FICHE DE RENSEIGNEMENTS: Changements climatiques et tempêtes

Les changements climatiques intensifient les événements climatiques extrêmes partout dans le monde, notamment les tempêtes. Les températures mondiales plus chaudes fournissent plus d’énergie aux tempêtes, les rendant plus puissantes et imprévisibles. C’est pourquoi les dangers liés aux tempêtes tels que la grêle, les vents violents et les crues soudaines sont plus fréquents et plus graves dans de nombreuses régions du Canada. La recherche scientifique en cours sert à préciser les liens entre les changements climatiques d’origine anthropique et l’intensification des tempêtes (Smith et Malena-Chan, 2024).

Il est difficile de prévoir les effets futurs des changements climatiques sur les tempêtes au Canada, en raison de leur nature localisée et complexe. Les changements dans les facteurs qui influent sur les tempêtes peuvent varier énormément d’une région à l’autre, et la petite taille et la courte durée des orages de convection compliquent leur modélisation précise dans les modèles climatiques mondiaux. Même si nous savons que le réchauffement climatique devrait augmenter la fréquence et l’intensité des orages de convection au Canada, le moment et l’endroit où ils ont lieu et leur intensité demeurent incertains. Davantage de recherches visant le Canada sont nécessaires pour améliorer les projections et mieux comprendre les variations locales (Smith et Malena-Chan, 2024).

Les changements climatiques augmentent l’intensité et la fréquence des tempêtes

  • Les orages de convections, comme les orages, les tempêtes de grêle, les tornades et les ouragans, se produisent lorsque l’air chaud et humide s’élève dans l’atmosphère. En raison des changements climatiques, l’atmosphère est plus chaude et peut retenir plus d’humidité (NASA, 2022).
  • Au-dessus des terres, l’air humide s’élève plus rapidement en raison des températures de surface plus chaudes, ce qui donne plus d’énergie aux orages violents (Smith et Malena-Chan, 2024). De même, le réchauffement des océans causé par le réchauffement climatique accélère l’évaporation de l’eau de surface et son élévation, ce qui produit des ouragans plus puissants et intenses (Madge et Smith, 2024).
  • Les conditions favorables à la formation d’orages de convection violents devraient augmenter de 5 à 20 % par degré Celsius de réchauffement climatique (Lepore et coll., 2021).

Les dommages dus aux tempêtes s’accumulent dans des régions du Canada

  • Les dangers liés aux tempêtes, comme les vents violents, la grêle et la foudre, posent des risques graves pour les infrastructures, l’agriculture et les collectivités et sont une cause majeure des pertes catastrophiques au Canada (Ouranos, s. d.).
  • Les gros grêlons sont l’un des dangers liés aux tempêtes violentes les plus coûteux en Amérique du Nord, entraînant des pertes assurables annuelles dépassant fréquemment 10 milliards de dollars (Loomis, 2018).
  • En août 2024, une tempête de grêle à Calgary s’est placée au deuxième rang des phénomènes météorologiques extrêmes les plus coûteux de l’histoire du pays en causant plus de 3,2 milliards de dollars en pertes assurées (BAC, 2025).
  • Les vents rectilignes, qui accompagnent souvent les tempêtes et les systèmes météorologiques extrêmes, sont de plus en plus fréquents et destructeurs en raison des changements climatiques (Prein, 2023). Entre 2008 et 2021, environ deux tiers des pertes assurées catastrophiques au Québec et en Ontario ont été causés par des tempêtes de vent (Hadavi et coll., 2022).
  • Le derecho de 2022, une ligne de vents et d’orages puissants se déplaçant rapidement, a causé environ 1 milliard de dollars en pertes assurées en Ontario et au Québec (BAC, 2023).

Nombre de régions du Canada subiront probablement des tempêtes plus fréquentes et plus violentes dues à l’accélération des changements climatiques

  • Les modèles climatiques prévoient plus d’orages violents et de précipitations abondantes au Canada, surtout dans les Prairies et l’Est (Kirchmeier-Young et Zhang, 2020; Loxley, 2022; Ouranos, s. d.).
  • Dans le sud du Québec, la montée des températures devrait accroître l’instabilité atmosphérique, ce qui produira des orages et des courtes périodes de précipitations abondantes plus fréquents (Ouranos, s. d.). Dans le centre de l’Alberta, les modèles climatiques prévoient également une intensification des tempêtes au cours de la prochaine décennie (Gan et coll., 2022).
  • Dans le Canada atlantique, les changements climatiques rendent les ouragans plus fréquents et plus puissants (Madge et Smith, 2024).
  • Sur la côte du Pacifique, les changements climatiques augmentent l’intensité et la fréquence des rivières atmosphériques qui apportent des précipitations extrêmes, ce qui accroît de 45 à 60 % la probabilité des phénomènes comme celui qui a causé de graves inondations et glissements de terrain en Colombie-Britannique en 2021 (Gillett et coll., 2022).

Les changements climatiques modifient les régimes des vents violents, des tornades et de la grêle

  • Même si nous savons que le réchauffement atmosphérique provoquera probablement des changements à la fréquence, à l’intensité et à l’emplacement des tornades au Canada, davantage de recherches sont nécessaires pour bien comprendre la nature des changements prévus (Jafarpur et Smith, 2024).
  • Des données suggèrent qu’au Canada, les zones fortement touchées par les tornades et les vents violents se déplacent vers l’est, une tendance inquiétante qui mettrait à risque des régions à forte densité de population du Québec et de l’Ontario (Zadorsky, 2024).
  • Le réchauffement atmosphérique causé par les émissions de gaz à effet de serre favorise la formation de grêlons plus gros et plus destructeurs (Gensisni et coll., 2024). Dans le sud de l’Alberta, les tempêtes de grêle devraient devenir plus fréquentes et plus violentes en raison des changements climatiques (Zhao, 2024).

Les changements climatiques augmentent la fréquence, la force et l’intensification rapide des ouragans et des cyclones tropicaux, particulièrement dans l’Atlantique

  • La majeure partie de l’énergie thermique captée par les émissions de gaz à effet de serre est absorbée par les océans, ce qui alimente des ouragans et des cyclones tropicaux de plus en plus puissants (Climate Central, 2024). Les augmentations de la température à la surface de la mer d’origine humaine ont rendu plus puissants 84 % des ouragans de 2019 à 2023 (Gilford et coll., 2024). En 2024, tous les ouragans avaient des vents plus forts en raison des changements climatiques (Climate Central, 2024).
  • Des ouragans se forment plus fréquemment dans l’océan Atlantique en raison du réchauffement d’origine humaine (Emanuel, 2021). Il est prévu que la proportion de cyclones tropicaux de forte intensité augmente à l’échelle mondiale et que leur puissance destructrice s’accroisse avec le niveau de la mer, tout comme les taux de précipitation associés aux changements climatiques anthropiques (Knutson et coll., 2021).
  • Les ouragans dans l’Atlantique s’intensifient plus rapidement, ce qui donne aux collectivités moins de temps pour se préparer. Il est désormais deux fois plus probable qu’un ouragan de l’Atlantique passe de la catégorie 1 à un ouragan majeur (catégorie 3 ou plus) en moins de 24 heures par rapport aux années 1970 et 1980 (Garner, 2023).
  • L’élévation du niveau de la mer causée par les changements climatiques entraîne des ondes de tempête plus puissantes, ce qui élargit la submersion côtière et augmente les dommages causés par les ouragans (Madge et Smith, 2024). 
  • Les ouragans posent de plus en plus de risques économiques et de sécurité pour les collectivités du Canada atlantique en raison des vents violents, des inondations et des ondes de tempête qui détruisent les demeures et l’infrastructure côtière. Il est prévu que les ouragans se formeront et s’intensifieront à des latitudes plus élevées en raison du réchauffement climatique, augmentant ainsi la probabilité que des tempêtes dangereuses atteignent les côtes canadiennes (Studholme et coll., 2022).

Le Canada doit s’adapter aux changements et à l’intensification des systèmes de tempêtes

Ressources

Experts disponibles pour commenter et contextualiser le sujet

  • Ryan Ness – Directeur, Adaptation à l’Institut climatique du Canada et chercheur principal pour la série Coûts des changements climatiques de l’Institut (heure de l’Est, en anglais et en français)

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