font de grands progrès sur le plan de l’électricité propre.

Partout au Canada, on constate d’importants progrès sur le plan de l’électricité propre, malgré certains différends qui ont fait les manchettes. L’Ontario accélérera son électrification pour devenir une superpuissance de l’énergie propre, tandis qu’Hydro-Québec investira plus de 185 milliards de dollars au cours des dix prochaines années pour développer les énergies propres et assurer l’électrification du territoire. La semaine dernière, le Québec a conclu un accord avec Terre-Neuve-et-Labrador qui verra intégrer une énorme quantité d’électricité propre dans le réseau. La Colombie-Britannique fonce avec suffisamment de nouveaux projets pour augmenter l’approvisionnement en électricité de 8 %, et la promesse d’autres projets dans les prochaines années. Le gouvernement fédéral s’est récemment engagé à investir plus d’un milliard de dollars dans les initiatives éoliennes autochtones au Nouveau-Brunswick, en plus des autres investissements dans l’énergie propre. Enfin, en Saskatchewan, le gouvernement fédéral injectera plus de 265 millions dans les projets d’électricité propre, y compris les initiatives autochtones d’énergie renouvelable.

6. Le coût de l’énergie propre a continué de baisser, ce qui accroît l’abordabilité.

Partout dans le monde, le coût de l’énergie propre a poursuivi son recul, surtout dans la sphère des technologies solaires et des batteries. Par exemple, l’AIE rapporte que dans la première moitié de l’année seulement, le prix de l’équipement solaire photovoltaïque a chuté de 20 %. Dans la dernière année, le prix de modules solaires a diminué de moitié, et celui de l’équipement de stockage par batterie à l’échelle du réseau, de près de 10 %.

Cela ne peut qu’améliorer l’abordabilité pour la population. Sur ce front, une étude publiée cette année indique que la transition vers l’électricité propre peut faire économiser : la majorité des ménages canadiens peuvent s’attendre à économiser jusqu’à 1 100 $ par année en adoptant des technologies plus efficaces, comme les VE et les thermopompes, d’ici le milieu du siècle. Cette conclusion fait écho à celle d’une étude antérieure de l’Institut climatique du Canada selon laquelle l’abandon des combustibles fossiles allégera la facture énergétique des ménages à long terme.

7. Les peuples autochtones ont été les chefs de file des projets d’énergie propre.

En 2024, les peuples autochtones ont continué de faire figure de proue en ce qui a trait au climat et à l’énergie propre. La mise en service de l’installation de stockage par batteries d’Oneida – la plus grande au pays, administrée aux termes d’un partenariat en parts égales avec les Six Nations de la rivière Grand de l’Ontario – est prévue pour l’été prochain. De même, le projet de stockage d’énergie de Malahat, dirigé par la Première Nation de Malahat sur l’île de Vancouver, permettra de stocker assez d’énergie pour des dizaines de milliers de ménages et entraînera la création de centaines d’emplois locaux. Les peuples autochtones sont partenaires ou bénéficiaires dans près d’un cinquième des initiatives de production d’électricité du Canada, lesquelles sont pratiquement toutes des projets d’énergie renouvelable.

En 2024 ont également été publiées d’importantes études sur de nouvelles politiques relatives à la stratégie d’électrification des communautés autochtones, à la participation autochtone aux projets d’énergie propre ainsi qu’aux logements dans les communautés autochtones et aux technologies propres.

8. Le Canada a réduit ses émissions.

Selon les plus récentes estimations de l’Institut climatique du Canada, les émissions du Canada ont connu une légère baisse en 2023, et se situent maintenant à environ 8 % sous les niveaux de 2005. Les politiques climatiques font effet, en particulier les systèmes de tarification du carbone industriels. Sans les mesures prises par tous les ordres de gouvernement depuis 2015, les émissions du pays seraient plus élevées aujourd’hui. Les politiques climatiques en place devraient permettre d’éviter 226 Mt d’émissions d’ici 2030, soit l’équivalent des émissions actuelles du Québec et de l’Ontario combinées. Mais pour se rapprocher des cibles nationales de réduction des émissions, il faudra redoubler d’efforts. Les gouvernements peuvent y parvenir en achevant les politiques annoncées et en cours d’élaboration, et en y donnant suite.

9. De grands progrès s’accomplissent dans l’électrification des bâtiments.

Cette année, le Québec s’est engagé à n’utiliser que des énergies renouvelables pour le chauffage des bâtiments, sauf dans le secteur industriel. Cela signifie une transition majeure pour passer des combustibles fossiles à des thermopompes électriques à haute efficacité. C’est là le type de transition planifiée dont le secteur du bâtiment a besoin pour protéger les consommateurs contre la hausse des prix et le délaissement d’actifs. De même, Vancouver a évité le renversement de ses règlements uniques au pays sur l’interdiction du chauffage au gaz dans la majorité des bâtiments.

10. Le secteur pétrogazier a réduit ses émissions de méthane.

Les émissions du secteur pétrogazier du Canada, qui représentent plus de 30 % des émissions nationales, restent un problème de taille pour la politique climatique. Mais on a constaté des progrès sur le plan des émissions de méthane, un puissant gaz à effet de serre. Il va de soi que l’élimination du méthane est essentielle : cette mesure est largement considérée comme le moyen le plus économique et aisé de réduire les émissions du secteur. Cet automne, la Colombie-Britannique a annoncé avoir déjà réduit de moitié les émissions de méthane du secteur pour ainsi dépasser la cible obligatoire pour 2025; l’Alberta en a fait de même. Le gouvernement a préparé des règles provisoires pour réduire les émissions de méthane du secteur pétrogazier de 75 % d’ici 2030. D’importantes réserves s’appliquent, puisque des études récentes arrivent à des estimations d’émissions de méthane plus élevées que prévu, mais les progrès sont généralement encourageants.

Dans l’ensemble, l’année a été jalonnée de belles surprises dans les dossiers du climat et de l’énergie propre. Sans minimiser les défis qui nous attendent, ne perdons pas de vue les progrès réalisés, et redoublons nos efforts en 2025!

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