Débloquer les milliards de dollars nécessaires à la transition vers les énergies propres grâce à une stratégie bien de chez nous

Selon des spécialistes, le Canada n’a pas besoin d’imiter le modèle de subventions prévu par l’Inflation Reduction Act pour soutenir la concurrence et réussir sa transition énergétique.

Ottawa, le 21 mars 2023 – À l’approche de l’annonce du budget fédéral la semaine prochaine, l’Institut climatique du Canada publie un nouveau rapport contenant sept recommandations qui aideront le Canada à mobiliser des investissements privés pour soutenir la concurrence dans la transition énergétique mondiale. Devant les généreuses subventions aux énergies propres prévues par l’Inflation Reduction Act (loi américaine sur la réduction de l’inflation), la pression pour accélérer les investissements privés dans la transition énergétique canadienne s’accentue sur le gouvernement fédéral.

L’étude publiée aujourd’hui par l’Institut climatique du Canada montre comment le Canada peut faire face à la concurrence et réussir sa transition énergétique sans avoir à calquer en tous points le modèle de subventions et d’incitatifs prévu par la nouvelle loi de son voisin du Sud, mais en tirant profit de ses atouts stratégiques et en utilisant judicieusement les fonds publics pour attirer des investisseurs privés.

Le budget fédéral du 28 mars est très attendu, car il permettra – grâce à des mesures comme le Fonds de croissance du Canada – de répondre au nouveau cap fixé en août dernier par le principal partenaire commercial du Canada. Selon le budget fédéral de 2022, le déficit de financement annuel dans la lutte contre les changements climatiques s’élève à environ 115 milliards de dollars. Le budget de cette année est l’occasion de créer des aides qui permettront de mobiliser les capitaux nécessaires pour combler ce déficit.

Selon l’Institut climatique du Canada, au lieu d’essayer de copier l’Inflation Reduction Act, le gouvernement fédéral devrait opter pour une réponse ciblée bien de chez nous :

  • Affecter des fonds publics à la correction des défaillances du marché et des politiques pour éviter de subventionner à l’excès les projets qui auraient été économiquement viables avec un soutien moindre – voire nul – du gouvernement.
  • Utiliser des instruments de financement qui répartissent le risque et le rendement de façon optimale entre la population canadienne et les investisseurs privés.
  • Concevoir des stratégies de sortie en matière de financement public.
  • Veiller à ce que les modèles de gouvernance du Fonds de croissance du Canada combinent mandat clair, indépendance politique et responsabilisation accrue.
  • Exiger que le portefeuille d’investissement du Fonds comporte une part minimale de projets dans lesquels la participation autochtone est majoritaire.

Les recommandations s’appuient sur de nouvelles études, notamment celles-ci :

CITATIONS

« L’adoption de l’Inflation Reduction Act est venue marquer un tournant au Canada : ce n’est que par des politiques judicieuses et ciblées que nous pourrons rester à flot dans le nouveau contexte du marché mondial et emboîter le pas à notre principal partenaire commercial. Notre pays ne manque pas d’atouts, mais des politiques ciblées sont maintenant nécessaires pour nous démarquer de la concurrence. »

– Marisa Beck, directrice de la croissance propre, Institut climatique du Canada

« L’Inflation Reduction Act donne une nouvelle trajectoire à l’économie des États-Unis. Il est maintenant temps pour le Canada de trouver sa voie dans un contexte d’accélération de la transition énergétique mondiale. Même s’il est tentant de copier le modèle américain, il est préférable d’opter pour une approche sur mesure, qui s’appuie sur nos forces, comme la tarification du carbone, ainsi que sur un éventail de leviers de manière à rassurer les investisseurs. »

– Rick Smith, président, Institut climatique du Canada

« Les investisseurs se tourneront rapidement vers des marchés moins incertains et plus rémunérateurs. L’Inflation Reduction Act rassure le marché américain en lui permettant de rester concurrentiel à l’échelle mondiale. Pour attirer et conserver des investissements de capitaux, les entreprises ont besoin de certitude et d’orientations stratégiques claires. Le Canada doit rapidement adopter une stratégie qui s’appuie sur les forces du marché, qui lie les différents volets de mesures existantes de façon transparente et cohérente, et ajoute des mesures de soutien supplémentaires. »

– Don Drummond, économiste, Université Queen’s; boursier en résidence, Institut C.D. Howe; membre du comité d’experts, Institut climatique du Canada.

« Les États-Unis et d’autres pays agissent déjà rapidement et vigoureusement pour s’emparer des investissements dans la lutte contre les changements climatiques et aider leurs industries. Le Canada a besoin d’une stratégie industrielle porteuse d’investissement, qui permettra notamment de rassurer les investisseurs concernant la tarification du carbone, pour attirer des capitaux tout en soutenant la décarbonisation des secteurs essentiels. »

– Catherine Cobden, présidente et chef de la direction de l’Association canadienne des producteurs d’acier.

POUR EN SAVOIR PLUS

Catharine Tunnacliffe

Directrice des communications, Institut climatique du Canada

ctunnacliffe@institutclimatique.ca

226 212-9883

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