Submergés
Les coûts des changements climatiques pour l’infrastructure au Canada
Les infrastructures canadiennes ne sont pas prêtes pour la crise climatique.
Selon le troisième rapport de la série Coûts des changements climatiques, les décisions canadiennes en matière d’infrastructure ignorent les changements climatiques.
À cause de cela, les Canadiens risquent de se retrouver submergés par l’eau et par les coûts, et leur prospérité et leur bien-être s’en trouvent menacés.
Les gouvernements peuvent agir en favorisant les investissements publics et privés dans des infrastructures résilientes et prêtes pour l’avenir; ces investissements judicieux permettront d’importantes économies à long terme.
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L'infrastructure au Canada n'est pas préparée pour la crise climatique.
Quelle est l'ampleur du problème et que pouvons-nous faire pour y remédier ?
Les infrastructures sont omniprésentes. Les routes, les bâtiments et les lignes électriques sont des exemples d’infrastructures dont nous dépendons chaque jour. Elles sont essentielles au bien-être des gens, à la vie communautaire et aux activités économiques.
C’est jusqu’à la moitié de la croissance totale de la productivité du Canada au cours des 45 dernières années qui est attribuable aux investissements dans les infrastructures publiques.
Or, les infrastructures canadiennes tirent de l’arrière. Nous avons de la difficulté à financer, à construire et à exploiter les infrastructures dont la population et l’économie ont besoin.
Selon certaines estimations, la modernisation des infrastructures pour atteindre des normes acceptables coûterait plus de 250 milliards de dollars à l’échelle du pays.
Beaucoup de gens sont aussi laissés pour compte. L’accès à l’eau potable et à un logement sûr demeure un besoin criant pour des dizaines de milliers de personnes – particulièrement dans les communautés autochtones – ce qui mine la santé, la sécurité et la prospérité.
Des travaux de réparation et de modernisation sont plus que nécessaires, mais sous-financés.
Les changements climatiques complexifient la résolution des problèmes d’infrastructure. À l’heure actuelle, nous n’avons pas suffisamment d’informations, de normes et d’incitatifs pour assurer une conception et une gestion de l’infrastructure adaptées au climat du futur.
Nous avons besoin d’infrastructures qui sauront résister au climat actuel et futur ainsi qu’aux phénomènes météorologiques extrêmes, sinon, nous risquons davantage de perturbations et de décès, de même que la perte de milliards de dollars.
Un climat plus chaud et plus instable endommage et perturbe les infrastructures, ce qui entraîne une augmentation des coûts.
Par exemple, la hausse des températures et des chutes de pluie a des répercussions sur les systèmes de transmission et de distribution d’électricité : elle réduit la capacité des lignes électriques et accélère le bris des poteaux et des transformateurs, ce qui augmente les coûts et réduit la fiabilité.
Ces conséquences à elles seules pourraient coûter jusqu’à trois milliards de dollars par année aux fournisseurs au cours des prochaines décennies.
Les coûts associés au climat pourraient augmenter rapidement vers la fin du siècle, surtout en l’absence d’une réduction des émissions mondiales.
Nos estimations montrent qu’en 30 ans, les changements climatiques feront probablement augmenter les dommages causés chaque année par les inondations en régions côtières aux résidences et autres bâtiments, les faisant passer de 60 millions à 300 millions de dollars.
D’ici la fin du siècle, si le niveau de la mer continue d’augmenter, les dommages pourraient avoisiner 1,2 milliard de dollars par année.
Heureusement, nous pouvons réduire les coûts associés aux conséquences des changements climatiques si les gouvernements, les entreprises et les communautés investissent dès aujourd’hui dans l’adaptation des infrastructures. Pour ce faire, nous devons devenir proactifs plutôt que réactifs.
Par exemple, en utilisant des matériaux résilients au climat pour l’entretien et le remplacement des routes, on pourrait couper jusqu’à 98 % des coûts associés aux changements climatiques.
Cette réduction représente jusqu’à cinq milliards de dollars d’économies au cours des prochaines décennies et jusqu’à 13 milliards de dollars annuellement d’ici la fin du siècle.
La transition vers la carboneutralité est une autre occasion d’agir. Pour respecter ses engagements en matière de climat, le Canada devra construire un très grand nombre de nouvelles infrastructures, ainsi que moderniser les infrastructures existantes, pour permettre la réduction nécessaire des émissions.
Si leur conception est judicieuse, ces nouvelles infrastructures seront plus résilientes aux conséquences climatiques.
Par exemple, l’accélération de l’électrification et de l’approvisionnement en électricité propre exigera des investissements majeurs dans des infrastructures nouvelles et modernisées qui, si elles sont bien conçues, pourront améliorer la résilience globale des réseaux électriques canadiens.
Nous devons évoluer dans la prise de décisions relatives aux infrastructures en :
- Publiant de l’information sur les risques pour orienter la prise de décision des organismes publics et privés;
- Mettant l’accent sur la résilience et en tenant compte des changements climatiques dans la construction;
- Adoptant une optique d’équité dans la prise de décisions.
Comme l’infrastructure dure de nombreuses années, les décisions prises aujourd’hui auront une incidence pour les décennies à venir.
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Rapports techniques
Des rapports supplémentaires d'Industrial Economics Inc et de Navius Research Inc.
La pointe de l'iceberg
Composer avec les coûts connus et inconnus des changements climatiques au Canada
Les coûts des changements climatiques pour la santé
Comment le Canada peut s’adapter, se préparer et sauver des vies
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