Les restrictions de l’Alberta sur l’énergie renouvelable, ou comment faire ralentir un secteur florissant et faire fuir les investissements

« Le gouvernement de l’Alberta a annoncé aujourd’hui des règles et restrictions radicales sur le développement d’énergie renouvelable qui mettront un frein à un secteur florissant, feront augmenter le prix de l’électricité et feront fuir les investissements – ceux de promoteurs de projets d’énergie renouvelable, mais aussi ceux d’entreprises qui désireront plutôt s’installer dans des provinces disposant d’une électricité abondante, peu coûteuse et propre.

Bien qu’il faille toujours faire preuve de diligence raisonnable en réglementant le développement énergétique, les restrictions annoncées aujourd’hui ne sont pas proportionnelles au risque et ne cadrent pas avec les règles encadrant d’autres secteurs en Alberta.

La “zone tampon” de 35 kilomètres semble imposer une importante contrainte pour l’emplacement de nouveaux projets d’énergie renouvelable. Cette nouvelle règle exclura de nouveaux projets d’énergie éolienne de nombreux emplacements idéaux dans la province – y compris les zones où de tels projets existent déjà. De plus, l’interdiction de projets d’énergie renouvelable sur des terres agricoles potentielles brime les droits des propriétaires fonciers ruraux et des municipalités en quête de nouveaux débouchés économiques. Les données montrent que l’énergie renouvelable et les activités agricoles peuvent coexister et permettent aux agriculteurs de diversifier leurs revenus.

L’annonce d’aujourd’hui remet également en question l’engagement de l’Alberta envers la carboneutralité d’ici 2050. En limitant drastiquement ses possibilités de développement d’énergie renouvelable, l’Alberta emprunte un chemin beaucoup plus difficile et coûteux vers la réduction des émissions de son secteur électrique.

L’énergie renouvelable est présentement la forme d’énergie la moins coûteuse sur le marché, et on s’attend à ce qu’elle poursuive sa croissance à une vitesse vertigineuse partout dans le monde. En alourdissant sensiblement le fardeau administratif et en laissant ses investisseurs devant un degré d’incertitude sans précédent quant au développement de l’énergie renouvelable, l’Alberta laisse filer l’occasion de sabrer les coûts de l’électricité et d’appuyer le développement économique rural, en faisant plutôt pencher la balance en faveur des combustibles fossiles, qui sont plus coûteux, plus instables et plus polluants.

Les Albertains subiront les conséquences de cette décision pendant des décennies : perte d’emplois, investissements caducs et hauts tarifs d’électricité. »

Quelques faits en bref

  • L’énergie renouvelable est un important secteur en croissance pour l’économie propre de l’Alberta et du Canada. En 2023 seulement, Alberta a été le lieu de plus de 92 % de la croissance au Canada dans le secteur des énergies renouvelables et du stockage d’énergie.
  • L’année dernière, il y avait 118 projets d’énergie renouvelable à un point ou à un autre de leur stade de développement; ces projets représentaient 33 milliards de dollars en investissements et 24 000 emplois (années-personnes), selon le Pembina Institute.
  • Pour atteindre ses cibles d’émissions, le Canada devra faire volte-face et abandonner les combustibles fossiles au profit de l’électricité propre. Les études de l’Institut climatique ont montré que l’électrification est au cœur de toute trajectoire concevable vers les cibles de réduction des émissions du pays.
  • L’Agence internationale de l’énergie a affirmé que la capacité renouvelable doit tripler mondialement pour limiter la hausse des températures mondiale à 1,5 degré Celsius. À la COP28 de décembre, le Canada et les autres signataires ont accepté de travailler à l’atteinte de cet objectif.

Ressources

PERSONNE-RESSOURCE

Catharine Tunnacliffe
Directrice, Communications
Institut climatique du Canada
(226) 212-9883
ctunnacliffe@institutclimatique.ca

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