OTTAWA — Dale Beugin, vice-président exécutif de l’Institut climatique du Canada, a fait la déclaration suivante en réaction aux changements annoncés par le gouvernement de l’Alberta à son système TIER (Technology, Innovation and Emission Reduction Regulation) :
« Aujourd’hui, l’Alberta a annoncé des changements qui affaibliraient le marché de plafonnement et d’échange des émissions industrielles en place depuis longtemps dans la province. Ces modifications accentuent les problèmes déjà présents au lieu de les corriger. Elles accroîtront l’incertitude pour les entreprises et rendront plus difficile le développement de projets à faibles émissions de carbone partout dans la province. Le marché du carbone de l’Alberta a effectivement besoin d’une mise à jour, mais les changements annoncés aujourd’hui vont dans la mauvaise direction.
« Les systèmes d’échange pour les grands émetteurs, comme le TIER, sont les piliers de la politique climatique canadienne. Ils sont conçus pour protéger la compétitivité, attirer les investissements et favoriser la réduction des émissions. La modernisation du TIER est donc essentielle pour atteindre ces objectifs. Sans améliorations, l’excédent de crédits, et la baisse des prix qui en découle, réduira les incitatifs à investir.
« La proposition de l’Alberta visant à permettre le respect des cibles par des investissements directs compromet la crédibilité du système. Elle risque d’accorder un double crédit pour des investissements qui auraient été faits de toute façon, voire de récompenser des activités qui ne réduisent pas les émissions, tout en aggravant la surabondance de crédits.
« Par ailleurs, permettre aux plus petits émetteurs de se soustraire au règlement réduira encore davantage leur motivation à diminuer leurs émissions.
« Ces changements entraînent deux conséquences principales : une perte de certitude à long terme pour les entreprises et les investisseurs, et une hausse des émissions nuisibles, contribuant aux émissions mondiales responsables d’un nombre croissant de feux de forêt, de sécheresses et de phénomènes météorologiques extrêmes qui mettent en danger les communautés albertaines.
« Depuis plus de 15 ans, les marchés du carbone en Alberta ont aidé à limiter les émissions de gaz à effet de serre dans les industries lourdes, tout en encourageant les entreprises à investir dans des technologies sobres en carbone et à réduire les émissions liées à leurs activités. Le TIER est déjà bien conçu pour protéger la compétitivité de l’industrie albertaine, particulièrement dans le contexte des pressions économiques liées aux tarifs imposés par les États-Unis.
« Un marché du carbone industriel fonctionnel est essentiel pour que l’Alberta puisse attirer des investissements et faire valoir son avantage faible en carbone sur les marchés internationaux. Plutôt que de procéder aux ajustements annoncés aujourd’hui, l’Alberta devrait plutôt miser sur la transparence, la liquidité, la prévisibilité et la crédibilité de son marché du carbone, grâce à une modernisation judicieuse de ses politiques. Moderniser le TIER permettrait d’assurer le bon fonctionnement du marché à long terme, tout en préservant la prévisibilité des coûts et en maintenant de solides incitatifs à la réduction des émissions et à l’investissement dans les technologies propres. »
RESSOURCES
- Analyse | Cinq caractéristiques d’une tarification efficace du carbone industriel
- Blogue | La tarification du carbone industriel, démystifiée
- Blogue | Le gouvernement fédéral doit agir résolument pour moderniser la tarification du carbone industriel
- Analyse | La tarification du carbone industriel fait face à deux menaces qui nécessitent une attention urgente
- Fiche de renseignements | Cinq choses à savoir sur la tarification du carbone industriel au Canada
- Analyse | Qu’est-ce qui a fait bouger les lignes en matière d’émissions provinciales ?
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Claudine Brulé (Heure de l’Est)
Cheffe, communications et affaires externes
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