FICHE DE RENSEIGNEMENTS: Changements climatiques et inondations

En août 2024, les restes de l’ouragan Debby ont apporté au Québec des inondations battant tous les records et touchant 55 collectivités. Seulement un mois auparavant, près de 10 centimètres de pluie sont tombés à Toronto en trois heures, ont submergé l’infrastructure de la ville et inondé bon nombre de logements et d’entreprises. En Colombie-Britannique en novembre 2021, une rivière atmosphérique a déclenché des pluies records, entraînant des glissements de terrain et des inondations causant des dégâts considérables, coupant des voies d’accès principales à plusieurs régions de la province, entravant ainsi gravement l’économie.

À mesure que les changements climatiques s’accentuent, la population canadienne connaîtra une augmentation significative de la fréquence et de l’intensité de ces types d’inondations. Des concentrations croissantes dans l’atmosphère de gaz retenant la chaleur réchauffent l’air, qui emmagasine davantage d’humidité, entraînant de plus fortes précipitations et des orages plus intenses. Combiné à la fonte du manteau neigeux, à l’élévation du niveau de la mer et aux changements des modèles météorologiques, cela crée des conditions menant à des inondations plus sévères et plus imprévisibles. Ces inondations dévastent les collectivités, les économies et les moyens de subsistance.

Les changements climatiques entraînent des inondations de plus en plus sévères et fréquentes

Les inondations peuvent gravement endommager les logements et l’infrastructure, coûtant des milliards de dollars

Des inondations plus fréquentes et plus intenses présentent des risques pour les gens et les collectivités

  • De fortes chutes de pluie peuvent submerger les petits systèmes de traitement de l’eau potable, dégradant la qualité de l’eau et accroissant le risque de flambées de maladies hydriques (Wang et coll. 2018).
  • Plus de la moitié des flambées de maladies hydriques au cours des 50 dernières années aux États-Unis ont eu lieu après des épisodes de précipitations extrêmes (Charron et coll. 2011).
  • Les inondations peuvent être mortelles, car des gens se noient en traversant des eaux de crue à pied ou en véhicule ou en se retrouvant piégés dans des bâtiments inondés (Gouvernement du Canada 2021).
  • Les blessures sont courantes pendant et après des crues du fait des déplacements rapides d’objets pesants, de câblage et d’équipement électriques endommagés et du risque d’hypothermie due à des eaux de crue froides (Gouvernement du Canada 2021).
  • Les répercussions psychosociales d’une inondation sont significatives, accroissant les conflits familiaux, les tensions financières et le sentiment d’isolement. Dans certains cas, une inondation peut déclencher ou exacerber des problèmes de santé mentale, comme la dépression et des troubles de stress post-traumatique (Glenn et Myre 2022).
  • Quelques mois après les inondations au Québec en 2019, 44 % des personnes touchées présentaient des symptômes modérés à élevés de stress post-traumatique, 21 %, des symptômes de troubles anxieux, et 20 %, des troubles de l’humeur (Institut national de santé publique du Québec 2024).
  • Les bâtiments inondés sont rapidement colonisés par des moisissures, des champignons et des bactéries qui peuvent entraîner ou aggraver des problèmes cutanés, allergiques, oculaires, respiratoires et gastro-intestinaux, comme l’asthme, la conjonctivite et l’otite (Institut national de santé publique du Québec 2024).

Les administrations publiques peuvent agir pour protéger les collectivités de l’exacerbation des risques d’inondation

  • Les inondations s’aggraveront à mesure que la concentration de gaz retenant la chaleur continue d’augmenter dans l’atmosphère. Des mesures gouvernementales pour gérer ce risque croissant et limiter l’ajout d’émissions sont essentielles.
  • Parce que les répercussions des changements climatiques sur les inondations se font déjà sentir et s’accentuent du fait des émissions passées, les collectivités et les gouvernements doivent collaborer pour s’adapter et se préparer au risque accru d’inondations aujourd’hui et à l’avenir.
  • Certaines des principales mesures d’adaptation que les administrations publiques doivent prendre pour réduire les risques d’inondation et protéger les collectivités sont les suivantes :
    • éloigner les aménagements immobiliers des zones à risque élevé d’inondation : pour éviter de mettre davantage de logements en danger, les administrations publiques provinciales et municipales pourraient limiter les constructions dans les zones à risque élevé d’inondation; dans les zones à risque modéré ou celles enclines à des inondations urbaines, il est essentiel de concevoir de nouveaux aménagements à l’épreuve des inondations pour réduire au minimum les dégâts d’eau (Banque mondiale 2017);
    • améliorer l’infrastructure de protection contre les inondations au niveau des collectivités : investir dans une infrastructure neuve et améliorée de protection contre les inondations, comme des digues, des murs de protection contre les crues et des solutions fondées sur la nature, peut contribuer à protéger de manière rentable les collectivités à risque contre les inondations (Ness et coll. 2021);
    • soutenir une relocalisation proactive hors des zones présentant un risque élevé : dans quelques zones où le risque d’inondation est trop élevé pour pouvoir fournir une protection appropriée, les administrations publiques devraient communiquer avec les propriétaires et les collectivités afin d’envisager une relocalisation proactive, en offrant une assistance adéquate et des incitations leur permettant de déménager dans des zones plus sécuritaires (Sécurité publique Canada 2022).

Références et ressources

Spécialistes disponibles pour obtenir des commentaires et des renseignements contextuels sur ce sujet

  • Ryan Ness est directeur de recherche en mesures d’adaptation à l’Institut climatique du Canada et chercheur principal de la série Les coûts des changements climatiques de l’Institut (heure de l’Est, anglais et français).
  • Sarah Miller est chargée de recherche principale en mesures d’adaptation à l’Institut climatique du Canada (heure du Pacifique, anglais).

Pour de plus amples détails ou pour interviewer un spécialiste, veuillez communiquer avec :

Claudine Brulé

Spécialiste des communications et des relations avec les médias
cbrule@climateinstitute.ca
514-358-8525

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