Ça passe ou ça casse : l’économie canadienne entre dans une décennie décisive pour réussir sa transition

Ce nouveau rapport scientifique constitue la toute première étude évaluant les opportunités économiques du Canada dans le contexte de la transformation de plus en plus rapide de l’économie mondiale en réponse aux changements climatiques.

OTTAWA, le 21 octobre 2021 – L’économie canadienne entre dans une décennie charnière pour la réussite de sa transition vers la sobriété en carbone. C’est le constat du rapport « Ça passe ou ça casse: Transformer l’économie canadienne pour un monde sobre en carbone » présenté par l’Institut canadien pour des choix climatiques, un organisme national non partisan de recherche sur les politiques climatiques. 

Ce nouveau rapport scientifique constitue la toute première étude évaluant les opportunités économiques du Canada dans le contexte de la transformation de plus en plus rapide de l’économie mondiale en réponse aux changements climatiques. 

Le rapport révèle que, sans investissements majeurs, de plusieurs exportateurs et multinationales connaîtront une perte de profits considérable au cours des prochaines décennies. Les enjeux sont grands au Canada, puisque près de 70 % des exportations et plus de 800 000 emplois sont liées à des secteurs de l’économie vulnérables à la transition, tels que les secteurs pétrolier et gazier, l’exploitation minière, les industries lourdes et la fabrication automobile.

Les pistes d’actions pour une transition efficaces

Après avoir fait l’analyse détaillée des options stratégiques que le Canada peut saisir dans le contexte de transition mondiale vers la sobriété en carbone, le rapport présente quatre recommandations permettant d’assurer une transition plus efficace et d’amoindrir ses impacts sur les secteurs les plus vulnérables : 

  1. Les gouvernements fédéral et provinciaux doivent modifier leur processus décisionnel relatif aux politiques climatiques – Actuellement, les gouvernements s’intéressent avant tout aux coûts immédiats de l’action climatique. Ce faisant, ils négligent les avantages à long terme de la transition et le fort potentiel de croissance et d’améliorations des technologies propres. Cela prive le Canada de l’effet levier qu’auraient des investissements rapides dans ces technologies.
  1. Les investissements publics et les incitatifs fiscaux devraient encourager les projets et les entreprises adaptés au contexte futur – L’appui gouvernemental devrait viser à mobiliser des investissements privés dans les secteurs où la demande sera forte durant la transition (l’énergie et les technologies propres, par exemple) et s’éloigner de secteurs qui connaîtront une baisse de la demande mondiale (comme le charbon et le pétrole).
  1. Tous les ordres de gouvernement doivent travailler ensemble pour élaborer des plans de transition locaux, à échelle humaine – Pour assurer une transition juste, il faut une approche plus large que celle du plan dans le secteur du charbon; il faut favoriser la création d’emplois dans de nouvelles filières, améliorer la résilience de la main-d’œuvre, encourager le leadership économique autochtone et s’appuyer sur les objectifs de développement durable.
  1. Les gouvernements et les autorités de réglementation du Canada devraient renforcer les normes concernant les indicateurs climatiques utiles à la décision – L’investissement responsable s’établit comme une tendance à travers le monde, mais le Canada ne prévoit aucun mécanisme permettant d’assurer que les fonds d’investissement présentés comme écologiques le sont bel et bien. La transparence et les normes encadrant ces fonds et les termes valorisants doivent être renforcés pour que le capital privé soit bien injecté aux bons endroits.

Citations

« Notre analyse indique que les politiques mondiales et la transformation des marchés auront une énorme incidence sur l’économie et la main-d’œuvre canadiennes. Pour rester compétitif, le Canada doit accélérer le développement de sources de croissance porteuses de la transition – et transformer les sources de croissance actuelles. Aujourd’hui, une transition trop lente comporte plus de risques pour la compétitivité qu’une transition trop rapide. »

— Rachel Samson, Directrice de la Croissance propre, Institut canadien pour des choix climatiques

« De plus en plus d’indices démontrent qu’une transformation économique mondiale d’envergure s’amorce. Le Canada, et le Québec, peuvent se préparer à cette transition et faire preuve d’audace en saisissant les opportunités économiques de la transition que nous avons identifiées dans le rapport. Les bénéfices d’une transition rapide et bien assumée seront majeurs dans quelques années, si les actions sont prises dès maintenant. »

— Renaud Gignac, Associé de recherche principal, Institut canadien pour des choix climatiques

« L’Association de l’aluminium du Canada appuie une vision globale de la trajectoire du Canada vers la carboneutralité. Une approche ouverte à volets multiples favorisera une transition vers une économie prospère et durable. »

– Jean Simard, président et chef de la direction, Association de l’aluminium du Canada 

« Dans un contexte de transition mondiale, le Canada doit adapter son économie aux nouvelles réalités du marché. C’est avec des politiques et des innovations intelligentes et ciblées dans le secteur privé que nous ouvrirons la voie à une croissance économique forte, à une amélioration du bien-être et à une réduction des émissions. » 

– Don Drummond, boursier Stauffer-Dunning et professeur adjoint, École d’études politiques de l’Université Queen’s, et boursier en résidence, Institut C.D. Howe

« Les grands investisseurs canadiens comprennent les défis associés à l’accélération de la transformation du marché mondial qui guettent notre économie; dans ce contexte, nous lançons un message fort visant l’amélioration de la responsabilisation et de la transparence climatiques dans le secteur des entreprises. » 

– Dustyn Lanz, chef de la direction, Association pour l’investissement responsable

 « Les entreprises et les investisseurs du Canada doivent pouvoir cibler les activités économiques compatibles avec la transition vers un avenir sobre en carbone, sans quoi leurs investissements pourraient être injectés au mauvais endroit et ils pourraient passer à côté de sphères prometteuses. L’analyse présentée dans ce rapport appuiera l’élaboration de taxinomies pratiques à utiliser pour choisir des investissements et des produits financiers pertinents dans un contexte de transition. » 

– Barbara Zvan, présidente et chef de la direction, University Pension Plan (UPP) et membre de l’ancien Groupe d’experts sur la finance durable du Canada. UPP est une organisation participante du Conseil d’action en matière de finance durable.

À propos de l’Institut

L’Institut canadien pour des choix climatiques est un organisme national non partisan de recherche sur les politiques climatiques chargé d’analyser des politiques fondées sur des données probantes et de conseiller les décideurs de partout au pays. Le rapport présenté est le troisième d’une série pluriannuelle sur les coûts des changements climatiques.

Ressources

Nous joindre

Catharine Tunnacliffe

Directrice des communications

226 212-9883

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