OTTAWA – Jonathan Arnold, responsable de la recherche sur la croissance propre à l’Institut climatique du Canada, a fait la déclaration suivante en réponse à la nouvelle stratégie de gestion du carbone du gouvernement fédéral :
“La nouvelle stratégie fédérale de gestion du carbone souligne que les technologies de captage, d’utilisation et de stockage du carbone (CUSC) pourraient jouer un rôle essentiel dans la réduction des émissions dans les secteurs difficiles à maîtriser, tels que le ciment, les produits chimiques, le fer et l’acier, ainsi que le pétrole et le gaz. Cependant, la poursuite de la CUSC par le Canada ne doit pas détourner des ressources et de l’élan nécessaires au déploiement de la gamme de solutions qui sont rentables, disponibles et fiables aujourd’hui, notamment les énergies renouvelables, les batteries et le stockage, l’efficacité énergétique, les véhicules électriques et les thermopompes.
“Les industries à fortes émissions pourraient avoir besoin d’investir dans la CUSC pour rester compétitives dans la course mondiale vers la carboneutralité. Mais pour rendre les CUSC commercialement viables et à l’échelle requise, il faudra une quantité sans précédent de capitaux privés dans un court laps de temps, et le succès n’est pas garanti.
“Alors que les gouvernements de tout le pays s’efforcent d’atteindre les objectifs climatiques du Canada pour 2030 et 2050, et que les marchés mondiaux s’orientent vers un avenir à faible émission de carbone, tout investissement public supplémentaire dans la CUSC devrait être ciblé, temporaire et transparent.
“Pour s’assurer que l’argent public ne sert qu’à financer des projets conformes à ses objectifs économiques et climatiques à long terme, le Canada devrait aller de l’avant en adoptant un cadre de financement transparent et rigoureux. L’élaboration de ce type de cadre peut aider à orienter les rares fonds publics vers des secteurs et des projets qui ont un fort potentiel de croissance dans un avenir carboneutre. Ce cadre pourrait également utiliser la taxonomie proposée pour les investissements climatiques – soutenue par les 25 plus grandes institutions financières du Canada – afin d’évaluer les investissements publics dans la CUSC et de déterminer s’ils s’alignent sur les objectifs climatiques du Canada.
“La CUSC pourrait s’avérer un outil crucial pour réduire les émissions, et dans certains cas, il serait judicieux de consacrer des fonds publics supplémentaires à l’extension de cette technologie. Le plus important, cependant, est que le Canada continue à développer une base solide de politiques climatiques, telles que le plafonnement des émissions proposé pour le pétrole et le gaz, la réglementation sur l’électricité propre et la correction des failles dans la tarification du carbone dans le secteur industriel. Ces politiques envoient les signaux du marché nécessaires pour mobiliser les capitaux privés, stimuler l’innovation et accélérer le développement de nouvelles solutions climatiques qui peuvent profiter au Canada et au monde entier”.
Contexte :
Communiqué de presse : Le nouveau cadre pour une taxonomie des investissements climatiques du Canada, un vecteur de compétitivité essentiel à l’atteinte des cibles selon les experts
Opinion: Le potentiel climatique du captage et stockage du CO₂, selon la modélisation financière
Rapport: Vers un Canada Carboneutre: S’inscrire dans la transition globale
Document de cadrage: Le secteur pétrogazier du Canada, la voie vers la carboneutralité et l’équité régionale
CONTACT
Julien Bourque
Analyste politique principal
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