Cette année, le Climate Transparency Report – le rapport annuel le plus complet au monde sur l’évaluation de l’action climatique du G20 – conclut que les pays de ce groupe, dont le Canada, ne sont pas encore en voie de parvenir à limiter le réchauffement à 1,5 °C. À moins que les gouvernements renforcent leurs exigences, leurs cibles donneront lieu à un réchauffement de 2,4 °C d’ici la fin du siècle.
Ce rapport rend encore plus urgente la conférence internationale sur le climat COP26 qui aura bientôt lieu à Glasgow. Déjà, la pression monte pour que les économies développées se dotent de cibles de réduction des émissions plus ambitieuses.
Selon le rapport, le Canada a progressé dans les dernières années, notamment en adoptant la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité. Entre 2015 et 2018, son taux d’émissions par habitant a baissé plus de quatre fois plus rapidement que le taux moyen du G20, auquel il reste encore pourtant 2,6 fois supérieur.
Tandis que la pandémie de COVID-19 continue de peser sur les économies du monde, le Canada se place en tête du G20 en ce qui concerne les dépenses pour une relance verte : près de 75 % des fonds qu’il consacre à la reprise économique entrent dans cette catégorie.
Les pays du G20 ont de plus en plus recours à l’énergie renouvelable, mais aussi au charbon et au gaz naturel. La part de l’énergie renouvelable s’est accrue de 20 % entre 2015 et 2020, et devrait correspondre à près d’un tiers des sources d’électricité du G20 en 2021. Au Canada, l’alimentation électrique provient déjà à 68 % de sources propres, et le charbon est éliminé progressivement. Ce dernier est toutefois en croissance dans le monde, principalement en Chine, suivie des États-Unis et de l’Inde.
Faits saillants du profil national du Canada
- Le taux d’émissions par habitant du Canada est 2,6 fois supérieur au taux moyen du G20.
- Les engagements de réduction pour 2030 du Canada ne conduisent pas à une limitation du réchauffement planétaire à 1,5 °C.
- Les émissions du secteur de l’électricité sont six fois plus faibles au Canada qu’en moyenne dans le G20, et elles diminuent plus rapidement.
- Pour le secteur du transport, les émissions canadiennes sont quatre fois supérieures à la moyenne du G20, mais elles diminuent plus rapidement.
- La disposition du Canada à se préparer aux répercussions des changements climatiques – ou sa « préparation à l’adaptation » – est jugée élevée à l’échelle nationale, surtout grâce à la prospérité du pays. Il reste toutefois des difficultés d’adaptation importantes dans certaines régions et certains secteurs.
Autres faits saillants du rapport de 2021
- En 2020, les émissions de CO2 liées à la consommation d’énergie ont chuté de 7 % en raison de la pandémie de COVID-19. En 2021, cependant, elles devraient rebondir de 4 % dans les pays du G20, et dépasser leurs niveaux de 2019 en Argentine, en Chine, en Inde et en Indonésie.
- Entre 2015 et 2020, la part de l’énergie renouvelable dans les sources d’électricité du G20 a augmenté de 20 %; elle s’élevait à 28,6 % en 2020 et devrait atteindre 29,5 % en 2021.
- De 2015 à 2020, l’intensité carbonique du secteur énergétique a baissé de 4 % à l’échelle du G20.
- La consommation de charbon devrait croître de près de 5 % en 2021; le gros de cette croissance est dû à la Chine (61 %), aux États-Unis (18 %) et à l’Inde (17 %).
L’Institut canadien pour des choix climatiques est l’organisme membre du Canada au sein du partenariat Climate Transparency.
Le Climate Transparency Report rassemble les travaux de 16 organismes de recherche et ONG de 14 membres du G20. Il compare les mesures d’adaptation, d’atténuation et de financement du G20, analyse l’évolution récente des politiques et décrit des occasions de lutte aux changements climatiques à la portée des gouvernements des pays membres. Cette année est publiée la septième édition de cette évaluation annuelle de l’action climatique du G20.
Citation
« Le G20 se dirige tout droit vers un réchauffement catastrophique. En tant que membre important de ce groupe, le Canada vit un moment charnière : ses cibles sont à présent inscrites dans la loi, la technologie nécessaire pour atteindre la cible de 2030 est accessible et abordable, et les partis politiques conviennent qu’il faut agir. Il est temps pour le Canada d’accélérer les progrès afin d’obtenir des résultats. »
– Caroline Lee, associée de recherche principale, Institut canadien pour des choix climatiques
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