Limiter les dégâts

Réduire les coûts des impacts climatiques pour le Canada

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Les changements climatiques plombent l’économie canadienne et augmentent le coût de la vie.

Intitulé Limiter les dégâts : réduire les coûts des impacts climatiques pour le Canada, le dernier rapport de la série Coûts des changements climatiques présente l’évaluation la plus complète à ce jour des conséquences de l’accélération des changements climatiques sur l’économie ainsi que des risques pour la vie, le bien-être et la prospérité de la population.

Le rapport révèle également que des mesures d’adaptation proactives et une baisse des émissions permettraient de réduire ces coûts du trois quarts.

Les changements climatiques sont un frein économique

Les changements climatiques ralentiront la croissance économique aux échelles nationale et sectorielles. Résultats : pression sur les fonds publics, réduction du revenu des ménages et érosion de la compétitivité du Canada.

Si les pertes macroéconomiques brutes associées aux répercussions climatiques sont préoccupantes, les répercussions concrètes pour la population, camouflées par l’effet global sur le produit intérieur brut (PIB) national, sont encore plus graves. C’est un exemple classique du « sophisme de la vitre cassée », qui décrit l’effet trompeur qu’ont les dépenses engagées pour la restauration des actifs détruits sur la mesure du coût des ravages climatiques pour l’économie. Ces dépenses obligées se doublent en effet d’un coût d’opportunité, puisque des sommes vont à la réparation de ce qui a été endommagé plutôt qu’à de nouvelles activités qui généraient de la richesse.

Ce graphique montre que les changements climatiques nuiront à l'économie et aux ménages du Canada sur de multiples plans. 3 indicateurs de ralentissement économique: PIB réel, exportations, pertes d'emplois montrent des pertes plus importantes dans le scénario d'émissions élevées que le modéré. 3 indicateurs de vitres cassées: revenu des ménages, investissement et part gouvernementale de l'économie montrent des pertes plus importantes dans le scénario d'émissions élevées que le modéré.

Les changements climatiques frappent durement les ménages

Les impacts climatiques pèseront lourdement sur les ménages.

Selon nos constats, le coût de la vie augmentera avec le ralentissement économique, les hausses d’impôts par les gouvernements pour régler la facture des catastrophes climatiques, la multiplication des pertes d’emploi, et les biens de plus en plus coûteux en raison du bouleversement des chaînes d’approvisionnement.

Le PIB pourrait chuter de 12 % d’ici la fin du siècle par rapport à un scénario de stabilisation climatique, mais l’avenir des ménages est encore plus sombre avec une baisse potentielle du revenu de 18 %.

Cette visualisation représente comment les changements climatiques rendront la vie moins abordable. Le revenu disponible sera impacté par une croissance ralentie et possibilités économiques limitées, couplées à une hausse des impôts, des prix plus élevés et des dommages accrus.

Certains des coûts que les ménages devront payer, comme le risque accru de décès prématuré,de maladie et les effets sur la santé mentale, ne sont pas quantifiables et ne sont donc pas pris en compte dans nos calculs. Cependant, ces dommages sous la ligne de flottaison existent bel et bien et doivent être pris en compte par les gouvernements.

Les dommages économiques existent déjà. Ils continueront à s’aggraver et s’accéléreront rapidement après le milieu du siècle, ce qui signifie que les générations futures supporteront les coûts les plus élevés. Dans tous les scénarios à fortes émissions, d’ici 2095, les niveaux de revenus sont inférieurs de 18 % à ceux d’un scénario de climat stable.

les changements climatiques creusent les inégalités

Tous les ménages perdront au change, que les émissions soient modérées ou élevées, mais ceux à faible revenu seront les plus touchés. Dans un scénario d’émissions élevées d’ici la fin du siècle, la perte de revenu sera de 19 % pour le groupe médian et de 23 % pour les ménages les moins nantis.

Les pertes disproportionnées subies par les ménages à faible revenu s’expliquent par le fait qu’ils perdent le même montant malgré un revenu total plus faible. Une plus grande proportion des revenus provient d’emplois à bas revenus dans le secteur des services, qui est fortement touché par les dommages causés aux infrastructures et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement. Enfin, le groupe à faible revenu a tendance à consacrer une plus grande partie de son revenu aux services de transport et au logement, qui sont tous deux très sensibles aux effets du climat.

Ce graphique montre 2 scénarios: émissions modérées et émissions élevées, d'aujourd'hui à la fin du siècle. Tous les ménages perdront des revenus dans les 2 scénarios, mais la perte est plus importante dans le scénario d'émissions élevées et moins nantis souffriront davantage dans les 2 scénarios.

une chance de limiter les dégâts

Si l’économie et le coût de la vie sont déjà déstabilisés, investir sans attendre dans des mesures d’adaptation proactives permettrait de réduire de moitié les coûts de nombreux dommages climatiques, que les émissions soient modérées ou élevées. En combinant les cibles de réduction mondiale et un scénario d’émissions modérées, le coût total pourrait même être réduit du trois quarts.

Les politiques d’adaptation aux changements climatiques et de réduction des émissions sont cruciales pour limiter les coûts éventuels et protéger les ménages.

Ensemble, des mesures d’adaptation proactives et une réduction des émissions mondiales sera la plus efficace pour atténuer les dommages, en réduisant les pertes totales du PIB réel du Canada de 75 %.

Ce graphique montre que l'adaptation et la réduction des émissions peuvent grandement réduire les coûts, jusqu'à -75% si les 2 mesures sont implémentées.

l’adaptation est plus que rentable

Selon notre analyse, les mesures d’adaptation proactives ont d’importantes retombées économiques : chaque dollar investi aujourd’hui rapportera de 13 $ à 15 $ en bénéfices directs et indirects dans les années à venir.

Notre rapport montre les avantages de mesures d’adaptation proactives dans les scénarios à faibles émissions et à fortes émissions. Dans le scénario à faibles émissions, les impacts sont réduits d’environ 35 % au milieu du siècle et de 50 % à la fin du siècle. Dans le scénario à fortes émissions, les impacts sont réduits de 50 % dans les deux cas. Les effets combinés de la réduction des émissions mondiales et d’une adaptation proactive réduisent de 75 % les pertes totales de PIB réel d’ici la fin du siècle.

Ce graphique montre que l'adaptation proactive est un investissement judicieux qui génère des retombées économiques majeures. Chaque dollar investi aujourd'hui rapportera 15 $ dans un scénario d'émissions modérées.

nos recommandations

  1. Les gouvernements doivent intégrer les répercussions climatiques et les politiques d’adaptation à leurs orientations économiques.
    Cela comprend les processus budgétaires, les projections économiques à court et à long terme, l’analyse de scénarios et les tests de résistance. Cela devrait également inclure les coûts très réels et significatifs de l’inaction lors de l’évaluation des impacts économiques des politiques d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de ses effets.
  2. Les gouvernements doivent créer des incitatifs à la prise en compte des dommages climatiques dans les décisions industrielles, en soutenant – et, le cas échéant, en rendant obligatoires – l’évaluation, la réduction et la divulgation des risques des changements climatiques.
    Les entreprises, l’industrie et les marchés financiers doivent faire beaucoup mieux pour intégrer le risque climatique physique et les mesures pour y faire face dans les pratiques de gestion des risques. Les gouvernements et régulateurs fédéraux, provinciaux et territoriaux devraient accélérer les initiatives de divulgation des risques climatiques et développer les informations et les scénarios dont le secteur privé a besoin pour analyser et divulguer les risques.
  3. Les gouvernements doivent prendre des mesures d’adaptation proportionnelles aux risques qui guettent le Canada.
    L’écart entre les besoins d’adaptation et les mesures d’adaptation au Canada continue de se creuser. Les gouvernements devraient immédiatement renforcer les politiques et les investissements en matière d’adaptation en fonction du risque économique des impacts climatiques.
  4. Les gouvernements doivent redoubler d’efforts pour réduire radicalement les émissions.
    Tous les niveaux de gouvernement au Canada devraient mettre en œuvre et renforcer les politiques visant à réduire rapidement les émissions, en accord avec la science climatique et aux objectifs carboneutres, et user de leur influence pour encourager les réductions d’émissions à l’échelle internationale. Sans réduction drastique des émissions, les mesures d’adaptation ne suffiront pas à remédier aux nombreux dommages climatiques croissants au Canada.
  5. Les gouvernements doivent investir pour comprendre les risques économiques qui n’ont pas encore été modélisés et s’y préparer.
    Les gouvernements doivent agir immédiatement pour s’adapter aux changements climatiques et en atténuer les effets en s’appuyant sur les informations imparfaites dont ils disposent déjà. Ils doivent également s’efforcer de mieux comprendre l’ampleur des risques économiques liés aux changements climatiques en investissant dans la recherche, la collecte de données, l’élaboration de scénarios et l’analyse de l’impact économique.

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